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mercredi, 15 août 2018

La Poste veut faire baisser les tensions dans ses «bureaux à forts enjeux sociaux»

Publié par Guy Jovelin le 15 août 2018

Par  le 13/08/2018

 

Dans les bureaux de postes des « quartiers populaires », l’absentéisme des guichetiers y est de 40 % à 50 % supérieur à la moyenne nationale. La Poste instaure de nouvelles primes et banalise la présence de vigiles. La Poste est la seule à mener une activité de banque sociale en permettant d’utiliser le Livret A comme un compte courant.

Le bureau de poste qui fait l’angle de la rue Marx-Dormoy et de la rue Ordener, dans le 18e arrondissement de Paris, fait le plein en ce début août, comme chaque mois lorsque tombent les prestations sociales. La clientèle est à l’image de ce quartier populaire où se côtoient des populations d’immigration plus ou moins récentes. Une vingtaine de personnes font patiemment la queue devant l’unique guichet bancaire ouvert, sous l’œil placide d’un vigile portant un brassard rouge « sécurité ». […] Ce matin, l’ambiance est tranquille, mais un postier confie que, «ici, être chargé de clientèle demande une certaine diplomatie».

Parmi les éléments d’explication, les organisations syndicales évoquent les tensions lorsque les files d’attente s’allongent, et le manque de personnel pour servir les clients. «On les oriente vers les automates, où ils peuvent récupérer l’argent de leur livret A avec une carte de retrait, mais une grande partie de ces populations ne peut pas se débrouiller seule», raconte une représentante syndicale. Pour Patricia Derouet, la DRH du réseau du groupe La Poste, le ton monte surtout lorsque le client ne parvient pas à retirer d’argent, parce qu’il n’a pas les fonds ou qu’il n’a pas de pièce d’identité… […]

 

Le Monde via fdesouche

mercredi, 15 novembre 2017

Quartiers populaires: Macron relance les emplois francs et veut faire (beaucoup) mieux que Hollande

Publié par Guy Jovelin le 15 novembre 2017

 

Nicolas Raffin Twitter

 Emmanuel Macron en déplacement à Clichy-sous-Bois le 13 novembre 2017.

Emmanuel Macron en déplacement à Clichy-sous-Bois le 13 novembre 2017. — HAMILTON-POOL/SIPA

Emmanuel veut favoriser l’embauche de personnes issues des quartiers défavorisés.Très peu d’emplois francs avaient été signés sous François Hollande.Le gouvernement a élargi les critères pour accéder à cet emploi.

Ils sont de retour. Les « emplois francs » lancés par François Hollande en 2013 puis abandonnés en 2014 sont relancés par Emmanuel Macron. Le président de la République a profité d’un déplacement ce mardi à Tourcoing (Nord), pour annoncer que plusieurs quartiers de Marseille, Roubaix ou encore Angers allaient bénéficier du dispositif dès le 1er janvier 2018, à titre expérimental.

De quoi s’agit-il ? Selon le programme d’En Marche !, « lorsqu’une entreprise, où qu’elle soit située, embauchera un habitant des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) en CDI, elle bénéficiera d’une prime de 15.000 euros, étalée sur les trois premières années ». Une prime est également prévue pour les CDD de plus de 6 mois (2500 euros par an, limité à deux ans).

 

Emplois francs : répondre aux barrières à l'emploi que peuvent rencontrer de nombreux habitants des quartiers populaires, en particulier les discriminations territoriales.  http://l.en-marche.fr/0G4i-8PB6 

Emplois francs : lutter contre l'assignation à résidence | En Marche !

Les emplois francs, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, seront expérimentés à partir de 2018 avant une généralisation en 2020.

Objectif ambitieux

L’objectif est clair : faire baisser le chômage dans ces quartiers qui pâtissent d’une mauvaise image. « A diplôme, âge et parcours équivalents,il est plus difficile d’accéder à un emploi lorsque l’on habite dans certains quartiers difficiles » note le ministère du Travail. Ces emplois francs sont donc une forme de discrimination positive. Emmanuel Macron table sur 20.000 embauches de ce type en 2018, puis 150.000 en 2020, lorsque le dispositif sera étendu à toute la France.

Un objectif très ambitieux lorsqu’on le compare aux « emplois francs » lancés par François Hollande. Entre 2013 et 2014, seulement… 280 contrats avaient été signés, alors que l’exécutif en espérait au moins dix fois plus. Un échec cinglant, qui avait précipité l’abandon de la mesure.

Elargissement du dispositif

L’équipe d’Emmanuel Macron jure qu’elle a retenu les leçons de ce ratage. Ainsi, les emplois francs « nouvelle génération » seront ouverts à tous les demandeurs d’emplois issus d’un quartier prioritaire, et plus seulement au moins de 30 ans comme sous François Hollande.

Selon une analyse de l’OFCE publiée en juin, cela permettrait de multiplier par 12 le nombre de personnes éligibles au dispositif, en passant de 38.000 (fin 2014) à 467.000 chômeurs concernés. Par ailleurs, le montant des aides a également été revu à la hausse, « pour être plus incitatif » souligne le ministère du Travail.

Attention à l’effet d’aubaine

Ces ajustements seront-ils suffisants ? Pour Bruno Ducoudré, économiste à l’OFCE, il faut rester prudent sur le nombre de créations nettes d’emplois, en raison de l’effet d’aubaine d’une telle mesure. « Certains employeurs pourraient embaucher des personnes issues d’un quartier prioritaire pour toucher la prime, alors que même sans cette prime, ils auraient recruté de toute façon » analyse-t-il.

En revanche, le spécialiste estime que les emplois francs « peuvent avoir un effet sur la réduction des inégalités », en favorisant l’embauche de personnes défavorisées. Mais là encore, prudence : « La prime sera-t-elle cumulable avec les autres allègements de charges auxquelles les entreprises peuvent prétendre ? Les emplois créés seront-ils durables ? » s’interroge Bruno Ducoudré. L’expérimentation qui démarre dans moins de deux mois permettra d’y voir un peu plus clair.

 

Source : 20minutes