Le « Front de mère »s, un syndicat de parents d’inspiration indigéniste, a organisé le 15 septembre sa journée de rentrée à Montreuil. Une quarantaine de personnes étaient présentes dans la salle financée par le ministère de la Culture, la région, le département et la mairie.
La recherche de thèmes passerelles, capables de satisfaire d’un côté les revendications religieuses d’une population musulmane pieuse et de l’autre les attentes politiques d’une gauche altermondialiste, structure la stratégie du Front de mères.
Le sentier qui sépare la colère légitime de la haine farouche est parfois bien étroit. Le Front de mères, jeune syndicat de parents de Seine Saint-Denis, oscille entre les deux versants. Cette organisation cofondée par Fatima Ouassak, militante antiraciste un temps proche du Parti des indigènes de la République (PIR), et la blogueuse Diariatou Kebe, a tenu samedi 15 septembre sa première journée de rentrée à Montreuil.
Présenté comme un syndicat de parents d’élèves des quartiers populaires, le Front de mères travaille l’imaginaire d’une bataille identitaire autour de l’école. Le programme de la journée est sans équivoque : ateliers pour « expérimenter la transmission des luttes à travers un cours d’histoire d’un point de vue anticolonial », cours de « critique des médias », ou encore conférence sur «l’alternative végétarienne».
Dans l’ensemble, les interventions que nous avons pu entendre demeurent mesurées, rien à voir avec la rhétorique du manifeste publié l’année dernière par les deux fondatrices du Front de mères. Extraits : « La société française est hiérarchisée racialement, les Blancs font en sorte d’être privilégiés dans l’accès à la propriété, au pouvoir, aux soins, à la reconnaissance ou au confort, au détriment des Non-Blancs qui voient leur accès à ces ressources constamment entravé.» […]
La création de ce syndicat local rencontre peu d’opposition politique en Seine-Saint-Denis, même si son discours entend dépasser les frontières du département. […]