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dimanche, 08 janvier 2017

Foyer de l'enfance d'Albi : "On ne va pas travailler pour se faire agresser"

Publié par Guy Jovelin le 08 janvier 2017

Par Sylvain DuchamptPublié le

Durant deux ans au Foyer de l'enfance d'Albi comme éducatrice, Aurélie Grollet a été soumise à son devoir de réserve. Désormais libre de parler, la jeune femme veut, après l'agression grave d'une employée, alerter sur les conséquences du manque de moyen de cette structure socio-éducative du Tarn.

 
Durant deux ans, Aurélie Grollet a travaillé comme monitrice-éducatrice au Foyer de l'enfance d'Albi. Le 31 décembre, elle n'a pas renouvelé son contrat pour retrouver sa liberté de parole. © Sylvain Duchampt

© Sylvain Duchampt Durant deux ans, Aurélie Grollet a travaillé comme monitrice-éducatrice au Foyer de l'enfance d'Albi. Le 31 décembre, elle n'a pas renouvelé son contrat pour retrouver sa liberté de parole.

 
C'est un témoignage rare. Comme la soixantaine de personnes travaillant au sein du Foyer de l'enfance d'Albi, Aurélie Grollet était au cours des deux dernières années soumise à son devoir de réserve. Une façon de protéger au mieux la quarantaine d'enfants accueillis dans la structure socio-éducative du Tarn. Mais le 31 décembre dernier, l'éducatrice a décidé de ne pas renouveler son contrat et de retrouver de facto sa liberté d'expression. 

Cette parole, la jeune femme de 28 ans veut aujourd'hui la faire entendre : "Les conditions dans lesquelles sont accueillies les jeunes et dans lesquelles travaillent mes anciens collègues sont inacceptables, énonce-t-elle. Quand on y est, on ne se rend pas compte de tout ce qui s'y passe."

DES AGRESSIONS ET ÉVÉNEMENTS VIOLENTS

Depuis plusieurs mois, le Foyer d'Albi est le théâtre d'agressions et d'évènements violents : une tentative d'étranglement sur un éducateur, une femme de service frappée au visage et mordue, une chambre de l'établissement complètement détruite à coups de pieds et de couteaux par quatre jeunes âgés de 12 à 17 ans. Le résultat d'une structure saturée et d'un manque de moyens notamment humains.

"C'est presque une banalité, explique Aurélie. On s'enfonce mais on ne se rend pas trop compte. Avec un peu de recul, on comprend que ce n'est pas possible."

En janvier 2016, l'ensemble du personnel s'est ainsi mis en grève pour dénoncer cette situation. Une première en 30 ans d'existence pour l'établissement. L'embauche de trois contrats d'avenir n'a rien résolu.  

Selon Aurélie Grollet, un sentiment d'humiliation et de non-considération touche tout le personnel : des éducateurs, aux secrétaires, en passant par les lingères et les veilleurs de nuit.

L'UNITÉ POUR ADOLESCENTS FERMÉE APRÈS LE VIOL D'UNE EMPLOYÉE

"Il faut faire quelque chose." assène l'éducatrice. Une certitude d'autant plus forte, qu'Aurélie a appris avant de partir du Foyer de l'enfance qu'une de ses collègues a été victime d'un viol de la part d'un pensionnaire.

Une enquête judiciaire a été ouverte sur cette affaire. Sous la pression des agents, le conseil départemental a décidé de fermer l'unité d'adolescents de douze places pour garçons jusqu'à nouvel ordre. L'information, connue depuis début décembre, n'avait pas filtré à l'extérieur. Pour Aurélie Grollet, soutenue par des agents du Foyer de l'enfance, "cela ne peut pas continuer comme ça."

EN VIDEO / le reportage de France 3 Tarn / Sylvain Duchampt - Xavier Marchand : 
Témoignage d'une ancienne éducatrice

Le témoignage en longueur d'Aurélie Grollet, ancienne éducatrice du Foyer de l'enfance d'Albi : 


La grève de 2016, les conditions de travail, l'agression d'une collègue, les sentiments des employés, la situation des pensionnaires. Aurélie Grollet raconte la réalité au Foyer de l'enfance d'Albi  -  France 3 Tarn  -  Sylvain Duchampt - Xavier Marchand
 

vendredi, 11 mars 2016

Une transaction pour retirer une plainte pour violences : l'embarrassante "affaire Baylet" ressurgit

Publié par Guy Jovelin le 11 mars 2016

A l'occasion du retour de Jean-Michel Baylet au gouvernement, le site Buzzfeed exhume, pièces à l'appui, une affaire de violences à l'encontre de l'ancienne assistante de l'ex-sénateur du Tarn-et-Garonne. Embarrassant pour le gouvernement. 

Jean-Michel Baylet © AFP

© AFP Jean-Michel Baylet

 
C'est une affaire qui date de 2002 mais dont l'exhumation par la presse pourrait bien embarasser le gouvernement. Le retour de Jean-Michel Baylet dans un ministère, c'est l'occasion pour des journalistes d'enquêter sur son passé. Ressurgit donc la plainte pour violences qui l'a visé en 2002, déposée alors par son ancienne assistante parlementaire au Sénat et qui aurait, selon Buzzfeed qui publie un long article à ce sujet, finit par accepter une "transaction secrête" pour retirer sa plainte. 

Selon Buzzfeed, qui n'est pas le premier média à parler de cette affaire mais qui a eu accès à des pièces du dossier, les faits se seraient produits le 9 février 2002 dans la résidence de Jean-Michel Baylet à Valence d'Agen dans le Tarn-et-Garonne.
Son assistante aurait été frappée principalement au visage, forcée à rédiger une lettre de démission et expulsée des lieux totalement nue ! Elle a porté plainte deux jours plus tard à la gendarmerie de Toulouse, mais l'affaire a été classée sans suite par le parquet de Toulouse.

Contactée par les journalistes de Buzzfeed, la victime affirme avoir retirer sa plainte car "son intêret n'était pas de poursuivre la procédure, étant donné que [son] fils est très ami" avec l'un des fils Baylet. Comme Paris-Match et plus tard Dominique Baudis (dans son livre "Face à la calomnie" publié en 2005) l'ont déjà révélé une "transaction (NDLR : financière) secrète" aurait eu lieu entre les deux parties, conduisant au retrait de la plainte. Mais à l'époque les noms des personnes concernées n'avaient pas été publiés.

Le retour à la surface de cette affaire par Buzzfeed n'apporte donc que peu d'éléments nouveaux. Sauf qu'il intervient quelques semaines seulement après le retour au gouvernement de Jean-Michel Baylet au poste de ministre de l'aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités locales.

Le président de la République ne veut pas de ministre qui ont été mis en examen. Maisque dire d'une personnalité qui aurait transigé pour le retrait d'une plainte pour violences sur une femme ?