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vendredi, 10 août 2018

La République tchèque finance la police aux frontières de Bosnie-Herzégovine pour bloquer l’immigration

Publié par Guy Jovelin le 10 août 2018

Ecrit par Pierre-Alain Depauw

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N1 HINA / Ambassade tchèque en Bosnie-Herzégovine. Les autorités de Bosnie-Herzégovine feront tout pour protéger leurs frontières de l’immigration illégale, a déclaré mardi à Sarajevo le Ministre de la Sécurité, en recevant une donation tchèque d’un million d’euros, destinée à renforcer la police aux frontières, avant d’ajouter que Sarajevo comptait sur l’aide des pays voisins et sur une participation plus décisive de l’Union Européenne.

Le Ministre Dragan Mektic a fait cette déclaration suite à la signature d’un accord avec l’ambassadeur tchèque en Bosnie-Herzégovine, Jakub Skalnik. Ce don de la République Tchèque doit aider à l’acquisition d’équipements destinés à la Police des frontières de Bosnie-Herzégovine, qui fait face à une lourde tâche dans la surveillance de ses frontières avec la Serbie et le Monténégro, à travers lesquelles arrivent quotidiennement, depuis le début de l’année, des dizaines d’immigrés illégaux.

Ce financement permettra l’achat d’équipement technique des policiers aux frontières, caméras thermiques sophistiquées, drones équipés de caméras et appareils de détection de présence à bord des véhicules, a précisé Mektic.

10.000 immigrés illégaux ont franchi la frontière bosniaque depuis le début de l’année. Généralement, ils tentent de poursuivre leur route vers la Croatie et ensuite vers l’Europe de l’ouest.

Aucun des immigrés illégaux n’a obtenu l’asile en Bosnie-Herzégovine, ni ne devrait l’obtenir, car il s’agit de personnes qui ont quitté leur pays pour des motifs exclusivement économiques, a affirmé le ministre.

« Ceci est un problème européen qui nécessite une solution européenne. La Bosnie-Herzégovine ne peut pas la trouver seule, mais elle participera à une solution commune« , a déclaré Mektic en soulignant que 80% des migrations illégales sur la route depuis la Turquie étaient dans les mains du crime organisé.

 

Source : medias-presse.info

vendredi, 20 avril 2018

Le renouveau des tatouages traditionnels des filles de Croatie et de Bosnie-Herzégovine

Publié par Guy Jovelin le 20 avril 2018

Par  le 19/04/2018

 

Dans les Balkans, le tatouage a une histoire très ancienne. Ses origines remonteraient à l’Antiquité, aux tribus illyriennes et celtes. À l’époque ottomane, on tatouait les filles catholiques de Bosnie-Herzégovine et de Croatie pour empêcher leur rapt et leur conversion forcée à l’islam. Oubliée sous le socialisme, cette tradition revient à la mode. […]

La tradition aurait survécu discrètement, avant de connaître un fort renouveau sous l’Empire ottoman, qui enlevait régulièrement des enfants aux populations occupées pour les intégrer à ses troupes, voire même à l’élite de son administration. C’est alors que se seraient imposés les symboles chrétiens, en guise de protection contre la pratique bien ancrée du devşirme, le rapt des enfants chrétiens.[…]

Sous l’Empire ottoman, du XVe au XIXe siècle, l’objectif premier de ces tatouages n’était pas ornemental : non seulement, ils devaient empêcher le rapt des fillettes et, si jamais elles l’étaient et devaient se convertir de force à l’islam, leur rappeler leur foi chrétienne originelle.[…] En Croatie, cette tradition avait été importée par des Croates ayant fui la Bosnie-Herzégovine sous occupation ottomane.

La tradition est restée très vivante en Bosnie centrale jusqu’aux années 1950. Après la Seconde Guerre mondiale, elle a perdu en influence et en visibilité, les symboles religieux n’étant pas particulièrement appréciés sous le socialisme, aujourd’hui, les motifs traditionnels de ces tatouages croates reviennent à la mode dans la jeune génération.[…]

 

Le Courrier des Balkans via fdesouche

dimanche, 02 octobre 2016

En Bosnie-Herzégovine, les Serbes "ne veulent plus vivre avec les musulmans"

Mersiha Nezic / L'Express
Résultat de recherche d'images pour "bosnie herzégovine"Les partis nationalistes devraient sortir gagnants des élections locales en Bosnie-Herzégovine qui se tiennent ce dimanche. Les velléités séparatistes des Serbes font craindre une implosion du pays. Reportage à Pale, fief des nationalistes serbes le jour de cette consultation coxntroversée.

"Nous les Serbes, nous avons renoncé à ce concept qu'est la Bosnie-Herzégovine." Dans la petite ville de Pale, des élections locales succèdent ce week-end à un référendum sauvage la semaine dernière. Elles devraient donner la victoire aux partis nationalistes issus des trois communautés du pays. L'heure n'est pas au vivre-ensemble, comme le laisse comprendre Aleksandar, le tenancier d'un minuscule bar.

Ici, vingt ans après la guerre qui a fait 100 000 morts et provoqué le déplacement de 1,8 million d'habitants, le temps semble figé. Pale était la capitale autoproclamée des Serbes de Bosnie entre 1992-1995 et les 3 000 Bosniaques - le nom désigne les musulmans de Bosnie - chassés en début du conflit ne sont jamais revenus.

Grand remplacement

"Les Bosniaques s'accrochent. Comme tous les musulmans, ils font beaucoup d'enfants. Ils savent que dans deux cents ans, ils vont nous dominer démographiquement", assène Aleksandar, planté bras croisés devant un mur tapissé de drapeaux serbes. La théorie du "grand remplacement" et de l'islamisme rampant a de nombreux partisans sur place. "Nous ne pouvons pas vivre ensemble. Nous, les Serbes orthodoxes, nous sommes des gens normaux. Eux, les Bosniaques, à l'instar de tous les musulmans en Europe et dans le monde, recherchent la domination", estime pour sa part Djordje, un grand gaillard au crâne rasé de 37 ans.

Alors l'idée de diviser la Bosnie-Herzégovine- pour l'instant constituée de deux entités non indépendantes gagne du terrain. "L'indépendance, c'est la volonté de notre peuple. J'espère la voir se réaliser de mon vivant", abonde Milomir, un discret client quadragénaire, en sirotant son café. La semaine dernière, Milomir a été parmi les premiers électeurs à glisser son bulletin dans l'urne pour dire oui au maintien de la "fête nationale" des Serbes de Bosnie le 9 janvier. La cour constitutionnelle bosnienne, les autorités de Sarajevo et la communauté internationale s'opposent à cette fête, jugée discriminatoire. Et pour cause: le 9 janvier 1992 est la date de création de la "République du peuple serbe" par Radovan Karadzic, quelques mois avant le début de la guerre, excluant les non-Serbes de cette entité.

Kazadvic, théoricien de l'épuration ethnique et héros

Car Pale est aussi le fief de la famille Karadzic. Son patriarche, Radovan, considéré comme le théoricien de l'épuration ethnique, purge à La Haye une peine de quarante ans de prison pour génocide et crime contre l'humanité. Mais ici, il est considéré comme un héros. En mars dernier, une résidence étudiante a été baptisée de son nom. C'est sa fille Sonja, vice-présidente de l'assemblée parlementaire de l'entité serbe, qui a coupé le ruban. "Longue et heureuse vie à Radovan. Il a été condamné sans aucune preuve", sourit une institutrice, blonde à l'air doux. "On n'aurait pas dû donner le nom de Radovan à ce bâtiment. Il aurait fallu le garder pour un hôpital. C'était un médecin, un humaniste", renchérit Radoje, un professeur de collège en retraite, endimanché dans sa veste de costume rouge fanée.

Aujourd'hui, le pays est divisé en deux entités non indépendantes: la fédération croato-bosniaque et la République serbe dont les vélléités d'indépendance vont grandissantes. Le président de l'entité serbe remercie régulièrement Radovan Karadzic pour son "oeuvre". "La Republika Srpska est redevable à ceux qui ont eu la vision de la créer, qui ont eu le courage de se mettre à sa tête", déclarera-t-il le soir du référendum, à Pale lors d'un meeting électoral. Le leader bosno-serbe joue avec succès la carte ultra-nationaliste pour faire oublier les affaires de corruption et le chômage endémique qui écrasent le pays. Une domination que les partis nationalistes devraient confirmer ce dimanche.

 

Source : news.sfr