Il y a un monde fou place de la République, contrairement à ce que veut nous faire accroire l’appareil médiatique. J’y ai compté 250 policiers en tenue, 35 en civil (on les reconnaît facilement au soin qu’ils prennent à passer inaperçus), 76 passants, habitants du quartier, 337 curieux (sans compter les enfants), deux touristes au moins – je parle de ceux qui m’ont demandé leur chemin -, 28 commerçants ambulants (frites, gaufres, boissons, muguet — on trouve tout chez les « Nuit debout » !), 665 journalistes français, reporters, photographes, cameramen, maquilleuses, preneurs de son, électriciens… et 46 de leurs collègues venus de l’étranger.

J’ai aussi remarqué une poignée de jeunes paumés, un pelé trois chevelus, comme on dit ou presque, totalement désœuvrés, poignée de « Nuit debout », puisqu’ils veulent qu’on les appelle ainsi (moi, je ne suis pas contrariant : s’ils préfèrent « Nuit debout » à « trous du cul », pourtant si seyant, cela ne fait que rendre criant leur manque de goût)… bref, une vingtaine de « Nuit debout », disais-je, assis au pied de la statue, à palabrer en cercle, à discuter en rond, pendant des heures et des heures au milieu des badauds… à deux ou trois volutes d’une fumée au goût bizarre, une autre poignée de glandeurs, éternels soixante-huitards, anarchistes fonctionnarisés, syndicalistes patentés, attendant leur « Grand Soir » jusqu’au petit matin… et je ne parle pas des hordes de jeunes voyous encapuchonnés de la tête aux pieds, en repérage lèche-vitrines avant rapines, impossible à distinguer les uns des autres et, donc, à compter, trop « uniformes » dans leur tenue, trop glissants, trop remuants…

Ah ! j’oubliais : pas de raton laveur, c’est vrai, mais un poète sifflotant… Je crois même avoir aperçu un hurluberlu, venu là pour compter les gens…

Quand je vous dis, Français, qu’on vous ment !

 

Source : bvoltaire