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samedi, 20 octobre 2018

Un dispositif anti-pipi contre ceux qui urinent dans la rue à Toulouse

Publié par Guy Jovelin le 20 octobre 2018

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Pour lutter contre les nuisances odorantes, des dispositifs anti-urine sont placés à certains endroits stratégiques du centre-ville par les agents municipaux.

Qui ne s'est jamais pincé le nez en passant dans certaines rues du centre-ville ? Les odeurs d'urine constituent un véritable problème dans la Ville rose, en particulier à proximité des lieux festifs comme les boîtes de nuit. Pour y remédier, la mairie de Toulouse a souhaité accentuer la répression : la police municipale peut dresser une amende forfaitaire de 68 € contre les personnes indélicates, tandis qu'une brigade contre les incivilités a été créée au printemps (voir encadré).

Elle a également mis en place un dispositif original : les plaques de tôle. Ce dispositif expérimenté depuis trois ans dans trois lieux de la Ville rose : les Carmes, la Daurade, la rue des Trois journées et rue du Taur a montré son efficacité selon Emilion Esnault, vice-président en charge de la propreté. Les plaques sont placées de façon ponctuelle à certains endroits problématiques et ne coûtent pas grand-chose puisqu'elles sont fabriquées par les agents municipaux. Un «point noir» rue des Filatiers en a été doté dernièrement. «Ce dispositif a un effet dissuasif, sur le principe de l'arroseur/arrosé. On le déploie surtout dans les «points noirs». Dans certains endroits, les produits que les agents mettent ne suffisent pas à masquer les odeurs, dans d'autres, l'urine entre dans les parties privatives, notamment les garages», souligne le vice-président.

Si le dispositif anti-urine a effectivement un effet repoussoir, cela ne résout pas le problème de fond. «Ça repousse le problème ailleurs, nous allons continuer à déployer ce dispositif, mais il est hors de question de couvrir tous les murs de Toulouse. C'est simplement un outil validé, qui marche pour dissiper les endroits problématiques.»

«Ma rue est un véritable urinoir»

Un dispositif anti-urine, Philippe, gérant d'un commerce de gaufres rue du Taur, aimerait en avoir un dans sa rue. «Là où je vis, rue de l'Esquile, c'est un véritable urinoir, il y a un bar à côté de chez moi, je suis donc obligé de jeter des seaux d'eau de javel tous les matins, mais ça ne suffit pas ! Je pense qu'il faudrait plus de toilettes publiques, les gens qui passent devant mon commerce demandent très souvent à aller aux toilettes. Et il y a également la pisse de chien à prendre en compte», soupire-t-il. Benoît et ses collègues ouvriers, attablés autour d'une bière, à quelques mètres de là, approuvent : «C'est vrai que dans certains endroits du centre-ville, surtout le soir, on patauge dans l'urine. Il faudrait placer des toilettes publiques vers les boîtes de nuit, ça éviterait ce genre de problème !» Pour Jean-Guillaume, barman rue du Taur, la mairie devrait surtout privilégier la prévention via des campagnes de communication. «Ce dispositif n'est pas une façon de résoudre le problème. Les gens iront juste faire pipi un peu plus loin !»

Une amende pouvant atteindre 450 euros

En avril dernier, le maire et président de la Métropole, Jean-Luc Moudenc, et Emilion Esnault, vice-président en charge de la propreté, ont officialisé la création d'une «brigade contre les incivilités». 25 agents en civil sont désormais habilités à sanctionner les infractions quotidiennes.

Uriner sur la voie publique en fait partie, mais cela concerne également le fait de jeter un mégot, une canette par terre ou ne pas ramasser les déjections de son chien par exemple. Pour toutes les incivilités mentionnées, la police municipale peut dresser une amende forfaitaire de 68 €. Les agents de la brigade contre les incivilités établissent, eux, un procès-verbal qu'ils adressent ensuite à l'Officier du ministère public. C'est au terme de cette procédure judiciaire que le montant de l'amende est établi. Pour une miction, une déjection canine, un jet de mégot ou de déchets, le montant de la contravention peut atteindre jusqu'à 450 €. Emilion Esnault indique que de nombreux procès-verbaux ont déjà été dressés depuis le printemps : «Plus de 1500 à la fin du mois de septembre, soit le double par rapport à l'an dernier». Une grande part d'entre eux concerne le fait d'uriner sur la voie publique. Rappelons que le nettoyage des rues coûte 45 M€ par an à la Métropole.


Le chiffre : 1 500

procès-verbaux > dressés à la fin du mois de septembre. par la brigade contre les incivilités mise en place en avril pour lutter contre les infractions quotidiennes, et notamment le fait d'uriner sur la voie publique.