Il aura donc fallu plus de trois semaines, une mobilisation record (malgré les contre-vérités de Castaner), puis finalement une bouffé d’incroyables violences pour que le Gouvernement finisse par reculer (un peu). Après une concertation qui n’a pas eu lieu ce mardi (le Premier ministre avait déjà eu sa dose d’humiliations), Edouard Philippe a donc fait plusieurs annonces dans le sens des revendications des gilets jaunes. Mais il ne faut pas être un fin politicien pour comprendre que cette reculade n’est en rien un changement de programme. Les Français devront payer et le report pourrait bien servir ce gouvernement qui décidément n’entend pas les souffrances du peuple.
Une victoire pour les gilets jaunes ? Les annonces du Premier ministre ressemblent plus à un piège qu’à autre chose. Les Français sont descendus dans la rue il y a près d’un mois (pour ne plus en repartir) parce qu’ils ne peuvent plus vivre dignement. Le sarkozysme, l’hollandisme plus encore et la dégénérescence macroniste sont passés par là. La pression fiscale est trop forte. Les Français ne peuvent plus subvenir à leurs besoins les plus primaires alors ils se font entendre avec l’espoir de ne pas sombrer complètement dans le chaos de la misère. La situation est grave et la réponse du Gouvernement est des plus cyniques.
Donner des miettes en attendant de mieux plumer
Les Français ne sont jamais contents ! Comment être content lorsque votre bourreau vous annonce après vous avoir estropié qu’il suspend son exécution de six mois. A la nouvelle date venue, pas d’échappatoire. Il faudra passer à la guillotine. Que fait un supplicié normal ? Il remercie son bourreau et lui dit à la prochaine ou continue-t-il à se débattre avec la perspective de se défaire de ses liens et d’échapper à la mort ? Les Français sont dans cette situation et doivent choisir entre mourir dans six mois ou continuer à se battre pour vivre avec dignité.
Le moratoire qui était sur bien des lèvres depuis quelques jours n’est qu’un cache misère. Un moratoire sur les nouvelles taxes sur les carburants signifie que ces taxes finiront par passer. Ce n’est qu’une question de temps. Le Gouvernement donne six mois de répit. Pourquoi un tel calendrier alors qu’il s’est arc-bouté sur de futurs pseudos consultations dans les territoires d’une durée de trois mois ? Six mois cela renvoie directement au début du mois de mai soit, ô surprise, une semaine après les élections européennes !
Des élections qui ont toutes les chances de tourner au carnage pour la Macronie alors on décide tant qu’il est temps de geler quelques mesures impopulaires pour mieux les faire passer après les élections ! Du travail de renard politique, mais qui se voit comme le nez au milieu de la figure. Si les élections se passent mal pour Macron et ses copains, alors ils se vengeront en augmentant la pression fiscale. Si elles se passent un peu mieux que prévu, alors ils iront parader partout en disant que la hausse des taxes sur les carburants et l’énergie fait partie du contrat passé avec les Français. Le résultat est simple : à chaque fois les Français l’ont dans l’os. Pile, tu paies – face tu paies aussi !
Les suspensions de la hausse des carburants, du gaz, de l’électricité et du contrôle technique plus drastique sont donc un moyen de retrouver la paix sociale tout en entubant le Français moyen. La stratégie ne doit pas prendre et les premières réactions montrent toutes que personne ne tombe dans ce piège grossier.
Il suffit d’écouter le discours du Premier ministre pour se convaincre qu’il est prêt à tout pour arriver à ses fins. Après avoir fait comprendre aux gilets jaunes que leur sort ne l’intéressait pas, Edouard Philippe fait mine d’ouvrir les yeux et de comprendre les « sans-dents » : « Les Français qui ont enfilé un gilet jaune aiment leur pays. Ils veulent que les impôts baissent et que le travail paie. C’est aussi ce que nous voulons. C’est le cœur de l’engagement du président de la République. Si je n’ai pas réussi à l’exprimer, si la majorité a peiné à en convaincre les Français, c’est que je dois, nous devons changer quelque chose » affirme le Premier ministre…
Une chose est sûre, les gilets jaunes aiment plus leur pays que Philippe ou Macron. Comment Philippe peut-il prétendre vouloir moins d’impôts quand il ne fait qu’augmenter la pression fiscale ? « Quelque chose » doit « changer »… Oui mais quoi ? Le Gouvernement veut poursuivre dans une voie que ne veulent pas les Français. Il faut changer de politique et pour cela il va falloir dégager ce pouvoir. Parlementaires, ministres et président. Ils doivent tous laisser leur place pour amener un personnel politique en phase avec la réalité électorale du pays. Une nécessité à laquelle une Macronie qui tombe en morceaux ne voudra jamais céder. Le pouvoir encore et toujours pour une petite élite aveugle, sourde et misanthrope. Les miettes pour les Français. Le mouvement ne fait que commencer !
Source : 24heuresactu
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