Il y a comme un air de fuite en Macronie. Après le départ de la députée LREM Frédérique Dumas qui a préféré rejoindre les rangs de l’UDI, c’est au tour d’un poids lourd de commencer à faire ses cartons. Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur et un des premiers sponsors de Macron a annoncé son intention de redevenir maire de Lyon. Sa courte et pénible expérience ministérielle aura eu raison de son ambition débordante. Le septuagénaire souhaite une retraite dorée à Lyon, sa ville de cœur.
Attendez de voir ! Les mesures mettent un peu de temps à faire effet, mais bientôt ce sera le plein emploi, la sécurité et le bonheur pour tous. Pour le plein emploi, il n’y a qu’à traverser la rue donc cela n’est plus un sujet. Pour la sécurité, Gérard Collomb a montré que la Macronie ne s’y intéressait guère. Pour le bonheur, ce même Collomb vient de confirmer qu’il se trouve loin de l’Elysée, de ses goodies et de son mépris pour tous. Le ministre de l’Intérieur vient de déclarer dans L’Express qu’il serait candidat aux municipales en 2020.
Lyon : terre de passé et d’avenir
Gérard n’en peut plus de Paris et surtout du ministère de l’Intérieur alors « si d’ici là on ne m’a pas diagnostiqué de maladie grave, je serai candidat à Lyon ». Malheureusement pour les Lyonnais, la macronite aiguë n’est pas encore considérée comme une maladie grave, mais cela viendra avec le temps. Le syndrome hollandais a bien été pris au sérieux au bout de quelques années ! Nul dans son ministère, incapable de se faire écouter par le chef de l’Etat (il n’écoute que lui-même depuis que son copain Benalla est parti), Collomb veut finir sur un trône.
Ce sera donc celui de la capitale des Gaulles. Encore faut-il que les électeurs pardonnent leur ancien édile d’avoir fait la courte-échelle à Macron et de leur avoir tourné le dos pour prendre la place Beauvau à défaut de Matignon. Régulièrement mis sur la touche par l’exécutif, à la risée des Français, Collomb voit se transformer son rêve ministériel en cauchemar. Il sait que son temps à Paris est compté et il a donc trouvé une porte de sortie honorable avec les municipales de 2020. Invirable jusqu’à cette échéance, il va avoir dix-huit mois pour reprendre son ancien bien et y finir sa carrière et peut-être sa vie (il sera octogénaire à la fin de son éventuel mandat) dans son fief.
Collomb ou le vrai visage du macronisme. Un apparatchik PS qui n’a pas pu goûter assez à la soupe et qui a donc pris le parti de soutenir le jeunot pour se tailler une place plus grande. Trop grande même à la lecture de son bilan d’étape catastrophique. Ce départ est également une bonne nouvelle pour Macron qui se serait de toute façon débarrassé de cet allié devenu trop encombrant. Les choses vont pouvoir se faire sans trop de vagues, mais on sent que le cœur n’y est plus. L’Elysée a réagi en ces termes qui ne débordent pas d’enthousiasme : « Nous connaissons tous l’affection de Gérard Collomb pour sa ville et la métropole lyonnaise. C’est une bonne nouvelle qu’il souhaite y consacrer du temps et de l’énergie. Le président réorganisera l’équipe gouvernementale lorsqu’il le jugera nécessaire ».
La bataille pour prendre la place Beauvau va faire rage en coulisses et il serait inattendu que le nom qui sorte du chapeau constitue un bon remède aux maux qui assaillent les Français. Aucun changement de politique ne doit être attendu, mais ce départ annoncé est assez révélateur. Ainsi, le cœur même de la Macronie commence à préparer l’avenir loin de Macron. Les députés se défilent un par un, les conseillers sont à bout de souffle et les ministres prennent aussi la clé des champs. Tout va très bien à en croire les sbires du président. Tout sauf que le vent de la défaite souffle et ramène peu à peu tout le monde à sa vraie place. Celle de Macron est dans une banque. Ne l’oublions pas !
Source : 24heuresactu
Les commentaires sont fermés.