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vendredi, 14 septembre 2018

Gastronomie. Esquisse de sociologie gastronomique à Toulouse

Publié par Guy Jovelin le 14 septembre 2018

   
gastronomie

Crédit photo : DR

Que serait le patrimoine français sans la gastronomie ? La ville de Toulouse n’est pas épargnée par l’implantation de restaurants promouvant la malbouffe. Et si cela avait une explication sociologique ? 

Voici que l’été touche à sa fin et les touristes rentrent chez eux. Encore cette année la France a pu rayonner par sa gastronomie. Cette culture de la table française remise à l’honneur durant toute la période estivale est-elle encore aussi présente dans le quotidien des toulousains ?

Toulouse reste encore un haut-lieu de la gastronomie du sud-ouest : ambiance chaleureuse, cuisine au canard : les adresses combinant la recette d’un bon repas ne manquent pas dans notre ville. Cependant, comme partout en France les enseignes y prolifèrent aussi. Ces monstres de la cuisine rapide et normalisée ne manquent pas, répondant seulement à une demande croissante. Qui aujourd’hui n’a pas encore côtoyé ces géants de la globalisation ou du repas sur le pouce ? Sacro-sainte réponse à un ventre qui grogne, une envie de gras, un planning ou un budget serré.

Dans le top 5 de la malbouffe en France

Toulouse n’a rien de bien différent des autres grandes villes. Mais, chose pertinente, on remarque qu’elle propose aujourd’hui des cuisines très hétéroclites souvent en adéquation avec le quartier où elles sont installées : adaptation à la population ? Par exemple, on trouvera entre le capitole et Wilson, espace où les diverses langues des visiteurs se mélangent, des enseignes de la globalisation culinaire : Mc Donald, Quick, Starbucks ; les Carmes, quartier plus historique voit quant à lui foisonner les petits restaurants, plus tristement, le boulevard de Strasbourg est colonisé de kebabs et autres mets similaires qui ont proliféré comme des champignons : on compte désormais 86 kebabs à Toulouse (soit 0.2 pour 1000 habitants). Toulouse fait désormais partie du top 5 des villes où le nombre de fast-food et de kebabs est le plus significatif, derrière Paris, Marseille et Lyon.

Cette répartition permettrait-elle d’attribuer une catégorie de population à un quartier grâce aux menus alentours ? D’aucuns diront que ce n’est pas suffisant, d’autres chercheront dès à présent un établissement avec une bonne cuisine locale pour se consoler.

Constance Pinatel


Malbouffe : classement des pires villes de France

Le site my-pharma.info a élaboré en janvier 2018 le classement complet des villes de France avec la plus forte présence d’enseignes de restauration rapide.

  1. Paris (385)
  2. Marseille (91)
  3. Lyon (90)
  4. Toulouse (65)
  5. Bordeaux (59)
  6. Montpellier (39)
  7. Strasbourg (38)
  8. Nice (38)
  9. Lille (38)
  10. Nantes (35)

Ainsi, à Toulouse, on décompte 13 restaurants McDonald’s, 11 Subway, 6 Domino’s Pizza, 4 Paul, 4 Mie Caline, 4 Starbucks, 3 Brioche dorée, 3 KFC, 3 La Croissanterie, 3 Speed Burger, 1 Pizza Hut, 1 Pomme de pain, 1 O’tacos, 1 Bagelstein. Le site Internet écrit aussi compter 5 Quick et 2 Burger King, mais la fermeture de trois Quick ont depuis annoncé leur fermeture en faveur de deux Burger King qui n’ont pas encore ouvert.

Combien de kebabs à Toulouse ? 

Le site internet s’est aussi intéressé au nombre de kekabs dans les principales villes françaises. 86 sont dénombrés dans la ville rose. C’est presque 0,2 pour 1000 habitants. https://infogram.com/kebabs-2018-classement-villes-franca...

  1. Paris (467)
  2. Lyon (132)
  3. Toulouse (86)
  4. Marseille (82)
  5. Nantes (77)
  6. Strasbourg (76)
  7. Lille (75)
  8. Montpellier (74)
  9. Bordeaux (59)
  10. Le Havre, Reims et Saint-Étienne (55)

Que fait la municipalité ? 

Dans un entretien accordé à Actu Toulouse en février 22018, Jean-Jacques Bolzan, adjoint à la mairie de Toulouse, explique lutter contre « les commerces communautaires » : « Dans le quartier Arnaud-Bernard, par exemple, il y a un nombre important de ‘commerces communautaires’ avec la présence de boucheries halal et de kebabs. L’opération ‘Commerce d’avenir’ permet d’apporter un peu de diversité : des commerces complémentaires à l’offre déjà existante. »

Lire aussi : Suivez le coq : le label d’établissements garantie non-halal

Concrètement, le pouvoir de la mairie est d’utiliser son droit de préemption. « Un Établissement public foncier local (EPFL) achète pour le compte de la ville des locaux commerciaux, les rénove, avant de les proposer à la location à des commerçants. Cela représente, en moyenne, un investissement de 70 000 euros. », explique l’élu.

 

Source : infos-toulouse