Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 01 mars 2018

Après avoir détruit la famille, il ne reste qu'à achever les vieux

Publié par Guy Jovelin le 01 mars 2018 

Gabrielle Cluzel dans La Nef montre que la destruction de la filiation ne nuit pas seulement aux jeunes. Elle isole aussi les vieux, désormais abandonnés dans des établissements en attendant qu'ils meurent :

Couverture301"Les salariés des EHPAD se sont mis en grève, dénonçant un manque de moyens ayant pour conséquence un travail bâclé et dans l’urgence. Fruit du hasard – mais le hasard fait parfois froid dans le dos –, concomitamment au mouvement des EHPAD, le débat sur l’euthanasie était remis sur le tapis.

Pour calmer le jeu, Agnès Buzyn a décidé de débloquer 50 millions d’euros. Trop peu, selon les professionnels. Où trouver le reste ? Quel fond de tiroir racler ? On aurait bien quelques idées de subventions baroques – pour rester polies – à réaffecter, mais celles-là seront aussi très vite « mangées ». Parce que l’on a négligé le seul investissement durable : la famille. Et si la détruire inlassablement, méticuleusement, pièce par pièce, au bulldozer où à la lime à ongles selon les occasions, avait été, y compris sur ce plan-là, une très mauvaise idée ?

Bien sûr – éclatement géographique, exiguïté des logements, allongement de la durée de vie obligent – il y a longtemps que les générations, sauf exception, ne cohabitent plus dans la même maison. Naturellement, j’ai lu comme vous Poil de Carotte, Génitrix, Vipère au Poing… et sais qu’il est des familles où l’on s’éreinte plus que l’on s’étreint. Mais enfin la plupart des parents, tout maladroits qu’ils soient, aiment leurs enfants, et réciproquement. Et lorsque les autres visitent les uns, c’est un renfort précieux : un repas qu’ils vont accompagner, un coussin mal installé qu’ils vont remonter, des angoisses qu’ils vont dissiper, de vieilles histoires cent fois rabâchées qu’ils vont écouter, des doléances qu’ils vont adroitement relayer. Et tout cela… bénévolement. Permettant ainsi aux soignants de se consacrer aux autres patients. Mais pour cela, encore faut-il que le mot parent ait un sens. Un sens qui ne soit pas fluctuant, aux contours mal définis. [...]"

Michel Janva

 

Source : lesalonbeige