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mardi, 12 décembre 2017

Au collège Jean-Moulin, « depuis l’interdiction du portable, les élèves ont retrouvé le plaisir de jouer ensemble »

Le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer a annoncé, dimanche 10 décembre, vouloir interdire le téléphone portable à l’école et au collège l’année prochaine. Une mesure déjà appliquée au collège Jean-Moulin, à Paris.

Au collège Jean-Moulin, « depuis l’interdiction du portable, les élèves ont retr...

 

Julie, 13 ans, ne lâche pas son téléphone portable pendant le trajet jusqu’au collège, mais arrivée devant l’établissement elle le range dans son sac, comme tous les élèves. Au collège Jean-Moulin, à Paris, personne ne lui réclamera l’appareil à l’entrée, mais elle sait qu’elle n’aura pas le droit de l’utiliser, même dans la cour de récréation.

« Nous avons interdit les portables il y a déjà deux ans, suite à plusieurs cas de harcèlement et de rumeurs sur Internet, explique Marie-Thérèse Dugenet, la principale. Il s’agit seulement d’une interdiction d’usage, inscrite au règlement intérieur du collège. Nous n’avons pas le droit d’interdire l’appareil et c’est plus simple ainsi car je ne vois pas comment nous pourrions les récupérer à l’entrée. L’utilisation du téléphone portable est un phénomène de société qui dépasse l’école. Les parents n’accepteraient pas que leurs enfants ne soient pas joignables. »

« On est passés de 4-5 portables confisqués par jour à 3-4 par semaine »

La première année, certains élèves ont eu du mal à respecter la consigne, mais elle semble aujourd’hui entrée dans les mœurs de l’établissement. « On est passés de 4-5 portables confisqués par jour à 3-4 par semaine, précise Marie-Thérèse Dugenet. L’interdiction a été assez facile à mettre en place et plutôt bien acceptée. »

Le personnel d’éducation ne peut certes pas surveiller tous les collégiens, dont certains arrivent à « utiliser leur téléphone en cachette », reconnaît la principale, mais le bilan de l’expérience reste « très positif » à ses yeux. « Si nous voyons le portable ou si nous l’entendons, il est immédiatement confisqué et seuls les parents peuvent venir le récupérer. »

Les élèves jouent à nouveau ensemble

La satisfaction de l’équipe éducative est d’autant plus forte que les élèves ont changé de comportement pendant la récréation : « Depuis cette interdiction, ils n’écoutent plus de musique et ont retrouvé le plaisir de jouer ensemble, assure Marie-Thérèse Dugenet. Nous avons ouvert un atelier de jeux de société à l’heure du déjeuner et nous sommes obligés de refuser des élèves, faute de place. »

Si le rôle de l’éducation nationale n’est pas d’interdire la possession du portable, selon la principale de ce collège parisien, l’école ne doit pas pour autant encourager son utilisation et entretenir ce qu’elle considère comme « une addiction ». Sans compter que ces objets de valeur « attisent la convoitise », rappelle-t-elle, et que certains élèves se sont fait agresser devant l’établissement « à cause de leur portable ».

Paula Pinto Gomes
 
Source : la-croix

jeudi, 07 septembre 2017

Les visites suspectes d'une élue Front National à la maison d'arrêt de Rodez

Publié par Guy Jovelin le 07 septembre 2017

Par Laurent Dubois (avec F. Valéry)

La maison d'arrêt de Rodez à Druelle / © MaxPPP
La maison d'arrêt de Rodez à Druelle / © MaxPPP

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES - Une élue tarnaise du Front National reconnaît avoir fourni un téléphone portable à un détenu incarcéré à la maison d'arrêt de Rodez. Des stupéfiants auraient également été introduits dans l'établissement.

Par Laurent Dubois (avec F. Valéry) 

Glawdys Ramadji est conseillère municipale (FN) à Albi. Mais elle effectue régulièrement des "allers-retours" vers Rodez. Glawdys Ramadji se rend au parloir de la maison d'arrêt de Druelle, près de Rodez, plusieurs fois par semaine. L'élue Frontiste voit le père de son fils, DB. DB est mis en examen et écroué dans une affaire de vol à main armé. Selon nos informations, c'est à l'occasion de l'une de ces rencontres que Glawdys Ramadji a fourni un téléphone portable à son ex-compagnon.

Un signalement effectué

Selon nos informations, le cellulaire sert à passer des appels vocaux mais aussi à envoyer des Sms. Il a d'ailleurs encore été utilisé entre ce lundi 4 septembre au soir et mardi après-midi pour une communication vers une commune tarnaise. Un signalement a été effectué auprès des services pénitentiaires. La procédure en matière de signalement par une personne extérieure est toujours la même. La Direction Interrégionale, située à Toulouse, doit être informée. Selon nos informations, la maison d'arrêt de Rodez ne respecte pas toujours ce process. Mais, s'agissant du téléphone portable de DB, le signalement a bien été transmis.

Bien évidemment, la détention d'un téléphone portable est interdite dans un établissement pénitentiaire. En cas de découverte par les gardiens une saisie est faite. Il existe également (article 434-5 du code pénal) des conséquences judiciaires. En fonction des juridictions et du profil (récidive ou non) de l'auteur du délit, l'introduction d'un portable peut se traduire par une condamnation ferme ou avec sursis. Une interdiction définitive de visite peut également être prononcée.

Les détenus (condamnés ou prévenus) peuvent téléphoner à l'extérieur. Ils disposent de 8 points phone à la maison d'arrêt de Rodez. Deux dans chaque cour de promenade. Un par étage et un commun aux quartiers d'isolement et disciplinaires. Les conversations sont enregistrées et écoutées. Les enregistrements sont conservés durant 3 mois.

L'élue reconnaît avoir passé le téléphone

Par définition, un téléphone portable "clandestin" échappe à ces règles de surveillance. C'est le cas du cellulaire actuellement en la possession de l'ex-compagnon de Gladwys Ramadji. Contactée par France 3 Occitanie, l'élue albigeoise reconnaît avoir fourni un téléphone à DB. Glawdys Ramadji précise que c'est à la demande de son ex-compagnon et que sa première réaction a été de s'interroger sur l'utilité de disposer d'une carte SIM.

Jamais fouillée lors des parloirs

Glawdys Ramadji précise également n'avoir jamais été fouillée.Selon elle, c'est la preuve qu'elle n'a pas de problème avec les gardiens et qu'elle n'éveille pas la suspicion. Selon nos informations, la conseillère municipale n'est pas particulièrement proche du personnel pénitentiaire de Rodez et elle n'a pas bénéficié d'un régime particulier. Son statut d'élue n'explique pas l'absence de fouille. Il arrive que les visiteurs ne soient pas contrôlés. Y compris lorsqu'un signalement existe. Généralement, c'est le détenu qui fait l'objet d'une palpation.

Des stupéfiants également introduits dans l'établissement ?

Un contrôle aurait pu permettre de récupérer le téléphone de DB. Mais, selon nos informations, des stupéfiants auraient pu également tomber dans les mailles du filet. Gladwys Ramadji aurait profité de plusieurs parloirs pour fournir du cannabis à DB. Ce trafic de stupéfiant aurait également bénéficié à son co-détenu.

La présence de stupéfiants derrière les murs de la prison de Rodez n'a rien d'impossible. Dans un rapport rédigé en janvier 2014, le Contrôleur Général des Lieux de Privation de Libertés précise que du cannabis a été retrouvé sur le chemin de ronde le 2 novembre 2013.

Glawdys Ramadji nie toute implication dans une affaire de stupéfiant. L'élue déclare que son ex-compagnon n'est pas consommateur. Mais, selon nos informations, DB est connu des services de polices pour des questions de "stups". L'élue Frontiste indique qu'elle n'aurait jamais pris le risque d'introduire des stupéfiants en prison : "Je ne suis pas folle. Jamais, je ne ferai cela. Je sais bien que si je fais cela je risque de me faire prendre et de perdre mon fils que l'on va placer à la DDASS".

Contactée par France 3 Occitanie, l'administration pénitentiaire déclare qu'elle "ne peut et ne souhaite pas communiquer sur un cas individuel".

Le Front National demande sa démission

Championne de Taekwondo, Glawdys Ramadji a fait parler d'elle en mai dernier à la suite d'une altercation avec des habitants du quartier de Lapanouse, deux versions des faits s'affrontant. Une enquête avait alors été ouverte.
Après nos révélations sur son implication dans l'introduction d'un portable en prison, le Front National du Tarn a fait savoir qu'il souhaite que l'élue démissionne de ses fonctions de conseillère municipale d'Albi. 
Glawdys Ramadji avait été élue sur la liste conduite par Frédéric Cabrolier en mars 2014. 
 
Source : france3-regions.francetvinfo