« Raciale », mixité « raciale » ? Cachez ce vilain mot qui désignerait, au demeurant, une « chose » qui n’existe plus, « couvrez ce mot que je ne saurais voir » pour paraphraser Molière dans son célèbre Tartuffe, et substituons lui le vocable plus aimable de « social ». Après l’aggravation des sanctions prévues à l’article 55 de l’inique loi SRU –« solidarité et renouvellement urbain » – pour les communes de plus de 3500 habitants qui ne rempliraient pas l’obligation d’avoir au moins 20% de logements sociaux (1), le gouvernement de la République socialiste française vient de lancer le 10 novembre un nouveau plan expérimental pour en finir, parait-il, avec les « collèges-ghettos ».
LE REEL REPRENDRA LE DESSUS : « CHASSEZ LE NATUREL, IL REVIENT AU GALOP…. »
En fait, de quoi s’agit-il ? En apparence l’idée vendue semble généreuse et partir d’un bon principe dans l’offre égalitaire d’un enseignement de qualité. L’idée de Najat Vallaud Belkacem, ministre de l’éducation dite « nationale », est d’impliquer les collectivités territoriales concernées dans le brassage des élèves des collèges issus de différents quartiers, en partant du principe que certains de ces derniers répondraient bien à une typologie sociale spécifique. Or, il n’est pas toujours évident que les quartiers réputés « défavorisés » n’hébergent que des enfants en grandes difficultés, ni que ces derniers soient obligatoirement tous issus de milieux pauvres. Et jadis, nombre de « pauvres » se sont extraits de leur milieu d’origine grâce notamment aux bourses et à leurs qualités personnelles. De même qu’un humoriste voulait mettre les villes à la campagne, Dame Belkacem veut mettre les effectifs d’enfants difficiles dans des collèges réputés calmes. Déplacer les problèmes en quelque sorte au lieu de tenter de les résoudre à la base, in situ. En fait, la carte scolaire sera redessinée en faisant déplacer quotidiennement des enfants sur de longs parcours avec toutes les nouvelles contraintes horaires entrainées pour les parents. Il était quelque peu croustillant à cet égard de visionner un reportage télévisé , je ne sais plus sur quelle chaine, dans lequel on pouvait voir et entendre des mamans visiblement d’origine maghrébine par leur tenue, souhaiter que leur progéniture soit mélangée « à des Français » ce qui, en passant, révèle deux choses : une, si elles ont la nationalité française, elles ne se considèrent pas comme telles, deux, elles se rendent compte que dans des classes où cohabitent des enfants issus des « quatre coins du monde », les élèves peuvent difficilement s’intégrer, à plus forte raison s’assimiler à la société d’accueil. La ministre s’imagine-t-elle que des parents ayant la chance d’avoir une situation sociale disons « normale » ou aisée vont, de gaité de cœur, accepter que leurs marmots soient scolarisés dans d’improbables collèges, loin de chez eux, où l’anarchie, la violence et la drogue s’imposent en toute impunité ? Combien de structures scolaires où les enseignants vont au boulot la peur au ventre en rasant les murs ? Dans un récent article de France TV info on pouvait relever avec intérêt cette déclaration : « - Céline (le prénom a été changé), mère d’une jeune lycéenne scolarisée dans le 12 ème arrondissement de Paris, a toujours respecté la carte scolaire .Lorsque sa fille est entrée au collège, l’établissement accueillait des classes d’enfants plutôt favorisés. En quatre ans, son quartier est devenu plus populaire et le collège est désormais en zone d’éducation prioritaire. Avec 37 élèves par classe, le personnel encadrant est complètement dépassé, raconte la mère. Les élèves perturbateurs ont fait craquer certains professeurs qui ne pouvaient pas tenir leurs classes. Ma fille n’a pas eu de cours d’anglais pendant trois ans faute d’enseignant avec les nerfs suffisamment solides ». Edifiant…La démonstration est faite que ce n’est pas forcément le lieu géographique qui détermine la mauvaise ambiance scolaire, mais le manque de moyens rationnels mis à la disposition d’une véritable Education réellement NATIONALE. Les recettes ? une discipline appliquée avec intransigeance par des maîtres bien formés – pas des jeunes que l’on envoie au casse-pipe sans préparation, rappelez-vous l’excellent film « La jupe » avec Isabelle Adjani - l’implication physique et financière des parents d’élèves difficiles avec , s’il le fallait, l’internement des trublions dans ce que l’on appelait jadis des « Maisons de correction », Sans oublier une rénovation des bâtiments et de leurs équipements qui donnent envie d’apprendre, l’enseignement des valeurs de base indispensables à la vie en société, le port d’un uniforme identifiant l’élève à son école selon le modèle britannique, et arrêter de surcharger les classes en ouvrant toujours et toujours plus les vannes de l’immigration, voici quelques pistes pour freiner l’un des maux français. Car, même si les dérogations à la carte scolaire seront plus encadrées, rien ne pourra empêcher papa et maman de faire preuve d’imagination pour que leur jeune progéniture échappe aux collèges-ghettos des cités du même tabac. On n’arrête pas l’eau des rivières qui débordent, l’eau s’infiltrera toujours par tous les interstices.
LA VOIE ROYALE PAR LE PRIVE ?
Najat et ses sbires du ministère ont même imaginé une répartition des effectifs dans des collèges situés sur un même axe, une ligne de tramway par exemple, qui chargerait des élèves, pas tous, du collège A pour les emmener au collège B ! Outre la fatigue supplémentaire entrainée par ces heures passées dans les transports, les élèves devraient sans doute s’acquitter du coût de cette prestation. Une sorte de busing en vogue aux Etats-Unis il y a déjà quelques lustres et qui, par cars entiers, faisait se déverser des élèves noirs dans des écoles blanches….Les Américains en sont revenus, car l’ethnie d’origine ne recoupe pas toujours le niveau social des familles. Qui connait les Etats du Sud, sait qu’il y a de nombreux « petits blancs » comme une émergente et dynamique bourgeoisie noire ! Ce n’est pas Obama qui dirait le contraire…Si d’immenses casernes sans âme où s’entassent des populations diverses encerclent nos villes, nous le devons à des dirigeants qui n’ont pas mesuré les conséquences de leurs actes, le regroupement familial étant l’un des plus maléfiques, n’est-ce pas messieurs Chirac et Giscard d’Estaing ? Le fameux « bien vivre ensemble » à la mode française ou « l’accommodement raisonnable » à la sauce québécoise sont conditionnés avant tout par une question de seuil, de « dosage » et, surtout, de volonté de la part de toutes les parties. Nous en sommes loin. Aujourd’hui le vin est tiré, il faut le boire. Mais pas aux dépends des enfants, de tous les enfants, à commencer par les petits Français. Le privé a de beaux jours devant lui !
Jean-Claude ROLINAT