C'était l'une de leurs revendications, le gouvernement prévoit de leur accorder: l'assouplissement des règles concernant l'usage des armes à feux pour les policiers.
Dans les faits, il s'agit d'aligner la loi sur ce qui existe déjà pour les gendarmes, qui permet notamment d'utiliser leurs armes "après sommations" pour arrêter un criminel en fuite ou immobiliser un véhicule.
Le projet de loi doit être présenté au Parlement dès janvier 2017 dans le cadre d'une procédure accélérée. Il prévoit également de faire passer les peines pour outrage à agent dépositaire de l'autorité publique de six mois à un an de prison et de 7 500 à 15 000 euros d'amende.
"Si je tire, est-ce que je vais conserver mon métier, est-ce que je vais être inquiété?"
Il y a trois ans, Nicolas Pucheu est en planque avec trois de ses collègues. Ils veulent interpeller un dealer en voiture. "Le conducteur ne s’arrêtait pas. On a tous sortis nos armes de services, on a décliné nos qualités et on lui a demandé de stopper son véhicule. Quand il a vu qu’on le braquait, il a accéléré, j’ai fait un pas de côté, j’ai in-extremis évité le véhicule. J’ai deux de mes collègues qui n’ont pas eu cette chance et qui ont été percuté au niveau des jambes".
Deux blessures sérieuses, mais aucun policier n’utilise son arme par peur des conséquences. "En une fraction de seconde on se pose toutes ces questions : si je tire, est-ce que je vais conserver mon métier, est-ce que je vais être inquiété, est-ce que je vais pouvoir nourrir mes enfants ? C’est quand même dramatique".
Il est donc favorable à l’étendue de la légitime défense proposée par le gouvernement. "Il faut toujours que ce soit très encadré par des textes de loi. Ça on ne revient pas dessus. Encore une fois on ne demande pas un permis de tuer, on demande simplement à rentrer chez nous le soir, à la maison et travailler de bonnes conditions sans aller le matin la boule au ventre faire son métier". La loi pourrait être votée dès le mois prochain.