La bulle cannoise a remis son palmarès 2014. Un événement, plutôt un non événement. Aussitôt célébrés, aussitôt oubliés, la plupart des films primés ne rencontrera pas le vrai public. Mais le festival s’en moque. Il a, pour le public, le même intérêt que les eurocrates européens pour les électeurs et le peuple. Cannes est une démonstration parfaite d’ailleurs de la vanité des fausses élites.
En fait, tout ce petit monde se prend, pendant quelques heures, pour le centre de la culture internationale et pour des maîtres à penser. Ils se connaissent tous, et seuls leurs amis, bien sûr, ont du talent. C’est presque toujours de la cooptation pour élargir un peu, mais pas trop, le cercle des « happy few ». Tout cela est rendu possible par une collaboration médiatique qui fait de ce rassemblement une vitrine mondiale.
Cannes intéresse de moins en moins. Les audiences télés le prouvent, mais Cannes, c’est comme Libération… ce n’est pas fait pour les « gens », c’est fait pour des cercles d’influence. Cette année le festival a trouvé sa « bonne cause ». Une récompense partagée entre un jeune et un vieux, la lutte contre ceux qui n’aiment pas les jeunes ou se détournent des vieux, au nom du talent qui réfute toutes les exclusions et tous les racismes seraient-ils d’âge. Tout le monde savait donc depuis trois jours que ces deux là seraient récompensés, forcément récompensés, mais Brassens sur les conflits d’âge a depuis longtemps réglé les problèmes, « le temps ne fait rien à l’affaire quand on est con, on est con. »
Quant à la palme d’or, elle récompense un film à vider les salles au bout de 20 minutes de projection. Pour avoir une récompense à Cannes, il faut, parfois, savoir être emmerdant et le faire passer pour de la philosophie cinématographique. Un film « chiant » si l’on en croit les internautes qui sont allés le voir et qui ne sont pas restés jusqu’au bout. Un hiver interminable de plus de 3 heures, bon courage.
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