La mesure, adoptée discrètement et qui devait entrer en vigueur début janvier, provoque la grogne de parents d’élèves, notamment ceux de confession musulmane

Une manifestation pourrait avoir lieu devant les écoles maternelle et primaire de Saint-Seurin-sur-l’Isle, ce lundi matin, après que les parents d’élèves ont appris ce jeudi une mesure phare concernant l’alimentation à la cantine scolaire.

Le courrier émanant de la direction générale des services municipale date de jeudi. Il est adressé aux parents et indique qu’à compter du 1er janvier 2017, « la restauration scolaire propose un seul et unique menu par repas (sauf contre-indication médicale), comme évoqué dans le compte-rendu du conseil d’école du 3 novembre » dernier.

La commune de Saint-Seurin-sur-l’Isle se lance donc elle-aussi dans la politique du menu unique. Contrairement à certains de ses homologues, qui arguaient de la laïcité pour légitimer leur mesure, le maire Marcel Berthomé est beaucoup plus pragmatique puisque, selon lui, c’est un choix économique. « Il s’agit d’une réduction des dépenses de nos services, livre l’édile. Cela simplifie les activités de la restauration et permet des économies au niveau du personnel. »

Il n’empêche, plusieurs parents d’élèves, qu’ils soient de confession musulmane ou pas, critiquent cette mesure. Une habitante, proche du milieu éducatif trouve cette décision « lamentable ». « Ce n’est pas de cuire une dizaine de steaks hachés une ou deux fois par semaine qui va poser problème, dit-elle. Je paye des impôts pour cela. Les parents payent des impôts pour cela. »

"La restauration scolaire n’est pas obligatoire"

Sonia ne décolère pas. Elle dont le fils de cinq ans, pratiquant la religion musulmane, est scolarisé à l’école maternelle Jacques-Prévert. « Je ne comprends pas le geste de la mairie, lâche la mère de famille. Nous ne comprenons pas. C’est révoltant. Nous payons ces repas, ce n’est pas gratuit… Peut-être qu’ils cherchent tout simplement à ce que l’on parte ! »

Marcel Berthomé, plutôt connu pour son côté brut de décoffrage, n’est pas loin de donner raison à la maman : "La restauration scolaire n’est pas une chose obligatoire. Ceux qui ne sont pas satisfaits, ils ne viennent pas."

Juridiquement, en tout cas, le menu unique n’est pas illégal. Reste qu’il pourrait accoucher de tensions. "Nous avons des familles maghrébines depuis très longtemps dans la commune, insiste une habitante, maman d’un grand garçon d’une vingtaine d’années. Elles payent leurs impôts, elles sont intégrées. Cette mesure, cela peut juste créer des soucis."

En attendant, la mise en place d’un menu unique a été retardée. Durant tout le mois de janvier, selon nos informations, un plat de substitution sera tout de même servi. En février, ce ne devrait plus être le cas.

 

Source : sudouest