François Fillon n'est pas le seul à se trouver empêtré dans une affaire relative à l'emploi d'assistants parlementaires. Marine Le Pen, elle, est accusée d'avoir rémunéré des cadres du Front national avec l'argent public: il s'agit du Parlement européen cette fois, pour deux emplois d'assistants parlementaires jugés fictifs par l'Office européen de lutte antifraude (Olaf). Le magazine Challenges révèle cette semaine deux documents : la patronne du FN a déjà reçu, depuis décembre, deux courriers de l'administration bruxelloise. Par ces missives, il est exigé de Marine Le Pen qu'elle rembourse 298.497 euros pour les salaires «indûment versés» à Catherine Griset, sa chef de cabinet, et ce avant le 31 janvier prochain. Elle doit par ailleurs verser 41.554 euros pour les salaires de Thierry Légier, son garde du corps, avant le 28 février.
Si Marine Le Pen ne s'acquitte pas de ces paiements, le Parlement européen procédera de lui-même à des ponctions en retenant son enveloppe de frais généraux, la moitié de son indemnité parlementaire et la moitié de ses frais de séjour. Des retenues qui se poursuivraient jusqu'à remboursement total des sommes réclamées. Par ailleurs, la présidente du FN devra s'acquitter d'intérêts «au taux appliqué par la Banque centrale européenne à ses opérations principales de refinancement majoré de trois points et demi». L'avocat de Marine Le Pen dénonce une dimension politique et partisane et affirme n'avoir pas pu consulter le rapport sur la base duquel ces poursuites ont été engagées. Au FN, on désigne également une volonté de vindicte du président sortant du parlement européen, le socialiste Martin Schultz.
Le FN refuse la comparaison avec l'affaire Fillon
L'administration européenne accuse Marine Le Pen, ainsi qu'un certain nombre d'autres eurodéputés FN d'avoir rémunéré des cadres et permanents du parti pour des activités sans rapport avec le parlement européen. Selon les courriers qui lui ont été adressés, la candidate à la présidentielle n'a pas fourni de pièces permettant de prouver les activités de Catherine Griset à Strasbourg sur la période du 3 décembre 2010 au 15 février 2016, alors que ses nombreuses activités au siège du parti à Nanterre sont, elles, bien établies. Le garde du corps historique de la famille Le Pen, Thierry Légier, a quant à lui été embauché sur une courte période, fin 2011, également au titre d'assistant parlementaire, pour un montant total de plus de 40.000 euros. Or, là aussi, les hauts fonctionnaires européens doutent de la réalité de cet emploi, et soupçonnent la présidente du FN d'avoir fait financer le salaire de son officier de sécurité par le contribuable.
Interrogé mercredi soir sur iTélé sur la comparaison entre l'affaire Penelope Fillon et celle des assistants parlementaires du FN au niveau européen, Florian Philippot avait répondu: «On parle pas du tout de la même chose (…) Pas question d'emploi fictif et pas question de dissimulation du fait que tel ou tel ait été assistant parlementaire, et donc on n'est pas du tout dans le même cas de figure». La révélation de l'envoi de ces «notes de débit», permettent par ailleurs de peut-être mieux comprendre la relative discrétion du Front national dans les premières heures de la polémique éclabousse le champion des Républicains.
Source : lefigaro
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