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mardi, 20 décembre 2016

Éducation à Toulouse : De la communautarisation à la mixité sociale

Publié par Guy Jovelin le 20 décembre 2016

© Luc Truffert / France 3 Midi-Pyrénées

Mixité sociale et faux-semblants

Le Conseil départemental ne cesse plus de la promouvoir : La mixité sociale s’imposera quitte à ignorer les tendances communautaires qui transcendent les Hommes.

Issue d’une expérimentation lancée par le ministère de l’éducation nationale en faveur de cette sacro-sainte mixité, le département s’apprête à transférer les enfants des quartiers sensibles (notamment Bellefontaine) pour les rues pavées du rutilant collège Pierre de Fermat.

Le dispositif sera mis en œuvre dès la rentrée 2017 et devrait permettre de supprimer certains établissements établis dans ces quartiers, notamment le collège Raymond Badiou.

Le projet ne fait évidemment pas l’unanimité. D’abord l’intersyndicale (CGT Educ’Action, FNEC-FP FO et SUD éducation) s’y oppose arguant le fait que c’est une destruction d’un service de proximité dont les quartiers ont besoin ; en outre, les parents d’élèves du Collège de Fermat émettent leurs plus vives réserves – pour ne pas dire inquiétudes !

Quel ingénieur, parent ou juriste un minimum censé voudrait voir venir un petit de Badiou dans l’établissement de leurs respectables enfants aux poches pleines d’i-phones ?

Cette ré-affectation pose évidemment des problèmes. D’une part parce qu’on éloigne un établissement scolaire du lieu de résidence de ces enfants. D’autre part parce qu’on confronte deux mondes sociaux dont les besoins éducatifs divergent. Les études sociologiques convergent pourtant à dire que ces procédés sont inefficaces. Et pour cause, le retard scolaire des élèves de ces quartiers ne pourrait être traité que par un accompagnement quasi-personnalisé, ce que ne peut évidemment pas fournir un professeur dont la tâche est de s’occuper d’une classe entière aux disparités de niveau effarantes.

Les élèves actuellement au collège Pierre de Fermat, issus de milieux favorisés, devraient-ils voir leur niveau nivelé par le bas pour correspondre aux desseins du ministère ? Être à gauche ne suffira pas à ces parents pour accepter cet état de fait. Avec le temps, ils en viendront à faire ce qu’ils font toujours, c’est à dire fuir vers le privé pour conserver leur hégémonie scolaire et intellectuelle sur la société.

Faux-semblants et communautarisme

Dans le même temps, un appel au financement pour fonder une école « alternative » est en train d’éclore. Se voulant clairement écologique, le projet, réunissant les marginaux boboïsés des environs de la ville compte réunir près de 10.000 euros pour se lancer.

Au programme : L’anarchie « démocratique ». Les enfants auront autant de poids que les adultes dans le choix de leurs activités et pourront se consacrer à des jeux collectifs, du bricolage ou encore de la musique ; tout ceci « au contact de l’environnement ». Ils décideront eux-mêmes de l’emploi de leur temps. Nous ne savons pas encore si l’option tag et caillassage est proposée.

C’est une belle initiative de reproduction sociale qui n’est pas sans rappeler les nombreuses tentatives catastrophiques qui avaient été lancées il y a quelques années. Gageons que ces enfants, qui mangeront des pissenlits par la racine, sauront devenir aussi respectables et responsables que leurs parents.

 

Source : infos-toulouse