Il est des murs dont on parle sur tous les médias mainstrean, qui sont dans toutes les bouches des clercs et des laïcs bien-pensants pour être condamnés et voués aux gémonies même s’ils n’ont pour but que de protéger des populations autochtones établies sur leurs terres depuis des millénaires. Et il est des murs qui se construisent dans la quasi-indifférence la plus totale, qu’il est politiquement incorrect de dénoncer alors qu’ils provoquent l’expropriation de familles chrétiennes installées elles-aussi depuis deux millénaires. Il y a les soi-disant « réfugiés » qui déferlent en Europe, la plupart musulmans, sur qui on pleure. Et il y a les Palestiniens chrétiens, qui veulent rester chez eux, qui meurent !
« Située entre les villes de Jérusalem, Beit Jala et Al Walaja, Crémisan est une vallée riche de plusieurs siècles d’histoire. Elle abrite deux couvents salésiens, l’un de religieux, l’autre de religieuses, qui courent le risque d’être séparés si les Autorités israéliennes poursuivent leur projet de construction du mur.
La vallée abrite également les maisons et les propriétés de 58 familles palestiniennes qui risquent l’expropriation forcée (…) Elles risquent d’être coincées dans le no man’s land, comme tous les Palestiniens qui, depuis la construction du mur de séparation en Cisjordanie, vivent dans la Seam Zone, zone charnière, du côté israélien. Certaines de ces 58 familles, la plupart d’entre elles chrétiennes – resteront du côté israélien de la barrière et perdront le libre accès à leurs terres agricoles, du côté israélien elles aussi mais dans un espace devenu interdit. (…) Ces familles seront obligés d’utiliser une porte spéciale, construite dans le mur de séparation et ouverte par l’armée trois fois par jour à heures fixes (…) Israël a commencé la construction de la “barrière de sécurité” en Cisjordanie en 2002 pour des “raisons de sécurité”.
Une grande partie de cette barrière se compose d’une clôture métallique avec capteurs, mais dans les zones urbaines et autour de Jérusalem, elle prend la forme d’un mur en béton, de 6 à 10 mètres de haut. (…) Mais cette barrière – de métal ou de béton – pénètre dans le territoire palestinien et en annexe de facto une partie importante, comme à Bethléem et Beit Jala. (…) La vallée de Crémisan est bien représentative de ce phénomène. » (Terra Santa.net)
Le jeudi 2 avril 2015, après 9 années de bataille légale, la Cour suprême israélienne a finalement émis son verdict final, en faveur des chrétiens de la région, sur la vallée de Crémisan, menacée depuis 2006 par la construction du mur de sécurité. La cour a « jugé préjudiciable pour la population locale et les monastères de la vallée » la construction du mur prévue par l’armée israélienne. « Le tracé du mur, comme suggéré par le ministère de la Défense, n’est pas l’unique possibilité qui permette de garantir la sécurité en nuisant le moins possible, conformément à la loi Administrative israélienne. »
Verdict rendu mais verdit non appliqué. La construction se poursuit d’où un communiqué de presse le 8 avril 2016 du patriarche latin de Jérusalem « affligé face à l’injustice faite aux familles chrétiennes » :
« COMMUNIQUE – Les travaux de construction du mur de séparation à Crémisan s’intensifient en ce début du mois d’avril 2016. Après les pelleteuses et les bulldozers, ce sont désormais des grues qui plantent des pans de bétons de huit mètres de haut dans la terre de cette vallée qui abritait autrefois des oliviers pluriséculaires.
Le Patriarcat latin de Jérusalem fait part de sa profonde déception quant à la poursuite des travaux et réitère la condamnation de cette opération menée par les forces israéliennes. La construction d’un mur de séparation et l’injuste confiscation de terres appartenant à des familles chrétiennes de Beit Jala constituent une violente offense au processus de paix.
Le Patriarcat latin en appelle, une fois de plus, aux autorités israéliennes afin que les travaux cessent et que justice soit faite aux habitants de la vallée. La Cour Internationale de Justice a jugé le 9 juillet 2004 illégale la construction du mur et exigé son démantèlement, de même que l’Assemblée générale de l’ONU.
Ce mur n’a aucune justification d’ordre sécuritaire comme l’avait d’abord souligné un an plus tôt, en avril 2015, la Cour Suprême israélienne elle-même, suscitant à l’époque de nombreux espoirs.
Exproprier ces familles chrétiennes de leurs terres revient à leur confisquer leur héritage et contribue davantage au déracinement des chrétiens de cette région.
Patriarcat latin de Jérusalem »
Francesca de Villasmundo