Bien que notre société soit réputée celle de l’enfant-roi, la justice considère souvent les enfants comme des êtres sans importance. Dans bien des procédures, ils sont considérés comme des objets, propriété de leurs parents qui se les arrachent dans un divorce ou les maltraitent impunément. Conçu mais non encore né (et bien que le droit précise que l’enfant conçu doit être considéré comme né chaque fois qu’il y va de son intérêt), la justice considère qu’il n’existe pas, qu’il n’est qu’un « tissu du corps d’une femme » qui en est l’entière propriétaire.
L’enfant-victime, lui non plus, n’existe pas pour la justice. Et c’est pourquoi, une fois de plus, un pédomane, libéré après une peine dérisoire, a récidivé et détruit l’innocence d’une petite fille. L’année 2018 n’en est pas à la moitié, et déjà une petite Angélique a été terrorisée et souillée, une petite Maëlys a été assassinée. Le violeur d’Angélique a bénéficié, de la part de la justice, de beaucoup plus d’attention que sa première victime. On a pris grand soin d’écarter de son dossier tout ce qui aurait dû le mener devant une cour d’assises. Que les chances de la petite victime de retrouver son innocence, son insouciance d’enfant sage, son sentiment de sécurité soient quasi nulles, n’a pas été pris en compte. Pour certains magistrats, la victime est toujours responsable de son malheur. C’est ainsi que par deux fois des tribunaux français ont jugé qu’une pénétration activement refusée par la jeune victime, âgée de 11 ans, ne pouvait être qualifiée de viol parce que l’enfant pouvait être présumée avoir été « consentante », voire avoir provoqué l’acte sexuel. Curieusement, l’opinion publique française semble indifférente à cette situation. Le fait que le violeur d’Angélique n’ait exécuté que la moitié de la peine prononcée pour son premier viol et soit sorti libre et sans aucun contrôle après moins de cinq ans d’incarcération, ne semble indigner personne. À moins que ceux qui tiennent à protéger l’innocence des enfants soient plus nombreux qu’on ne croit, mais n’aient guère accès aux médias.
Source : les4verites
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