Enfermé dans son bunker élyséen samedi dernier, Emmanuel Macron s’est peut-être repassé L’hymne à la joie afin de couvrir la gronde du peuple de France. Une musique qu’il affectionne tant, lui cet Européen convaincu qui a décidé de prendre en main une Union européenne malade, mais toujours plus destructrice. Pourtant rien n’y fait, Jupiter pensait se couronner roi de l’Europe, il n’est qu’un jeune maigrichon mis à poil et couvert de peinture jaune. Alors que les Européens faisaient une tape dans le dos au président français en lui disant poliment « cause toujours ! », Macron est si nul que personne ne souhaite être vu en sa présence… Difficile de faire passer ses (mauvaises) idées dans de telles conditions.
Il faut garder les apparences en toutes circonstances. Macron le sait et a fait le boulot en sortant du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement européens ce vendredi. « Des étapes importantes ont été franchies » clame le président français. Le genre de phrase passe-partout dont il s’est fait une spécialité faute de mieux. Pourtant, son ambition était grande puisqu’il voulait transformer l’Union européenne en donnant toute sa mesure au libéralisme sauvage et en effaçant les derniers restes de sentiment national. Sauf que ce dernier existe dans tous les pays européens et que celui qui émane de la France lui crie de dégager le plancher (ou plutôt sa moquette hors de prix).
Emmanuel qui ?
Le Sommet européen s’est conclu sur une promesse de quelque chose dans six mois ou peut-être plus tard, qui sait ? Mais pour Macron, il s’agit d’un grand succès puisqu’a été acté l’idée de la création d’un budget pour la zone euro. Une mesure qui doit faire passer Macron pour le parangon du petit bruxellois. La mesure vise aussi – dans un laps de temps plus important – à dissoudre les Etats dans un soi-disant collectif budgétaire. En fait les ministres des Finances vont avoir six mois pour voir quoi faire de cette idée. Un Budget pour la zone euro, mais un refus net quant à le voir « une fonction de stabilisation » en cas de crise. Chacun ses problèmes et les Européens ont bien raison quand ils voient ceux créés par Macron. Il aime tant les boulets qu’il se confond désormais avec et est aujourd’hui complètement inaudible.
C’est d’autant plus rageant qu’il y avait un boulevard pour le petit suppôt de Bruxelles. Merkel tire peu à peu sa révérence et prie pour terminer son mandat sans être déposée. Le Royaume-Uni lutte contre l’UE et son cerbère de Macron au sujet de sa sortie. Il ne restait plus que la France comme grand pays pour porter la bonne parole de Bucarest à Madrid en passant par Tallinn. Ça, c’était avant que Jupiter ne tombe de son nuage après seulement moins d’un mois de contestation populaire. Il disait aux Français de venir le chercher à l’Elysée, et a pris peur dès lors que les gilets jaunes ont investi les Champs-Elysées.
Le chef est en carton-pâte et les leaders européens qui en doutaient encore sont aujourd’hui consternés par la pusillanimité du petit président français. Avec ses ministres, le locataire de l’Elysée avait sorti les trompettes pour un budget français enfin en dessous de la sacro-sainte règle de déficit de 3 % et cela pour au moins 3 années consécutives ! Pas de chance ou plutôt mauvais calcul pour Macron. Ses petites promesses pour inciter les gilets jaunes à quitter les rues de France vont coûter au moins 10 milliards d’euros. Des milliards payés… par la dette (et donc par les Français) pardi !
Le Gouvernement tablait sur un déficit de « seulement » 2,8 % en 2019 grâce à une croissance de 1,7 %. Sans surprise, le pouvoir s’est convaincu d’un trop beau scénario. La croissance sera encore plus faible et le déficit aux environs de 3,4 %. Aïe la règle des 3 % est de nouveau violée. Macron n’est pas vierge en la matière puisqu’il a participé au cirque hollandais en toute première ligne. Un cirque dans lequel les budgets étaient déficitaires et toujours revus à la hausse pour ce qui est des dépenses.
La Macronie est de sortie et assure que ce déficit important n’est pas la norme et que cela restera exceptionnel. Personne n’y croit bien entendu et les européistes regardent leurs pieds, un peu rouge de honte. L’Italie à 2,8 % de déficit, c’est la crise et les insultes venues de Bruxelles. La France à 3,4 % de déficit, c’est juste dommage… L’Union européenne fait la preuve que les règles s’appliquent en fonction de la couleur politique des gouvernements. Une belle leçon de démocratie !
Sale temps pour Macron. Hué en France à chaque fois qu’il ose apparaître en public, il est carrément ignoré à Bruxelles. C’est un peu trop pour un tel ego ! Il ferait peut-être bien de démissionner. Cela lui donnerait le temps de nettoyer la peinture qu’il a sur le corps, de se remplumer un peu et de faire du fric dans la banque, un des rares secteurs qui a profité de sa présence au sommet de l’Etat. L’avenir n’est pas à l’Elysée quand bien même on y foule une moquette hors de prix payée par les Français.
Source : 24heuresactu
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