Il s’appelle Karim Zéribi. C’est le champion marseillais du « vivre-ensemble ». Il a été chargé de mission auprès du ministre Chevènement. Il a été candidat socialiste ou écologiste dans les quartiers nord. On l’entendait souvent dans l’émission d’Olivier Truchot, « Les Grandes Gueules », sur radio Monte-Carlo. A présent, on l’entend souvent devant les tribunaux. Il est aujourd’hui gravement mis en cause pour abus de confiance et abus de biens sociaux.
C’est que le vivre-ensemble est un fabuleux business. Zéridi, qui est malin, a compris très jeune comment marchait le système. Il s’est inscrit au Parti socialiste, a créé toutes sortes d’associations, attrape-gogos et attrape-monnaie, comme « le parlement des banlieues », « Agir pour la citoyenneté » etc. Ces associations ont décroché des subventions de toutes natures. Pensez, c’était pour le vivre-ensemble ! Il faut « faciliter l’accès des habitants des quartiers populaires et des jeunes à la citoyenneté », proclamait Zéribi à qui voulait l’entendre. Et il fallait surtout faciliter cet accès à un habitant des quartiers populaires, un jeune : lui-même.
Car cet argent collecté, ces subventions énormes du conseil régional, du conseil général, de mairies, d’entreprises même, semblent avoir surtout été utilisées à son profit personnel. C’est ce que, pudiquement, les contrôleurs ont appelé la création d’un « clientélisme politique ». Zéribi se comportait comme un politicien d’Afrique noire, façon République Démocratique du Congo de Kabila, par exemple. Un billet par-ci, un billet par-là, la famille rémunérée pour coller les affiches du parti etc.
Il faut dire qu’en jouant la carte du PS marseillais, ainsi que celle des écologistes, il était tombé dans un sacré panier de crabes, et ne bénéficiait pas de l’exemple de ses ainés pour ce qui est de l’intégrité.
Il était le « vivre-ensemble » fait homme !
L’acte d’accusation est rempli d’exemples d’utilisation des fonds pour permettre le « vivre-ensemble » sur un grand train de vie, pour Karim Zéribi et son clan. Néanmoins, quand il allait frapper à la porte du conseil général, il bénéficiait toujours d’une oreille attentive et complaisante de la part de l’ex-caïd socialiste local, Jean-Noël Guérini qui, indirectement, tirait parti de ce « vassal » stipendié. Un exemple parmi tant d’autres : le 13 novembre 2007, il vient demander 50 000 euros pour son association du vivre-ensemble. Le 30 novembre, il repart avec un chèque signé de Guérini. Même les fonctionnaires du conseil général, qui en avaient pourtant vu d’autres, n’en revenaient pas ! Vous pourriez, vous, frapper à la porte d’un conseil général, au nom de n’importe quelle association douteuse ou même réellement caritative, et repartir avec un tel chèque ? Zéribi y arrivait sans problème. Il était « l’Arabe de service » du PS, le « vivre-ensemble » sur pattes, le « vivre-ensemble » fait homme.
Après une dizaine d’années de gabegies, il a été « fait aux pattes », précisément. Il va vraisemblablement passer devant le tribunal correctionnel, après enquête du Parquet de Marseille. Cinq de ses complices et commensaux devraient être de la charrette des condamnables.
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