On croyait tout savoir du Macron : ex-porte-mallette d’Attali, employé de la banque Rothschild, personnalité immature, ministre de l’Économie inefficace, inintéressant sur les questions de fond, odieux avec les salariés (qu’il qualifie d’illettrés), cynique sur son argent, vaniteux, artefact des médias qui tentent de fabriquer un « phénomène Macron »… Voilà qu’il faut rajouter son incapacité à comprendre Jeanne d’Arc.

Son speech à Orléans, ce 8 mai, il le commence en indiquant « ne pas croire dans l’homme ou la femme providentielle », ignorant simplement que si une jeune paysanne illettrée a pu, à 16 ans, prendre la tête de l’armée royale, la mener, sans tuer quiconque, de victoire en victoire, créer le mouvement qui allait libérer le territoire national (martyrisé depuis 70 ans), faire couronner le roi à Reims, tenir tête à des juges choisis parmi les plus savants docteurs de son époque, ce ne peut être que par des qualités inouïes que tous les historiens du monde lui reconnaissent.

Puis vient un pathos abscons et platissime : « Comme une flèche […] sa trajectoire est nette, Jeanne fend le système, elle brusque l’injustice qui devait l’enfermer. » Il oublie surtout de dire que Jeanne, c’est le succès du peuple des « bons et loyaux Français » (selon les termes dans lesquels elle s’adresse à lui dans les quelques lettres qui nous restent de celles qu’elle a dictées). Et elle marque au sceau d’infamie une élite endogame qui, dans le meilleur des cas, de L’Écluse à Calais en passant par Poitiers et Azincourt, enchaîne les désastres militaires dus à sa morgue cynique, son incompétence et son manque de patriotisme.

Le reste du discours est pitoyable dans le fond, la vérité historique et la forme : « Elle a eu l’intuition de l’unité et du rassemblement de la France. » Non : elle a incarné avec foi et intelligence la résistance à la soumission, à l’injustice et au malheur.

« Jeanne se fraye un chemin jusqu’au roi, c’est une femme mais elle prend la tête d’un groupe armé et s’oppose aux chefs de guerre […] ». Non, le Dauphin n’était pas encore roi et il avait des doutes sur sa naissance et son destin. Non, ce n’est pas une femme mais une très jeune fille. Et elle s’impose (et non pas s’oppose) aux chefs de guerre.

Enfin, une phrase à moitié vraie (sur 15 minutes de discours) : « Elle a su rassembler la France pour la défendre, dans un mouvement que rien n’imposait. Tant d’autres s’étaient habitués à cette guerre qu’ils avaient toujours connue. Elle a rassemblé des soldats de toutes origines (sic). Et alors même que la France n’y croyait pas, se divisait contre elle-même, elle a eu l’intuition de son unité, de son rassemblement. » Comment Emmanuel Macron peut-il prétendre que qui que ce soit avait pu s’habituer à une horreur qui a vu la population française diminuer de près de moitié ?

Pour le ministre de l’Économie, « voilà pourquoi les Français ont besoin de Jeanne d’Arc car elle nous dit que le destin n’est pas écrit ». Suivez son regard…

En marche ! nous intime ce poids plume de la politicaillerie parisienne pipolisée. Gageons, sans risque de nous tromper, qu’avec lui, ce ne sera pas la chevauchée de Vaucouleurs à Chinon, et encore moins celle qui conduit à Reims…

 

Source : bvoltaire.fr