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mardi, 22 août 2017

Optimisme en trompe-l’œil

Publié par Guy Jovelin le 22 août 2017

POSTÉ LE 21 AOÛT , 2017

code du travail,courbe du chômage,baisse d'impôts,optimisme en trompe-l'oeil,tpeDébut août, alors que la France s’enfonçait dans la torpeur estivale – à peine troublée par un nouvel attentat islamiste, à Levallois, visant nos soldats (désarmés par des coupes budgétaires criminelles) –, les médias se sont tout à coup mis à bruisser à l’unisson d’une merveilleuse nouvelle économique.

Certes, il ne s’agissait pas d’une inversion de la courbe du chômage, ni de baisse d’impôts.

Mais on apprenait que les patrons de petites entreprises étaient d’un optimisme sans faille. 24 points de plus que trois mois plus tôt, nous précisaient les zélés propagandistes du gouvernement.

Connaissant un certain nombre de patrons de PME, je n’avais pas du tout les mêmes informations que mes éminents confrères.

J’ai donc cherché à en savoir plus.

La réalité est nettement moins alléchante que les cocoricos médiatiques ne le laisseraient supposer.

Tout d’abord, un examen rapide permet de constater qu’à chaque élection présidentielle, cet optimisme est au rendez-vous – rapidement suivi, hélas, d’une déception de même ampleur.

L’arrivée d’Emmanuel Macron n’a donc rien de miraculeux. Comme tous les citoyens, les patrons de PME « veulent y croire ».

Rien de plus.

Par ailleurs, si on regarde en détail ce sondage (en réalité, le baromètre des TPE réalisé par Fiducial et l’Ifop), on constate que l’optimisme évoqué par les médias repose sur bien peu de concret.

Ainsi apprend-on que 64 % des patrons de très petites entreprises (TPE, moins de 20 salariés) considèrent que la réforme du Code du travail va dans le bon sens.

Las, ils ne sont plus que 47 % (même pas la moitié) à considérer qu’elle favorisera l’emploi dans leurs propres entreprises.

Et, pire encore, seulement 24 % des patrons de TPE estiment être correctement informés sur cette réforme. Comme pour le programme du candidat Macron, nous pouvons espérer, mais nous ignorons tout !

En d’autres termes, ce sondage a manifestement été exploité soit par le gouvernement, soit par des officines médiatiques qui lui sont entièrement dévouées, mais rien ne permet de considérer que les patrons de petites entreprises sont réellement confiants.

A fortiori, rien ne permet de croire que les bonnes nouvelles économiques soient au rendez-vous.

Une nouvelle fois, on constate la remarquable « indépendance » des médias en France !

 

Source : les4verites

vendredi, 14 avril 2017

Le brief éco. Délais de paiement : les grands groupes continuent de se moquer des TPE et PME

Publié par Guy Jovelin le 14 avril 2017

Les délais de paiement sont souvent à l'origine de cessations d'activités de petites entreprises. C'est ce qui apparait dans le rapport de l'Observatoire des délais de paiement.

Le bâtiment du ministère des Finances, à Bercy (Paris), le 16 mai 2016.
Le bâtiment du ministère des Finances, à Bercy (Paris), le 16 mai 2016. (MANUEL COHEN / AFP)

Beaucoup de petites entreprises sont en difficulté, voire condamnées, en raison du non-respect des délais de paiement par leurs entreprises clientes. Les chiffres 2016 viennent de tomber. 

Les chiffres émanent de l’Observatoire des délais de paiement qui vient de remettre son rapport au ministre de l’Economie et des Finances, Michel Sapin. La situation s’améliore mais on est encore loin du compte. L'amélioration constatée en 2016 est toute relative car elle est d’un jour de mieux en moyenne. Un jour gagné, ce n’est rien à l’échelle du temps – parfois deux mois, voire plus– que les entreprises doivent attendre pour être payées. Cela frise même le scandale quand on sait que, chaque jour, une quarantaine de PME mettent la clef sous la porte en raison de retards de paiement.

Les délais de paiement sont aujourd'hui plafonnés à 45 jours fin de mois, ou 60 jours à compter de la date d'émission de la facture. Les règles continuent d’être bafouées pratiquement en toute impunité.

A qui la faute ?

L’Observatoire souligne une fois de plus qu’en 2016, les mauvais payeurs ont été recensés en priorité chez les grands groupes. Moins d’un sur deux paie dans les délais.

Côté administration, petite amélioration également, sans plus. L’Etat met en moyenne 24 jours pour payer les commandes publiques. Le plus mauvais élève est le ministère de la Justice ; le meilleur est le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports devant celui des Affaires sociales.

Impact négatif constaté 

Si la loi était strictement respectée, la trésorerie libérée serait de 11 à 12 milliards d’euros. C’est-à-dire que 12 milliards dues aux petites entreprises dorment actuellement dans les caisses des grands groupes.

La loi Sapin II a relevé le plafond d’amendes jusqu’à deuc millions d’euros contre 375 000 auparavant. Mais visiblement cela ne gêne pas certaines grandes sociétés qui gagnent plus à placer l’argent en faisant patienter leurs fournisseurs. Les amendes peu élevées ne sont pas vraiment dissuasives.

Ajouter à cela la complexité des dossiers. Quand on sait que les TPE et PME sont soumises au même cahier des charges que les grandes entreprises du CAC 40, on se dit qu’il y a un vrai problème. Et ce n’est qu’un exemple sur lequel Bercy serait bien avisé de trancher rapidement, et certains directeurs financiers du CAC 40 être nettement plus scrupuleux.

 

Source : francetvinfo