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jeudi, 07 février 2019

La dérive financière du RN sous Marine Le Pen

Publié par Guy Jovelin le 07 février 2019

Par  le 07/02/2019 
 

INTERVIEW – Un ancien du FN [André Murawski] dénonce la gestion du parti par la cheffe de l’extrême droite. En sept ans, la dette a explosé de +785% pour atteindre 24 millions d’euros, alors que la subvention publique grimpait dans le même temps de 1,8 à 5 millions d’euros par an.

(…)

Il existe une véritable dérive de la gestion financière du FN depuis que Marine Le Pen en est la présidente. Depuis 2012, le parti est en effet en déficit permanent alors même que ses recettes ont sensiblement augmenté. En six ans, les recettes ont progressé de 26% et, si l’on retire des rentrées financières exceptionnelles de 2011, la hausse atteint même 136% ! Les financements publics payés par les contribuables sont par exemple passés de 1,8 million d’euros en 2011 à 5 millions d’euros en 2017. Les dons ont grimpé de 262.600 euros en 2011 à 960.000 euros en 2017 (+265%) et les contributions des élus de 577.760 euros en 2011 à un million en 2017.

Avec de telles augmentations de recettes, comment le parti de Marine Le Pen peut-il être en déficit permanent depuis six ans ?

Tout simplement parce que les dépenses ont progressé encore plus vite et de manière continue. Entre 2011 et 2017, leur montant a explosé de 284%, passant de 5,9 millions à près de 23 millions d’euros ! (…)

La ligne budgétaire incluant les déplacements, voyages et frais de bouche a, elle, bondi de 230 % en six ans, de 2,2 millions d’euros à 7,3 millions d’euros.

(…) Le parti est pris dans une spirale folle de l’endettement. En sept ans, sa dette a explosé de + 785% ! Au vu des comptes du parti, je ne vois pas comment le prêt russe de 9,4 millions d’euros pourrait être remboursé dans sa totalité en septembre 2019 sans remettre en cause gravement le fonctionnement du parti. Le Rassemblement national paraît en situation de grande difficulté financière et la fermeture de ses comptes bancaires par la Société générale il y a un an semble presque logique. Quand on pense que Marine Le Pen promettait durant la campagne présidentielle de « remettre de l’ordre dans les finances publiques », cela prête à sourire. Si elle n’est même pas capable de gérer les comptes d’un parti, on la voit mal s’occuper du budget de la France.

 

Challenges via fdesouche

vendredi, 01 février 2019

Le Rassemblement National a voté la loi anti-casseurs de Macron

Publié par Guy Jovelin le 01 février 2019

Ecrit par Léo Kersauzie

La proposition de loi dénommée abusivement « anti-casseurs » a été adoptée par les députés dans la nuit de mercredi 30 à jeudi 31 janvier 2019. Et il est important de noter que le Rassemblement National de Marine Le Pen a choisi de voter pour cette proposition de loi déposée par La République En Marche pour disposer d’un nouvel arsenal juridique pour briser les gilets jaunes.

Le texte de cette proposition de loi ne comporte que 8 articles, mais a suscité le dépôt de 263 amendements, et deux longues séances jusque tard dans la nuit.

Trois dispositions en particulier ont suscité des inquiétudes  :

. La possibilité d’effectuer des fouilles aux abords de la manifestation afin de confisquer les « armes par destination » ;
. L’interdiction de manifester pouvant être prononcée par le préfet ;
. La création du délit de dissimulation du visage, passible de 15.000 euros d’amende et de 1 an de prison (ce n’est aujourd’hui passible que d’une contravention).

Au cours des débats animés qui ont précédé le vote, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a qualifié les gilets jaunes de « brutes » : « Nous avons choisi de défendre les millions de Français qui n’en peuvent plus plutôt que quelques milliers de brutes ».

Le propos démontre à quel point les gilets jaunes sont les premières cibles de cette proposition de loi.

Sur réquisition du procureur de la République, il sera possible pour les forces de l’ordre de procéder à la fouille des personnes, bagages et véhicules dans et aux abords d’une manifestation jusqu’à 24 heures avant la manifestation.

Vincent Chamoillaux, secrétaire général du Syndicat de la magistrature, commente :

« C’est très flou, on pourra considérer comme une arme y compris des choses assez insolites. On risque de tomber dans une pratique assez extensive, justifiant de nombreuses gardes à vue, juste parce que vous avez une hampe pour porter votre drapeau. »

Nicolas Krameyer (Amnesty International) :

« Les gens ne seront pas forcément poursuivis, mais ils auront été privés de liberté jusqu’à 48 heures et ce sera inscrit dans le fichier des antécédents judiciaires alors qu’ils voulaient juste aller en manif. Cela ferait un motif de plus permettant de justifier des interpellations massives, telles que celles pratiquées les 1er et 8 décembre, où l’on avait aussi utilisé un délit putatif de regroupement en vue de commettre des violences. »

Et l’article 2 de la proposition de loi donne la possibilité aux préfets, donc au pouvoir exécutif, de prononcer une interdiction de manifester d’un mois contre une personne ayant commis un « acte violent » ou dont les « agissements » lors d’une manifestation « ont donné lieu à des atteintes graves à l’intégrité physique des personnes ainsi que des dommages importants aux biens », permettant de supposer qu’elle « constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ». Le non-respect de cette interdiction sera puni de six mois de prison et 7.500 euros d’amende.

La loi « anti-casseurs » prévoit aussi 15.000 euros d’amende et un an de prison pour les manifestants qui dissimuleraient leur visage.

Vincent Chamoillaux, secrétaire général du Syndicat de la magistrature :

« On renverse la logique de la présomption d’innocence. Sans procédure contradictoire, le préfet va pouvoir vous interdire de manifester et c’est à vous de contester. Les critères sont extrêmement flous et permettent de viser large. »

L’article 3 prévoit l’inscription des personnes frappées d’une interdiction de manifester au fichier des personnes recherchées, fichier où sont inscrites les personnes ayant subi une condamnation.

L’article 4 crée le délit de dissimulation du visage, puni d’un an d’emprisonnement et de 15. 000 euros d’amende alors que ce n’est pour l’instant qu’une contravention. De quoi permettre de placer des personnes en garde à vue.

Ce texte n’entrera toutefois pas immédiatement en application. Une proposition de loi ne peut passer en procédure accélérée. L’étape suivante est la navette parlementaire entre les deux chambres qui peut durer quelques mois. Ensuite, sa constitutionnalité sera examinée.

 

 

Source : medias-presse.info

mercredi, 30 janvier 2019

La principale pompe aspirante de l’immigration, c’est la dénatalité

Publié par Guy Jovelin le 30 janvier 2019

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La principale pompe aspirante de l’immigration, c’est la dénatalité

De Bernard Antony :

Je tombe ce matin, « en me rasant » (une de mes rares habitudes en commun avec Nicolas Sarkozy), sur Jordan Bardella, le jeune « tête de liste » du RN aux élections européennes, interrogé par Léa Salamé. Ne se laisant pas enfermer dans les questions de cette dernière, Bardella, bien formé, la voix claire, dévide vite et bien les réponses de l’argumentaire de Marine Le Pen concocté pour cette élection. Même utilisation de l’adjectif « pragmatique ». Même rappel donc que les positions du jour ne sont pas celles d’hier (sur la sortie de l’U.E ou de l’euro).

Léa Salamé lui fait remarquer que François-Xavier Bellamy, probable tête de liste LR, a exprimé sa position personnelle contre l’avortement. Ce qui est mieux que d’être pour ! Mais gageons qu’il s’en tiendra là, ne se risquant pas à essayer d’en faire la position officielle de la liste.

Bardella, lui, -jugulaire, jugulaire- exprime que sa position c’est la position de son parti : en aucun cas ne remettre en cause l’I.V.G !

Et de commenter que, au RN, on ne se perd pas comme à LR dans les positions sur les questions sociétales. On l’avait depuis longtemps compris mais rappel ayant au moins le mérite de la clarté : ce n’est pas en soutenant le RN que l’on remet en cause les lois Veil et Taubira, pas plus qu’il ne faut s’attendre à de la mobilisation contre la PMA sans père.

Et on le voit, le départ du camarade Philippot n’a sur ces questions rien changé. Marine et lui étaientd’accord sur les questions « sociétales », seulement en divergence sur l’U.E et sur l’euro.

Triste, triste, tout de même le fait que Bardella n’ai même pas esquissé un seul propos sur ce qui a tout de même été traité dans les medias la semaine dernière, à savoir les derniers chiffres de notre démographie marquant l’accélération de la dénatalité française.

Bardella s’est bien sûr référé au mouvement général de réveil des peuples d’Europe. Mais sans rappeler que dans tous les pays réveillés (Italie, Autriche, Pologne, Hongrie…) sans encore interdire frontalement l’I.V.G, du moins on adopte des mesures de défense familiale et de protection de la natalité.

Le RN a certes conservé de l’ancien FN la juste dénonciation des « pompes aspirantes » de l’immigration. Mais hélas, on ne s’y avise pas de constater que la principale pompe aspirante, c’est la dénatalité. Et que rien n’empêchera les flux de l’immigration de combler nos propres vides !

Avortement, immigration : ce sont les deux vecteurs essentiels de ce que j’ai désigné, dès 1980, comme le « génocide français »(revue Itinéraires nov. 1980).

Je n’ai pas l’impression que cela soit dans les analyses du Rassemblement National.

Déjà, au début de ce siècle, avec l’émergence de Marine imposée véhémentement par son père, le Front National avait abandonné son opposition à la loi Veil. Ce fut une des principales raisons qui motivèrent ma démission de son bureau politique.

Les propos de ce jour de Jordan Bardella ne me laissent pas très enclin à voter pour sa liste.

 

Source : lesalonbeige

vendredi, 04 janvier 2019

Gilets jaunes : le syndicat Unité SGP police-FO dénonce les propos de responsables RN et LFI

Publié par Guy Jovelin le 04 janvier 2019

Par  le 03/01/2019

 

Le syndicat Unité SGP police-FO a dénoncé aujourd’hui « les propos de certains responsables politiques à l’égard de policiers » lors de l’interpellation d’Éric Drouet, figure des « gilets jaunes », notamment Gilbert Collard (apparenté RN) et La France insoumise (LFI). Le syndicat demande que «des excuses publiques soient faites à l’endroit des fonctionnaires de police».

« Comment des personnages dits ‘publics’, dont des élus, peuvent-ils se comporter de la sorte et tenir de tels propos à l’encontre des policiers?« , s’interroge Yves Lefebvre, Secrétaire général du syndicat dans ce communiqué. Il reproche notamment à LFI d’avoir parlé de « police politique » et à « d’autres, comme Maxime Nicolle« , autre figure des « gilets jaunes », d’essayer « de se trouver une légitimité » et d’appeler « quasiment à l’insurrection« . Il affirme également que M. Collard a osé « traiter la police de fasciste« . […]

Le Figaro via fdesouche

lundi, 06 août 2018

DÉPENSES ÉLEVÉES, CHARGES DE PERSONNEL ÉNORMES… LE RN EST-IL BIEN GÉRÉ ?

Publié par Guy Jovelin le 06 août 2018

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Nous reprenons ci-dessous un article concernant la gestion financière du parti politique Rassemblement national publié sur le site de Polémia. Par André Murawski, conseiller régional ex-Rassemblement national des Hauts-de-France.

La décision de justice visant à bloquer 2 millions d’euros de financement public destinés au Rassemblement national (ex-Front national) a provoqué les réactions indignées de quelques cadres dirigeants de ce parti où l’on est allé jusqu’à parler « d’assassinat politique ». Pourtant, cette décision est parfaitement légale étant même, comme l’écrivait l’universitaire Didier Rebut dans le Figaro, « un des outils de plus en plus utilisés par les juges d’instruction dans les domaines économique et financier ». 

Une procédure légale donc, mais exceptionnelle dans la mesure où c’est la première fois qu’elle est appliquée à un parti politique, en l’occurrence dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires présumés fictifs de plusieurs eurodéputés FN. Une affaire dans laquelle pas moins de 14 mises en examen ont été prononcées. Mais au-delà de l’instruction judiciaire en cours, c’est aussi la question de la situation financière de l’ex-FN qui se pose en termes simples : le parti est-il bien géré ? 

Les comptes des partis politiques sont publiés chaque année au Journal officiel de la République française. Si les chiffres 2017 ne sont pas encore accessibles, il est intéressant de consulter ceux qui sont disponibles pour la période de 2011 à 2016, c’est-à-dire depuis l’arrivée de Madame Le Pen à la tête de la formation auparavant dirigée par son père pendant 39 ans, afin de déterminer si oui ou non Madame Le Pen s’est inspirée des principes de bonne gestion dont elle dénonce régulièrement la mauvaise application par ses adversaires. 

L’examen des comptes de résultat permet de constater l’évolution dans le temps des principaux postes de produits et de les comparer à l’évolution des principaux postes de charges. Le passif du bilan permet de mesurer l’évolution des emprunts souscrits et leur poids relatif comparé aux ressources disponibles. 

Des ressources en augmentation régulière

 

Les ressources des partis politiques sont diverses. Les cotisations des adhérents constituent un marqueur intéressant dans la mesure où elles indiquent l’attractivité du parti et le succès ou l’insuccès de son image aux yeux des Français. On peut y ajouter les dons des personnes physiques qui sont un autre indicateur de confiance. Les reversements des élus et le financement public constituent en principe des ressources plus stables pendant une période de plusieurs années correspondant à la durée entre diverses échéances électorales. 

Entre 2011 et 2016, les cotisations des adhérents ont connu une croissance importante, passant de 1 406 035 euros en 2011 à 2 406 679 euros en 2016, soit une progression de 71,2 %. Cependant, l’existence de « paliers » en 2014, puis en 2016 ne permet pas de parler d’une croissance régulière. 
 

Cotisations des adhérents
Année Montant Variation
2011 1 406 035 €  
2012 1 576 027 € 10,79%
2013 2 061 394 € 23,55%
2014 2 098 347 € 1,76%
2015 2 370 040 € 11,46%
2016 2 406 679 € 1,52%
2011-2016 71,17%

Les dons des personnes physiques sont également intéressants dans la mesure où leur variation indique une volonté forte de soutenir le parti politique. Là encore, l’écart entre 2016 et 2011 est fort (+ 226,3 %), traduisant une confiance accrue au cours de la période de 6 ans. Cependant, l’examen détaillé fait ressortir un effet très conjoncturel marqué par les succès relatifs aux élections cantonales et régionales de 2015 et à l’approche des élections présidentielles de 2017. 
 

Dons de personnes physiques
Année Montant Variation
2011 262 666 €  
2012 260 796 € -0,72%
2013 258 250 € -0,99%
2014 305 773 € 15,54%
2015 492 047 € 37,86%
2016 857 038 € 42,59%
2011-2016 226,28%

Il ressort de ces indicateurs que Madame Le Pen a bénéficié d’un capital de sympathie important dans l’opinion entre 2011 et 2016, même si l’évolution par paliers des cotisations des adhérents révèle les faiblesses d’une progression irrégulière. 

Les contributions des élus constituent une autre ressource non négligeable des partis politiques, même si elles dépendent évidemment du résultat des élections. Concernant le Front national, elles ont plus que doublé en 2016 par rapport à leur niveau de 2011 (+ 120,1 %), ce qui s’explique par les progressions aux élections départementales et régionales de 2015. Toutefois, l’évolution entre 2011 et 2015, en constante diminution, est caractéristique d’un problème interne : certains élus ne reversent plus soit qu’ils ont quitté le parti, soit qu’ils sont en désaccord ou en rupture avec lui. La capacité du parti à préserver sa cohésion interne et à entretenir la motivation des élus apparaît ici clairement insuffisante : entre démissions, mises à l’écart et exclusions, c’est la compétence à diriger un parti politique qui trouve ici sa traduction comptable. 
 

Contributions des élus
Année Montant Variation
2011 577 760 €  
2012 535 018 € -7,99%
2013 499 475 € -7,12%
2014 465 803 € -7,23%
2015 451 089 € -3,26%
2016 1 271 950 € 64,54%
2011-2016 120,15%

Le financement public dépend du nombre de suffrages obtenus par le parti politique à certaines élections. A ce titre, le Front national a bénéficié d’un financement en nette augmentation après les échéances électorales de 2012, le montant du financement public étant passé de 1 800 000 euros par an à 5 millions d’euros par an. Une augmentation de presque de 176,3 % en 2016 par rapport à 2011. Cette croissance a été bien plus forte que celle des cotisations des adhérents, et a fait du financement public la première ressource du Front national, représentant près de la moitié du total des ressources. 
 

Financement public
Année Montant Variation
2011 1 835 199 €  
2012 1 744 403 € -5,20%
2013 5 543 646 € 68,53%
2014 4 997 614 € -10,93%
2015 5 071 695 € 1,46%
2016 5 070 355 € -0,03%
2011-2016 176,28%

Le total des ressources du Front national, malgré une diminution sensible entre 2011 et 2012 expliquée par des produits exceptionnels de plus de 5 500 000 euros en 2011, a connu une croissance régulière de 2012 à 2016 qui aurait dû permettre à ce parti politique d’envisager l’avenir avec confiance. Toutefois, l’examen des charges montre que les dépenses ont toujours été plus importantes que les recettes, ce qui a conduit le parti à équilibrer ses comptes en recourant toujours plus à l’emprunt. 
 

Total des produits
Année Montant Variation
2011 11 865 179 €  
2012 6 220 357 € -90,75%
2013 9 419 760 € 33,96%
2014 10 247 760 € 8,08%
2015 11 062 955 € 7,37%
2016 12 449 064 € 11,13%
2011-2016 4,92%

Mais des dépenses toujours plus élevées

Les dépenses des partis politiques sont réparties sur plusieurs lignes budgétaires. Les principales sont les dépenses de propagande et de communication et les charges de personnel, qui permettent au parti de fonctionner. Au Front national, on observe aussi deux lignes particulièrement significatives : les charges financières qui sont liées à l’endettement et les « autres charges externes » où l’on trouve notamment les loyers et les frais de voyage et de déplacement. 

Les dépenses de propagande et de communication du Front national en 2016 ont été plus élevées de 93 % par rapport à ce qu’elles étaient en 2011. L’évolution a été supérieure à celle des recettes de cotisations des adhérents (+ 71,1 %), mais inférieure aux dons des personnes physiques (+ 226,3 %), aux contributions des élus (+ 120,1 %) et surtout au financement public (+ 176,3 %). Si l’on note une forte croissance de ce poste de dépenses entre 2011 et 2012, que la préparation des élections présidentielles et législatives de 2012 peut expliquer, puis une progression régulière en 2013 et 2014, on constate un essoufflement en 2015 et un effondrement en 2016. Cette tendance observée à propos d’une activité essentielle pour un parti politique peut laisser sous entendre des difficultés financières un an avant les élections présidentielles de 2017. 
 

Propagande et communication
Année Montant Variation
2011 658 450 €  
2012 1 163 936 € 43,43%
2013 1 508 994 € 22,87%
2014 2 039 747 € 26,02%
2015 2 358 785 € 13,53%
2016 1 270 658 € -85,63%
2011-2016 92,98%

Les charges de personnel du Front national entre 2011 et 2016 ont connu une croissance considérable, la dépense de 2016 ayant progressé de près de 439,3 % par rapport à ce qu’elle était en 2011. Le rapport entre les charges de personnel et les recettes du financement public est un indicateur parlant : les charges de personnel représentaient 37,5 % du financement public en 2011 ; elles en représentaient 73,2 % en 2016. Cette évolution est très préoccupante dans la mesure où elle limite les marges de manœuvre du parti, mais aussi si l’on se remémore les critiques formées sur le niveau de rémunération pour le moins particulièrement confortable de certains cadres. 
 

Charges de personnel
Année Montant Variation
2011 687 973 €  
2012 1 921 200 € 64,19%
2013 2 913 678 € 34,06%
2014 3 129 624 € 6,90%
2015 3 288 214 € 4,82%
2016 3 710 033 € 11,37%
2011-2016 439,27%

Les charges financières constituent un autre poste de dépense significatif. Leur montant en 2016 est inférieur de 44,9 % à ce qu’il était en 2011. Toutefois, après une forte diminution en 2012, on observe une augmentation continue à partir de 2013 et jusqu’en 2016. 
 

Charges financières
Année Montant Variation
2011 1 212 354 €  
2012 140 710 € -761,60%
2013 155 429 € 9,47%
2014 241 860 € 35,74%
2015 627 550 € 61,46%
2016 667 985 € 6,05%
2011-2016 -44,90%

Entre 2011 et 2016, le poste des « autres charges externes » a connu une évolution tout à fait significative, passant de 2 213 699 euros en 2011 à 5 050 935 euros en 2016, soit une variation de + 128,2 %. Ce poste porte sur les loyers, mais aussi sur les voyages et déplacements. En 2016, son montant était pratiquement identique à celui des recettes de financement public. 
 

Autres charges externes
Année Montant Variation
2011 2 213 699 €  
2012 2 947 185 € 24,89%
2013 3 775 866 € 21,95%
2014 4 677 946 € 19,28%
2015 5 112 108 € 8,49%
2016 5 050 935 € -1,21%
2011-2016 128,17%

Pour des résultats déficitaires et un endettement accru

Les comptes du Front national sous la présidence de Marine Le Pen présentent une fragilité nettement perceptible à travers le résultat comptable, mais aussi à travers le montant des emprunts dont le remboursement limitera inévitablement les marges de manœuvre de ce parti politique, notamment après les échecs des présidentielles et des législatives de 2017 qui ont mis en évidence les faiblesses de la présidente du Front national à travers sa méconnaissance des dossiers et un comportement inapproprié, et qui ont durablement écorné son image. 

Le total des produits du Front national s’élevait à 11 865 179euros en 2011 (avec cependant plus de 5 500 000 euros de produits exceptionnels) et à 12 449 064 euros en 2016, ce qui représente une différence de près de 5 %. Du côté des charges, on comptait des dépenses à hauteur de 5 908 569 euros en 2011 et à hauteur de 13 771 462 euros en 2016. Ici, la différence est de 133 %. Même si l’on prend en compte l’évolution de 2012 à 2016 pour ne pas tenir compte des produits exceptionnels particulièrement élevés en 2011, on constate que les recettes augmentent de 52 % tandis que les dépenses augmentent de 81,3 %. Le Front national a donc dépensé plus qu’il ne gagnait, ce qui va à l’encontre des principes de bonne gestion professés par ce parti politique, et ce qui s’est traduit par des résultats toujours déficitaires entre 2012 et 2016. 
 

Année Total des charges Total des produits Excédent Perte
2011 5 908 569 € 11 865 179 5 956 610 €  
2012 8 964 433 € 6 220 357 €   -2 744 076 €
2013 10 070 886 9 419 760 €   -651 126 €
2014 11 382 400 10 247 760   -1 134 640 €
2015 13 968 408 11 062 955   -2 905 453 €
2016 13 771 462 12 449 064   -1 322 398 €

L’équilibre des comptes exigeant que les pertes soient compensées, le Front national a recouru à l’emprunt au cours de la période 2011-2016. Là encore, l’évolution du total des emprunts figurant au passif du bilan est significative. 

Le total des emprunts en 2011 s’élevait à 2 741 436 euros. En 2016, il avait atteint 12 092 939 euros, soit une différence de + 341 %. Même si les recettes ont augmenté au cours de la même période, il est clair que l’endettement a augmenté de façon beaucoup plus rapide, ce qui ne manque pas de laiss 
er songeur. 
 

Année Total des emprunts Variation
2011 2 741 436 €  
2012 4 000 799 € 45,94%
2013 5 066 006 € 26,62%
2014 10 905 748 € 115,27%
2015 12 736 723 € 16,79%
2016 12 092 939 € -5,05%
Variation 2011 – 2016 341%

Depuis sa création en 1972, le Front national a constamment tenu un discours selon lequel les deniers publics devaient être gérés « en bon père de famille ». Traditionnellement, un bon père de famille ne dépense pas plus qu’il ne gagne, et ne recourt à l’emprunt que de façon raisonnable. 

L’examen des comptes du Front national entre 2011 et 2016, qui coïncide avec la présidence de Marine Le Pen, montre que si les ressources de ce parti ont considérablement augmenté pendant cette période, les charges ont augmenté plus rapidement ce qui a conduit à des résultats constamment déficitaires entre 2012 et 2016, et à un endettement sans cesse accru. 

Cette gestion a placé le Front national dans une situation financière délicate dans la mesure où ce parti est désormais étroitement dépendant non seulement du financement public, mais aussi des cotisations de ses adhérents et des contributions de ses élus dont on constate qu’elles vont en s’amenuisant au fur et à mesure du déroulement des mandats électifs et des dissensions internes dont les médias montrent la persistance et la récurrence.

Dans ce contexte, peut-on soutenir que le Front national de Marine Le Pen est bien géré ? Il est permis d’en douter comme il est permis de craindre ce qui surviendrait si ce parti accédait un jour aux responsabilités du pouvoir en France. 

André Murawski
26/07/2018 

Source : Correspondance Polémia 

Crédit photo : Pixabay (CC0/Public Domain Pictures)
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