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jeudi, 15 mars 2018

Les islamistes de la Ghouta bientôt vaincus

Publié par Guy Jovelin le 15 mars 2018

 

Analyse d'Antoine de Lacoste :

ghouta,islamiste,syrie,russie"Les jours passent et l’étau de l’armée syrienne se resserre inexorablement sur les 20.000 combattants islamistes de la Ghouta orientale. Après deux semaines de bombardements puis deux semaines d’assauts terrestres, les positions islamistes sont aujourd’hui coupées en trois, c’est-à-dire en autant de groupes islamistes. Ces trois tendances ne s’aiment guère et se sont même violemment affrontées à de nombreuses reprises pour la suprématie de la Ghouta.

De cela les médias occidentaux ne parlent guère, préférant, à l’unisson, dénoncer par une obligatoire litanie « les crimes de l’armée de Bachar », comme si ce n’était pas l’armée syrienne ! On se demande à quoi sert la pluralité de la presse en France, tant celle-ci ne parle que d’une seule voix, avec les mêmes bilans non vérifiés de l’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’homme), les mêmes slogans (Bachar, « l’homme qui tue son propre peuple ») et les mêmes indignations de circonstance.

Aujourd’hui, les trois groupes islamistes rivaux tiennent chacun leur ville : Douma pour l’Armée de l’islam, soutenue par l’Arabie saoudite, Arbine pour Faylaq al-Rahmane, soutenue par le Qatar, et Harasta pour le Front al-Nosra, que plus personne ne soutient.

Depuis cinq ans, ces groupes tenaient un territoire en continu qui a compté jusqu’à 15.000 km2. Aujourd’hui, ils se partagent à peine 50 km2. Le morcellement de ce territoire en trois parties empêche maintenant toute alliance, même de circonstance, entre islamistes. Elle rend également vaine toute contre-attaque éventuelle. L’issue est donc inéluctable.

Pour l’assaut final, les Russes ont fait venir des renforts : des Palestiniens favorables à Bachar, issus des camps de réfugiés, et des chiites afghans, rapatriés du front de Deir ez-Zor. Les Iraniens sont tenus à l’écart : ils sont trop autonomes et les Russes ne veulent pas s’en embarrasser. Ils veulent garder la main pour d’éventuelles négociations suivies de redditions et d’évacuations qui éviteraient plusieurs jours de sanglants combats. D’ailleurs, une dizaine de combattants d’Al-Nosra se sont rendus avec leurs familles le 10 mars et ont été, comme d’habitude, évacués vers la province d’Idleb, le grand fief islamiste, au nord-ouest de la Syrie.

Quant aux civils, ils sont toujours pris en otage par les islamistes. Plusieurs ont été tués ces derniers jours en tentant de s’enfuir et de forcer les barrages des combattants. D’autres sont passés et ont pu témoigner de leur quasi-impossibilité de quitter la Ghouta, tant les tirs des snipers sont redoutables.

Le rétrécissement du territoire tenu par les islamistes ne les empêche cependant pas d’envoyer quotidiennement des obus sur Damas. Une dizaine de morts sont à déplorer ces derniers jours. Mais ce ne sont pas des « rebelles », alors cela n’intéresse pas nos médias."

Michel Janva

 

Source : lesalonbeige

mardi, 06 mars 2018

L’armée syrienne progresse dans la Ghouta

Publié par Guy Jovelin le 06 mars 2018

Carte de Damas et de la GhoutaL’offensive terrestre de l’armée syrienne contre la Ghouta monte en puissance. Appuyés par l’aviation russe, bien que les raids aériens aient beaucoup diminué, plusieurs milliers de soldats ont attaqué par l’Est. Des dizaines de chars ont également été mis en ligne. La zone Est étant largement rurale, la reprise des villages y est plus aisée que par l’Ouest en venant de Damas. La densité urbaine à l’Ouest aurait rendu les premiers combats particulièrement meurtriers, tout en laissant la possibilité aux islamistes de bénéficier de bases arrières. L’affaire ne sera pas simple et, comme à Alep, pourrait prendre plusieurs semaines.

En face, il semble qu’il y ait près de 20 000 combattants aguerris et fanatiques. Ils se répartissent en trois groupes principaux, aux effectifs inégaux. Le plus important est Jaich al-Islam (plus de 10 000 hommes), soutenu par l’Arabie Saoudite. Une grande partie de ses armes vient des Américains, qui ont aidé ce groupe lorsqu’il s’est séparé d’al-Nosra. Le second groupe est Faylak al-Rahman. Il est soutenu par le Qatar et les Frères musulmans (les Turcs ne sont donc pas loin). Lui aussi dispose de près de 10 000 hommes. Le troisième est le successeur d’Al-Nosra, Fatah al-Cham, mais ses effectifs sont beaucoup plus réduits, quelques centaines d’hommes au plus. Malgré leurs divisions, leur objectif était commun : la charia en Syrie.

Pour Damas, comme pour Moscou d’ailleurs, la Ghouta est devenue un objectif prioritaire. La désinformation est totale sur la guerre en Syrie et aucun média ne souligne que chaque jour des obus tombent sur la capitale syrienne. Ils viennent de la Ghouta bien sûr, où les islamistes disposent d’une artillerie performante. Jusqu’à présent, l’armée syrienne ne disposait pas de suffisamment d’effectifs pour cette difficile reconquête, la plus ardue depuis Alep. De plus, la présence de renforts iraniens ou libanais chiites n’était pas souhaitée dans cette zone presque exclusivement sunnite. Mais depuis la reprise de Deir ez-Zor, plusieurs milliers d’hommes ont pu être déployé.

La bataille s’annonce difficile et sanglante, mais on voit mal comment les islamistes pourraient sortir vainqueurs de cette nasse malgré leurs 20 000 combattants. Et Damas pourra respirer.

Michel Janva

 

Source : lesalonbeige