Plusieurs dizaines de femmes de policiers en colère, accompagnées de quelques fonctionnaires ont défilé dans les rues de Toulouse, samedi après-midi. Elles demandent davantage de moyens et de meilleurs conditions de travail pour leur conjoint.
Ils se sont donné rendez-vous à 14 heures à Saint-Cyprien, comme dans d’autres villes de France, Toulouse a vu des dizaines de policiers et de femmes de forces de l’ordre défiler contre les conditions de travail difficiles que connaissent les fonctionnaires. A l’appel de l’Union des Policiers Nationaux Indépendants (UPNI) et de la Mobilisation des Policiers en Colère (MPC), le cortège s’est élancé dans les artères de la Rive-gauche, emmené par les reconnaissables ballons roses et noirs des Femmes de Forces de l’Ordre en Colère (FFOC).
Une mobilisation qui ne disparaît pas après sa création, en octobre 2016, suite à l’attaque d’une patrouille de police dans une cité de Viry-Chatillon (91) qui avait entraîné une vague de protestation des forces de l’ordre. Apolitique et Asyndicale, le mouvement des policiers en colère était donc né. Défilés après défilés, quotidiens puis mensuels, les quelques centaines d’agents protestataires ont donc laissé place à leurs épouses samedi 16 septembre.
Si aucun politique et syndicat n’a daigné répondre favorablement à cette initiative, Aurélie Lourissie, présidente des FFOC 31 s’indigne à La Dépêche : « Rien n’a bougé depuis octobre 2016. Nos époux subissent des violences quotidiennes et la justice reste archilaxiste. Alors oui, ils ont signé pour la guerre contre le terrorisme mais les cocktails Molotov et les pierres, on s’en passerait volontiers ! » A Toulouse plus qu’ailleurs, l’intégrité des policiers n’est plus assuré. Quotidiennement harcelés dans les quartiers du Mirail et aux Izards, ils sont régulièrement victimes d’attaques spontanées ou organisées de la part de trafiquants de drogue.
Le fossé se creuse entre syndicats, politiques et les policiers en colère
Une situation dont le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a bien pris la mesure. S’il n’a aucun pouvoir concernant l’organisation de la Police Nationale, il a plusieurs fois tiré la sonnette d’alarme, notamment lors de la visite d’Emmanuel Macron, lundi 11 septembre à Toulouse. Alors pour combler cet abandon de l’Etat, la municipalité modifie sa stratégie. Après avoir recruté et armé la police municipale, des centaines de caméras de surveillance continuent de fleurir aux quatre coins des rues de la ville. « Mais les caméras surveillent, renseignent mais n’interviennent pas » nous confie Jonathan, un résident du quartier Arnaud-Bernard.
Alors les Femmes de Force de l’Ordre ne décolèrent pas et continueront d’essayer de se faire entendre tant que le gouvernement n’aura pas rectifié le tir. Locaux vétustes, véhicules dégradés et mal entretenus, gilets pare-balles défectueux, sont le quotidien des fonctionnaires chargés d’assurer la sûreté de nos rues.
Du côté des syndicats, le fossé se creuse avec les policiers indépendants. « Ces collectifs et associations ne sont pas représentatifs, contrairement aux syndicats« , a déclaré à l’AFP le patron de la police, Eric Morvan, refusant l’image d’une « police misérabiliste« . Peur de ne plus contrôler la révolte des agents ?
Source : infos-toulouse
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