Depuis l’apparition bien étrange de Daech en Syrie et en Irak, les Européens se sont signalés par une ferme volonté d’aller d’erreur en erreur. Les djihadistes ont longtemps prospéré, les flux venant d’Europe jamais coupés, et l’attitude de la Turquie jamais remise en question. Les armes ont afflué en masse et ce sont les Kurdes – alliés d’hier – qui font aujourd’hui les frais d’une lâcheté européenne qui atteint de nouveaux sommets.
Les trahisons font de belles histoires pour le cinéma, mais il n’est pas certain qu’il restera un Kurde pour regarder le film de la lâcheté occidentale. Après avoir combattu les djihadistes venus des quatre coins du monde, les Kurdes font face à une attaque de grande ampleur dans le nord-ouest de la Syrie. Une attaque venue de Turquie, la soi-disante démocratie qui devait faire le pont entre une Europe endormie et un Moyen-Orient en plein essor. Le conte de fée était beau, mais a bien vite brûlé dans les flammes des bombes et des obus lancés contre les hérauts de la lutte anti-Bachar el-Asad.
Les Kurdes : dindons de la farce turque
Revenons au début de l’histoire. En 2011, les Syriens sont censés faire une révolution pacifique vite réprimée dans le sang par l’armée syrienne. De ce carnage serait né un groupe de djihadistes puissamment armés, entraînés, financés et qui se multiplient à volonté. L’affaire n’a jamais été syrniano-syrienne, mais il est encore de bon ton de le prétendre. Seuls ceux qui regardent le service public n’ont pas encore compris que les djihadistes étaient une création occidentale qui avait pour but de mettre au pas un régime syrien pas assez coopératif et d’aider par la même occasion à la propagation de l’islamisme. Malgré les milliards dépensés et les atrocités commises, la première mission est un échec. Pour ce qui est de la seconde…
Le régime syrien est toujours debout et c’est désormais la Turquie qui est la plus active. Après avoir laissé passer tous les apprentis terroristes venus de France et d’ailleurs, Ankara mobilise son armée contre les forces kurdes qui se sont battues contre les djihadistes et contre le régime syrien. Alliés des Kurdes, les Etats-Unis et les pays européens ne trouvent pas grand-chose à dire lorsqu’ils voient leur autre allié turc les détruire. Car après l’échec djihadiste, la Turquie a peur de combattants kurdes qui ont des envies d’autonomie. Une autonomie ou indépendance qui verrait de nouvelles frontières se tracer aux dépens de la Turquie…
Il faut donc réduire en cendre les Kurdes et la mission sera accomplie d’ici à quelques semaines tant toutes les chancelleries font semblant de croire qu’il s’agit d’une opération limitée dont l’objectif est de sécuriser la frontière. Macron, toujours désireux de faire parler de lui sur la scène internationale a sorti les trompettes et déclaré qu’il verrait d’un mauvais œil une opération kurde de grande ampleur. Du bluff jupitérien car moins de 48 heures plus tard il affirmait être rassuré par les intentions de son ami Erdogan.
La Turquie a les mains libres et les Kurdes rejoignent la longue cohorte des peuples qui ont cru pouvoir se prévaloir du soutien des Européens. Au grand jeu de la géopolitique, la force et la volonté sont deux éléments fondamentaux. L’Europe est un nain divisé qui voit à très court terme et qui a perdu toute volonté. La France – à l’image des élites bruxelloises – n’a aucune volonté de s’ériger contre une puissance même moyenne qu’est la Turquie. Un pays où l’armée est purgée, la population très divisée et les idées au pouvoir bien proches de l’islamisme radical. Mais non, l’Europe et la France ne sont plus que des momies qui continuent même de laisser la porte ouverte à des négociations en vue d’intégrer ce pays au merveilleux monde européen… Les chercheurs d’espoir feraient bien de quitter ce Continent voué à la disparition. Les Kurdes, eux, n’ont plus qu’à se battre pour éviter une annihilation complète.
Source :24heuresactu