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jeudi, 02 février 2017

La jeunesse cachée de Marine Le Pen

Publié par Guy Jovelin le 2 février 2017

Son enfance entre l'attentat de l'appartement familial et l'emménagement dans le manoir de Montretout, ses études poussives, sa vie de night-clubbeuse, ses premiers pas d'avocate, vous saurez tout en lisant La politique malgré elle, la jeunesse cachée de Marine Le Pen, de David Doucet et Mathieu Dejean, tous deux journalistes aux Inrockuptibles. Court et fourmillant de détails, ce récit se lit d'une traite.

Marine Le Pen quand elle était avocate, ici à Auch en 1995. (Reuters)

"Quand nous sortions ensemble, des petites stars de la radio ou de la télé essayaient de lui payer du champagne. Des mecs lui caressaient les cuisses devant tout le monde, mais elle n'était pas gênée. Elle était dans l'ultra consommation". Elle, c'est Marine Le Pen. Et ces confidences sont celles de Marie d'Herbais qui a connu très jeune la future chef du FN. Ces années de formation – de la petite fille, en passant par l’avocate et jusqu'à ses premiers pas au FN – sont racontées par le menu par David Doucet et Mathieu Dejean, tous deux journalistes aux Inrockuptibles dans La politique malgré elle, la jeunesse cachée de Marine Le Pen (édition La Tengo).

Le livre revient sur sa petite enfance, sur son parrain Henri Botey qui se révèle être le "premier proxénète de France" et sur l'attentat qui dévaste l'appartement familial le 2 novembre 1976. La vie au manoir de Montretout où Marine Le Pen grandit entourée d'une gouvernante et d'un couple d'employés de maison mauriciens ou le divorce de ses parents avec sa mère qui va jusqu'à poser en soubrette dans Playboy sont autant d'épisodes racontés avec force détails.

"Elle est passée des Feux de l'Amour à la Constitution de la Ve République"

La politique malgré elle? Oui, car des trois sœurs, c'était l'aînée, Marie-Caroline, qui aurait dû hériter du FN. Mais son départ avec le félon Bruno Mégret a laissé un trou. Et Marine Le Pen a fini par remplir ce vide. Mais ses études peu brillantes, son goût pour la fête – le récit de ses danses endiablées sur "des rythmes érogènes" dans une boite de nuit afro vaut le détour - et sa volonté de devenir avocate ne l'ont pas prédestiné à reprendre la PME familiale.

Longtemps chargé de la communication de son père, Lorrain de Saint-Affrique, qui eut une liaison avec Marine Le Pen comme nous l'apprend le livre, juge sévèrement la cadette de la famille. Ce n'est pas vraiment le portrait d'une future chef qu'il fait dans ce livre. "Le vide abyssale de la culture de Marine est illustré par le poids politique de Florian Philippot. Il a structuré Marine. Il était en terrain vierge. Avec lui, elle est passée directement des Feux de l'Amour à la Constitution de la Ve République", raconte-t-il aux deux auteurs.

Au cours de ses études de droit, elle rencontre plusieurs membres du GUD, comme Frédéric Chatillon. Certains d'entre eux deviendront des piliers discrets de l’ascension de Marine Le Pen. Son nom ne l'aide pas à trouver du travail, alors c'est son père qui l'aide en faisant jouer ses relations et lui dégotte un boulot auprès de Georges Paul Wagner, ancien député du FN. A cette époque, Marine Le Pen défend des sans-papiers et notamment un Algérien, Nour-Eddine Hamidi. "Entre 1993 et 1995, témoigne-t-il dans le livre, j'ai été arrêté sept fois dans sept départements différents. De Pontoise à Paris, de Nanterre à Marseille et à chaque fois, elle s'est déplacée. Si ça n'avait pas été elle, j'aurais au moins fait de la prison". Mais les années passent et sa carrière ne décolle pas. Le 1er janvier 1998, Marine Le Pen rentre au FN comme directrice juridique. Le livre s'arrête là. La suite est plus connue.

Arthur Nazaret - leJDD.fr

 

Source : lejdd