Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 03 novembre 2014

Canada : les leçons à tirer d’une société multiculturelle (par Stephan A. Brunel)

 

Publié par Guy Jovelin

Deux jeunes militaires assassinés par des islamistes, dans un pays qui voue un culte à ses forces armées, cela laissera des traces. Les Canadiens ont la gueule de bois. Ils se rêvaient en nation exemplaire, tolérante et ouverte, une Amérique qui ne serait ni violente ni martiale ni impériale. Le Canada n’est-il pas le pays que les candidats migrants du monde entier citent comme leur destination préférée ?

Il était un pur produit du multiculturalisme canadien: un père libyen et une mère québécoise, la double nationalité en héritage, une éducation bilingue, un excellent milieu familial et pourtant une existence en dents de scie, entre Montréal, Calgary et Vancouver, une vie sans racines ni repères, avec son arrière-fond de délinquance et de drogue. Son identité incertaine entre trois cultures, il la portait dans son nom même: Michael Zehaf-Bibeau.

Avec l’intervention du Canada contre l’État islamique, Zehaf-Bibeau s’est senti poussé une âme de djihadiste, la pierre de touche à son identité de pied nickelé. Sa cible: le Parlement d’Ottawa. Après avoir liquidé le caporal Nathan Cirillo qui assurait benoîtement la garde d’honneur du tombeau du soldat inconnu, notre justicier a fait irruption dans le bâtiment où il a été abattu par le sergent d’armes Kevin Vickers avant qu’il ne fasse d’autres victimes.

Deux jours auparavant, à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, un autre terroriste vengeur, et semblable fou d’Allah, fonçait avec sa voiture sur deux soldats dans un parking, en tuant l’un d’entre eux. L’assassin se nommait Martin Couture-Rouleau et, malgré son imposante barbe de salafiste, il était un Québécois« pure laine » tout juste converti à l’islam.

Comme pour Mehra et Nemmouche, et tous les fous furieux adeptes de la machette ou du couteau qui se livrent à leur gestuelle préférée de l’égorgement ou de la décapitation, la médiacratie nous l’assène : nous n’aurions affaire qu’à de petits délinquants et des désœuvrés, qu’elle qualifie de « loups solitaires ».

Pourquoi des prédateurs si ce ne sont que des paumés ? Pourquoi solitaires quand le fait même que ces actes se multiplient à l’identique montre qu’ils ne sont pas isolés, mais obéissent à une logique simple et implacable : la redoutable efficacité de l’idéologie islamique sur des individus désocialisés.

Pour les médias canadiens aussi, l’islam n’y est pour rien, pas plus que l’immigration massive « allogène »(non issue des deux nations, l’anglaise et la française, qui ont fondé jadis le Canada), venue entre autres de l’espace musulman, à laquelle se soumet le pays depuis quarante ans.

Les Canadiens s’interrogent. Faut-il renforcer les lois antiterroristes sur le modèle du Patriot Act des États-Unis ? Ils n’en sont qu’à découvrir les premiers ravages du multiculturalisme. Mais le ver est dans le fruit déjà. Les multiples accommodements (dé)raisonnables ont mité l’esprit canadien de consensus.

Là-bas aussi, l’idéologie antinationale, antichrétienne et anti-occidentale a fait son œuvre : il ne faut pas briser les tables de la loi de la société multiculturelle voulue par le très libéral Pierre Elliott Trudeau et inscrites dans la Constitution canadienne sous forme de Charte des droits et libertés. Circulez, y a rien à voir. On ne devient donc islamiste que par désœuvrement et l’acte criminel ne sera in fine que le produit d’un accident.

La société canadienne est devenue plus criminogène. Elle s’américanise à vive allure. Au Canada aussi, la prédiction de Philippe Vardon se vérifie : l’échec à prévoir des sociétés multiculturelles, parce qu’elles sont multiconflictuelles et multiraciales, parce qu’elles deviennent « multiracistes ».

Source