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lundi, 08 août 2016

Enquête sur l'incroyable couac à la tour Eiffel

Publié par Guy Jovelin le 08 août 2016

Céline Carez

Des militaires déployés sous la Tour Eiffel dans le cadre du plan vigipirate le 7 janvier 2015 à Paris (AFP/JOEL SAGET)
 Sécurité. C'est un exercice de sécurité mal interprété par un employé qui est à l'origine de l'évacuation de plus d'un millier de visiteurs de la Dame de fer vendredi soir.

Une évacuation « par erreur » d'un « gros millier » de personnes. Un employé de la sécurité qui interprète de travers un exercice. Et la tour Eiffel fermée pendant quatre heures... Hier, la direction de la Dame de fer a lancé une enquête interne aprèsl'évacuation en urgence du monument vendredi soir. Les dirigeants de la Sete (Société d'exploitation de la tour Eiffel, société d'économie mixte dont le capital est détenu à 60 % par la Ville de Paris) vont devoir se pencher sur cet énorme couac.

Ce vendredi, vers 19 heures, alors que la tour Eiffel accueillait ses quelque 25 000 visiteurs quotidiens, dont plus d'un millier encore avant sa fermeture à minuit, ses services de sécurité ont diligenté en interne un exercice grandeur nature intitulé « découverte d'un colis suspect ». « Comme nous en faisons tous les jours », explique Anne Yannic, directrice des lieux. « Ils ont effectivement des protocoles de sécurité très stricts », confirme une source policière. Sauf que la simulation a dérapé. Un employé de la sécurité chargé de surveiller les radiographies des bagages « qui en remplaçait un autre et parlait mal le français », s'agace une source proche du dossier, a pris la simulation pour un danger réel. Il a vu sur son écran l'image fictive du colis suspect et a déclenché l'évacuation d'urgence. Résultat : les soldats de l'opération Sentinelle qui patrouillaient dans le secteur ont été mobilisés pour évacuer les visiteurs « dans une grande confusion », note un rapport de la mairie de Paris. D'importants renforts policiers ont également été appelés sur place. « On a un peu autre chose à faire, remarque un policier. Ce serait bien que la tour Eiffel s'occupe correctement de ses services de sécurité. »

Anne Yannic réfute tout « bug » mais reconnaît « un exercice qui a été mal compris par une personne en poste ». En revanche, le président de la Sete, Bernard Gaudillère, également conseiller de Paris, joint par l'AFP vendredi soir, évoquait un « colis piégé ».

« Il n'y a jamais eu de colis piégé », recadre Anne Yannic qui regrette « une réponse un peu rapide » d'un président « un peu loin des choses ». Les démineurs n'ont d'ailleurs jamais été appelés.

De son côté, la mairie du VIIe, compétente géographiquement, a reçu l'alerte en direct de cet « incident regrettable », note Philippe Valli. Le directeur de cabinet de Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement, regrette aussi ces « courriers de touristes se plaignant de difficultés avec certains agents de la tour Eiffel ne parlant pas français ». Sur ce point, Anne Yannic ne « veut pas stigmatiser une personne ». La directrice de la tour Eiffel estime qu'« une consigne mal comprise, ça peut arriver » et au final « préfère avoir évacué pour rien ».

  Le Parisien