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mardi, 10 novembre 2015

Aveyron : pour la Légion, le territoire se met en "ordre de bataille"

 Publié par Guy Jovelin le 10 novembre 2015
Aveyron : pour la Légion, le territoire se met en "ordre de bataille"Aveyron : pour la Légion, le territoire se met en "ordre de bataille" Les premiers légionnaires sont attendus début 2016. Mais en coulisse, ça s’active.

 
Jean-Michel Monbelli-Valloire a été nommé conseiller technique auprès du Département sur le dossier de la Légion étrangère. Il fait le lien avec les autorités militaires et accompagne l'arrivée imminente des premières unités de la Légion dans le camp du Larzac. Nous l'avons rencontré, cette semaine.

Malgré une discrétion apparente, l'ensemble des acteurs locaux ainsi que l'état-major de l'armée de Terre sont déjà en ordre de bataille pour accueillir, dès les premières semaines de l'année 2016, l'arrivée de la 13e DBLE dans le camp militaire du Larzac. Pour s'en convaincre, nous avons rencontré en milieu de semaine le colonel Jean-Michel Monbelli-Valloire. Il fut chef de corps du Ceito de 2004 à 2006, et vient, au regard de son expérience sur le territoire millavois et des réseaux qu'il a pu tisser dans sa carrière, d'être mandaté par le président du conseil départemental de l'Aveyron comme conseiller technique principal sur ce dossier dont les contours se distinguent désormais de jour en jour.

"Avec le nouveau préfet, on sent qu'il y a un pilote dans l'avion"
Recruté pour "faciliter les liens nécessaires entre l'état-major et le Département", ce retraité du ministère de la Défense figure également au sein du comité de suivi mis en place par la communauté de communes Larzac Vallées, la collectivité qui sera géographiquement la plus impactée par cette recréation de la “13e” sur le plateau.
Jean-Michel Monbelli-Valloire est aujourd'hui au croisement des deux mondes, civil et militaire, et dispose d'un certain nombre d'informations qu'il nous a divulguées, officiellement. "La proximité des élections régionales a reculé la communication interne aux armées à la fin de l'année, y compris sur ce dossier, dit-il, à ce propos. On n'en saura pas plus avant la fin de la période de réserve, d'autant que l'implantation de la Légion à La Cavalerie s'inscrit dans un projet bien plus vaste, qui vise au renforcement de la capacité opérationnel de nos armées sur l'ensemble du territoire. Pour autant, je peux vous assurer que les petites mains et la matière grise fonctionnent déjà à plein régime."
La dernière information concrète remonte à la semaine précédente. En séance parlementaire, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Dryan a annoncé qu'un investissement de 115 millions d'euros allait être provisionné pour installer cette unité sur le camp d'ici 2018. C'est trois fois plus que la somme prévue au départ. "C'est la preuve que l'enjeu va être de taille pour l'économie locale, souligne l'ex-colonel du Ceito. Tous les élus l'ont compris et sont concernés. À ma grande surprise, ils interagissent, dépassent leurs divergences pour mener à bien ce projet qui va créer de l'économie et de l'emploi sur le territoire. Le nouveau préfet, qui est un ancien militaire, est également très engagé au niveau départemental. Avec lui, on sent qu'il y a un pilote dans l'avion."
Une réunion d'information pour les entrepreneurs locaux, prévue le 12 novembre
En vue des travaux programmés sur le camp entre 2016 et 2018, un cahier des charges adapté au respect des normes environnementales et des "exigences locales" est en cours d'élaboration. "Il n'est pas question que l'arrivée des “kakis” remette en cause le classement à l'Unesco, par exemple. L'armée a l'habitude d'intégrer le développement durable et les économies d'énergie à ses travaux. C'est ce qu'elle fera, en accord avec le PLUi et le Scot." C'est Florent Galko, délégué aux restructurations auprès du préfet de Région, qui supervise actuellement cette partie du dossier, en partenariat avec le Département mais aussi le PNR des grands causses, présidé par Alain Fauconnier.
Rien n'est encore officiel mais une première réunion d'information destinée aux entrepreneurs locaux du BTP serait fixée au 12 novembre, à Millau. "Cette réunion va permettre d'expliquer ce qu'est un marché public de Défense. Toutes les entreprises, petites et grandes, qui souhaitent concourir aux futurs appels d'offres sont conviées. L'Armée aura besoin de leurs compétences", assure le conseiller technique. À ce stade, difficile de lister le nombre d'équipements qui vont devoir être renovés, et combien de bâtiments supplémentaires seront érigés pour l'accueil des légionnaires. On sait toutefois qu'un quartier général propre à ce type de régiment serait envisagé au milieu même de l'enceinte existante. "Son accès sera forcément réglementé et extrêmement surveillé car des armes y seront stockées", précise M. Monbelli-Valloire.
Premiers chantiers en 2016
Le calendrier, lui, s'affine. Toutes les informations convergent pour indiquer que ces premiers travaux, prévus début 2016, correspondront avec l'installation à La Cavalerie d'un premier contingent d'environ 500 légionnaires (dont les 70 actuellement en poste aux Émirats Arabes Unis). Ils partageront alors le site avec les 200 permanents du Ceito, auxquels viendront se greffer les unités de passage venues se faire contrôler avant leur déploiement sur des conflits armés. "Dans un premier temps, cette nouvelle unité de la Légion accueillera d'abord de jeunes recrues déjà en formation à Castelnaudary, au 4e Régiment étranger, qui est l'unité d'instruction de tous les légionnaires. C'est là qu'ils sont filtrés, qu'on voit s'ils sont capables. Il faut savoir que la Légion est le corps qui a le meilleur taux de sélection de tous, avec un homme pris sur huit. Les services de renseignement étudient leur passé, vérifient qu'ils n'ont pas commis de crime de sang ou sexuel. Dans la Légion, ils ne sont pas tous des enfants de cœur, mais il s'agit d'une troupe d'élite, ne l'oublions pas."
Au minimum, 200 familles et 300 enfants d'ici 2018
Pour “encadrer” ces jeunes recrues venues du monde entier mais surtout d'Europe de l'Est et d'Afrique subsaharienne, des légionnaires de carrière issus d'autres régiments stationnés en métropole se sont portés volontaires. "Plusieurs familles ont déjà pris contact avec le camp et les communes les plus proches. Les premières familles vont rejoindre la région en 2016 et s'installeront en fonction de l'âge des enfants sur le Larzac, à Millau ou à Saint-Affrique. Les célibataires, eux, seront hébergés dans les locaux actuels."L'arrivée des autres troupes, elle, est en revanche soumise "à l'avancement des travaux", dit-il. Et d'ajouter : "Si le planning est respecté, viendront ensuite, en 2017, 350 hommes, et autant en 2018, pour atteindre un effectif global de 1 200 légionnaires, qui seront encadrés par 140 personnes, dont une soixantaine déjà présente sur le camp. Au bas mot, calcule-t-il, plus de 200 familles et 300 enfants rejoindront le Sud-Aveyron d'ici 2018."
La ville de Millau se positionne (aussi) pour accueillir des militaires
À ce titre, la municipalité de Millau s'est déjà positionnée. Elle vient de créer sur son portail internet un onglet “accueil 13e DBLE” dans lequel les militaires peuvent trouver toutes les informations nécessaires pour poser leurs valises en terre millavoise. Le Département ne le cache pas et incite toutes les communes voisines à jouer le jeu : leur éventuelle sédentarisation dépendra certainement de l'accueil qui leur sera réservé...

Source : http://www.midilibre.fr/aveyron/

dimanche, 01 novembre 2015

Le maire de La Cavalerie : "La Légion ne me pose pas de difficulté, au contraire"

Le maire de La Cavalerie : "La Légion ne me pose pas de difficulté, au contraire"Pour le maire Bruno Ferrand, le village est prêt à accueillir ce régiment.
DR
 

Projets immobiliers, développement économique, début de vague de contestation : le maire de La Cavalerie Bruno Ferrand évoque tous les aspects de l'arrivée de la 13e DBLE au camp militaire .

Au printemps, lorsque les tractations ont débuté, vous n'y "croyiez pas vraiment". Maintenant que c'est officiel, qu'une demi-brigade de la Légion étrangère va bien installer ses valises au camp, comment accueillez-vous cette nouvelle ?

 

L'arrivée de la Légion va permettre la rénovation de ce bâti. Pour toutes ces raisons, son arrivée me fait très plaisir. J'y suis même ultra-favorable et ça ne me pose aucune difficulté de le dire. Et je ne pense pas être le seul...

Des aménagements vont être nécessaires dans la commune : qu'avez-vous dans les tuyaux ?

Pour l'instant, les chiffres des effectifs sont encore un peu flous. On pourra se projeter une fois que le comité de pilotage sera créé. Alors, on sera exactement ce qu'il en est, en termes d'effectifs et d'infrastructures nécessaires. Ceci dit, le village est prêt à accueillir ce régiment et ne manque pas de projets. Pour commencer, ça va conforter la création du village de marques. Le promoteur, qui n'a pas attendu la Légion pour faire avancer le dossier, s'en est réjoui. À ce jour, la commercialisation des lots est même bien avancée...

Et sur le plan immobilier ?

Sur le village, on dispose de multiples terrains constructibles. On est déjà en contact avec un privé qui envisage de construire 45 lots de lotissement. On a aussi l'ambition de bâtir un grand gymnase et ce, depuis plusieurs années. Pareil, ça devrait faciliter son aboutissement, même si la décision finale appartient aux élus communautaires. De plus, la commune va bénéficier de nouvelles rentrées fiscales grâce à la Légion, et cela nous aidera à développer l'accueil de la petite enfance, à favoriser plus de centres aérés, et booster l'installation des commerces manquants.

Actuellement, sur la commune, il y en a combien ?

En gros, on compte deux boulangeries, un supermarché, deux bars alors qu'il y en avait cinq à la grande époque, une boutique de souvenirs... Bref, pas grand-chose. Or, depuis l'annonce de la décision, de nombreuses personnes sont venues nous dire qu'elles étaient prêtes à se lancer, à ouvrir des commerces dont on pourrait tous avoir besoin, à commencer par une boucherie.

Comment les Cavalériens réagissent à cette décision ?

Pour la grande majorité des habitants, c'est plus perçu comme une chance que comme une contrainte. Dans le passé, bon nombre d'entre eux ont déjà partagé leur quotidien avec une forte population militaire.

Une frange de la population semble pourtant s'y opposer ?

Ce qui me gêne, chez ceux qui sont contre, c'est qu'ils arrêtent une réflexion sur un territoire par rapport à une idéologie. Il faudra peut-être faire des efforts d'information pour rassurer tout le monde. Mais ne pas reconnaître les apports d'une telle installation, je trouve cela pas très humain. Qu'on soit antimilitariste, voire chamboulé par la nouvelle, c'est une chose. Pour autant, il faut aussi que ce groupuscule d'opposants, dont je me demande s'il y en a beaucoup qui vivent sur le plateau, pense aux habitants du Larzac, aux emplois que cela va créer... Il faut comprendre, dans ce dossier, que le gouvernement ne dit pas "Cassez-vous, nous sommes chez nous !". Au contraire, la Légion arrive en garantissant non seulement la rénovation du bâti mais aussi la non-extension du camp. Mieux, et preuve d'une intégration parfaite, les conventions qui lient les chasseurs avec le camp seront maintenues. C'est quand même le seul de France où ces derniers peuvent et pourront encore chasser sur le périmètre militaire.

La Légion a toujours véhiculé une image controversée. Est-ce un sujet d'inquiétude ?

Que l'on soit clair, le profil des légionnaires a changé. Ils font partie d'un corps militaire très strict et portent obligatoirement, une fois dehors, leur uniforme et ce, durant les cinq premières années. Ce que je veux dire par là, c'est qu'ils ne peuvent pas déconner comme ça, dès qu'ils sont dehors. Ils se tiendront bien, ils représentent le pays, la nation. Au moindre pépin, au moindre dysfonctionnement, on alertera aussitôt les officiers. Je ne me fais aucun souci là-dessus.

À votre avis, un avenir civil sur le camp est-il envisageable ?

Je n'y crois pas...

Pourquoi ?

Personne ne connaît réellement le degré de pollution du site. Si on voulait le rendre civil, il y aurait de nombreuses règles à respecter. Pour le dépolluer, il faudrait le déminer et décaisser toute la surface du camp sur 5 mètres de profondeur. Vous imaginez le coût ? Et les dégâts sur l'environnement ? Deuxièmement, c'est un camp avec 5 complexes de tir, capables d'être exploités en simultané, ce qui est unique en Europe. À ce titre, ce camp est un vrai atout, surtout en termes d'entraînement...

Il était pourtant annoncé que le Ceito partait...

De ce que je sais, c'est la mission d'évaluation du Ceito qui part. La mission d'entraînement au tir devrait rester. Il y aura toujours des tirs sur le plateau mais dans une moindre mesure.

Source : http://www.midilibre.fr/2015/09/03/la-legion-ne-me-pose-p...

jeudi, 29 octobre 2015

Larzac : l'Etat versera 116 millions d'euros pour l'installation de la Légion

Publié par Guy Jovelin le 29 octobre 2015

L'Etat a décidé d'investir 116 millions d'euros de 2016 à 2020 pour l'installation d'un important contingent de la Légion Etrangère sur le camp militaire du Larzac.

L'armée s’entraîne toujours dans le camp militaire © Maxppp

© Maxppp L'armée s’entraîne toujours dans le camp militaire

Mercredi, à l'Assemblée Nationale, dans le cadre du projet de loi des finances 2016, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé que l'investissement de l'Etat sur l'installation de la Légion Etrangère sur le camp du Larzac s'élèverait à 116 millions d'euros de 2016 à 2020.

La Légion étrangère (la 13e demi-brigade de la Légion étrangère) s'installe sur le plateau du Larzac dans l'Aveyron. 450 hommes dès 2016 pour passer à un millier. Le plateau du Larzac est une terre synonyme d'une dizaine d'années de lutte militante contre l'extension du camp militaire.

C
ertains, déjà, se revoient dans les années 80 et tentent de relancer la contestation antimilitariste.
La différence importante est qu'il n'est aujourd'hui pas question d'une extension du camp militaire comme c'était le cas à l'époque de la grande contestation. Aujourd'hui, ce nouveau contingent de légionnaires sera cantonné sur le camp déjà existant. En revanche , leurs familles viendront s'inclure  et apporter un renouveau économique à l'ensemble du plateau aveyronnais.

vendredi, 18 septembre 2015

LA LÉGION ÉTRANGÈRE S'INSTALLE SUR LE PLATEAU DU LARZAC

Publié par Guy Jovelin le 18 septembre 2015

Enjeu d'une bataille homérique dans les années 70, le plateau du Larzac, situé près de Millau (Aveyron), va finalement accueillir la 13e demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE), stationnée pendant 49 ans à Djibouti avant de rejoindre en 2011 les Emirats arabes unis.

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ILLUSTRATION. La Légion étrangère va s'installer sur le plateau du LarzacILLUSTRATION. La Légion étrangère va s'installer sur le plateau du Larzac
AFP

La Légion étrangère va s'installer sur le plateau du Larzac, enjeu d'une bataille homérique dans les années 70, selon des annonces faites ce jeudi concernant les prochaines restructurations dans l'armée d'ci à 2016. Le Territoire de Belfort est le plus touché par ces mouvements.

La 13e demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE), stationnée pendant 49 ans à Djibouti avant de rejoindre en 2011 les Emirats arabes unis, va s'installer sur le camp du Larzac, près de Millau (Aveyron) qui accueille déjà 70 militaires.

 
 

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« NE JETONS PAS L'OPPROBRE SUR TOUTE L'ARMÉE »

«On restera strictement dans le périmètre du camp existant», précise le ministère de la défense. D'ici à 2016 donc, les effectifs passeront d'abord à 450 hommes avant d'atteindre le millier. Le choix s'est porté sur la «13e» parce que la Légion recrute plus facilement que d'autres corps d'armée.

Il y a 45 ans ans, en 1971 précisément, un projet d'extension du camp avait déclenché un tollé chez les agriculteurs locaux puis la grogne s'était étendue à des milliers de militants antimilitaristes et anticapitalistes. L'Etat, qui avait finalement abandonné ce projet, loue désormais les terres en question à des paysans, emmenés notamment par José Bové, qui se sont vus prolonger leur bail jusqu'en 2083. Le pouvoir politique local souhaite «à l'unanimité redensifier le territoire» dans cette zone très rurale. Le camp du Larzac s'étend sur 3000 hectares et abrite depuis 1985 le Centre d'entraînement de l'infanterie au tir opérationnel (CEITO) qui sera transféré progressivement vers d'autres camps.

La 13e DBLE, créée à Sidi-Bel Abbés (Algérie) en février 1940, s'illustra dès mai 1940 en Norvège, où elle s'empara de Narvik. Premier embryon des Forces Françaises Libres, elle entama ensuite un périple en Afrique, participa à la libération de a France et combattit les 15 années suivantes en Indochine et en Algérie.

2016 poursuite du travail de rationalisation de l'armée


«2016 sera une année très particulière avec à la fois la poursuite du travail de rationalisation (des armées) et la non suppression de 1800 effectifs obtenue suite aux attentats de janvier», a-t-on indiqué dans l'entourage du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Au total, 4500 postes, civils et militaires, seront supprimés dans le cadre d'un vaste plan pluriannuel de restructurations mais 6800 autres seront créés pour renforcer l'armée de Terre, en première ligne dans la protection du territoire (opération Sentinelle), ainsi que le renseignement et la cyberdéfense. «On a donc une création nette de 2300 postes. C'est un événement au regard de ce que nous avons vécu depuis dix ans, relativement circonstanciel toutefois car en 2017 nous redeviendronsnégatifs», a-t-on ajouté de même source. L'armée va par ailleurs densifier sa présence sur certains sites.

A Mailly-le-Camp,en Champagne-Ardenne, le 5e régiment de dragons, qui abrite le Centre d'entraînement au combat, va être également étoffé d'environ 250 hommes en 2016 dans le cadre de l'expérimentation du programme Scorpion (futurs blindés) de l'armée de Terre.

Côté restructurations, «il n'y aura pas l'an prochain de drame territorial, de grande fermeture» comme à Châlons-en-Champagne où 1000 postes ont été supprimés en 2015, a-t-on souligné au ministère de la Défense. «Le lieu qui va le plus souffrir, à hauteur de 200 postes, c'est Bourogne (Territoire de Belfort)» où une batterie de LRU (lance-roquettes) et une autre de renseignement seront dissoutes au 1er régiment d'artillerie. Cette réduction représente 10% des effectifs militaires totaux (2.000 hommes) dans cette collectivité», a-t-on toutefois relativisé.

Source : http://www.leparisien.fr/

lundi, 14 septembre 2015

Pas d’étrangers au Larzac

Publié par Guy Jovelin le 14 septembre 2015

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Du côté de Millau dans l’Aveyron et, pour être plus précis, dans les environs du camp du Larzac, il y a des étrangers que certains habitants du cru ne veulent surtout pas voir débarquer chez eux. Il ne s’agit pas des réfugiés avec la toute nouvelle prime à 1000 euros du doux M. Cazeneuve. Non, ces « étrangers », ce sont les militaires de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère qui va se replier d’Abou Dhabi, où elle est stationnée depuis 2011, dans le cadre des dernières mesures de restructuration des armées.
Un collectif d’opposants s’est constitué et revendique déjà 2500 signatures. Un graffiti à l’entrée du camp proclame « Pas de Légion dans la région », version light dirons-nous, d’un « Interdit aux chiens et aux militaires ». Une manifestation avait même lieu samedi à Millau. Va-t-on vers une seconde guerre du Larzac, la première ayant été éteinte en 1981 par la grâce de François Mitterrand ?
Le porte-parole de ce collectif a carrément déclaré qu’ « une nouvelle génération d’habitants de Millau n’a pas envie de voir débarquer un corps d’armée à la réputation sulfureuse, au lourd passé colonial ». A l’heure où l’on parle, ici et là, de quotas, ce porte-parole a même ajouté « Un habitant sur deux sera un militaire, ce n’est pas ce que nous imaginions quand nous défendions ce territoire exceptionnel ».
Qu’on aimerait qu’un tel discours soit tenu pour ce territoire, je dirais même plus, pour ce pays exceptionnel que l’on appelle encore la France ! J’entendais l’autre jour à la télévision un sociologue patenté qui nous expliquait qu’il n’existe pas de seuil à partir duquel une population allogène rejette l’étranger. Cela devrait rassurer notre collectif.
Mais au fait, à quoi fait allusion ce porte-parole en parlant de « réputation sulfureuse » et de « lourd passé colonial », un peu comme si l’on parlait d’une association d’anciens pédophiles de l’Education nationale ou d’alcooliques au repentir douteux ? On aimerait bien qu’il précise sa pensée.
Passons justement sur le passé colonial qu’un grand nombre de légionnaires actuels a certainement connu ! Le patron de la 13 a dû naître sous Pompidou – sous le règne duquel cette fameuse guerre du Larzac fut déclenchée – et peut-être même sous Giscard. Quant aux plus jeunes légionnaires, ils n’ont même pas le bonheur d’être nés au temps béni de Mitterrand, le pacificateur du Larzac.
« Réputation sulfureuse », « lourd passé colonial » : une association d’expressions toutes faites qui révèle, me semble-t-il, des connaissances historiques stéréotypées, voire ronéotypées avec la machine à alcool des années 70, celle sans doute dénichée derrière les fagots d’une grange du causse, témoins d’un passé antimilitariste glorieux.
« Réputation sulfureuse » ? Je cherche. Il me semble que des noms comme Narvik, Bir-Hakeim, où la 13 justement s’illustra, ont belle réputation dans notre histoire de France. Certes, cela sent un peu la poudre. Mais pas le soufre. Et oui, parce que pour défendre la France, il vaut mieux un fusil qu’une ronéo. Du reste, pour ces faits d’arme, le drapeau de la 13 est décoré de la Croix de la Libération, excusez du peu.
Des Français par le sang versé, plutôt que par les prestations versées, méritent sans doute mieux qu’un accueil – pour reprendre l’expression désormais consacrée- quelque peu nauséeux, convenons-en.

 

Georges Miche

Source : http://www.bvoltaire.fr/georgesmichel/pas-detrangers-au-l...