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samedi, 10 février 2018

La neige fait-elle fondre l’intelligence ?

Publié par Guy Jovelin le 10 février 2018

Rédigé par notre équipe le 09 février 2018 

 

Depuis plusieurs jours, un seul nom commun est sur toutes les lèvres : la neige. Il neige en février et la France est prise au dépourvu. Comment savoir qu’en hiver le risque de neige est beaucoup plus élevé qu’en été ? Comment prévoir que des flocons vont se répandre dans nos villes et nos champs et paralyser toute activité humaine ? A croire que la nature n’a pas dit son dernier mot. C’est d’autant plus vrai avec une crétinisation des cerveaux en marche !

Chaque matin le même rituel. On allume la radio, et branche la télé et on regarde même par la fenêtre pour les plus téméraires. La crainte est maximale et la vue d’un flocon peut déclencher un choc émotionnel sévère. La France vit dans la peur de la neige et de son allié appelé verglas. Il faut dire que cette peur est alimentée par le curieux spectacle qui s’expose dans nos lucarnes lumineuses. Gares paralysées, bus qui ne sortent pas des dépôts, autoroutes bloquées… Rien n’aura échappé à un épisode neigeux affolant.

Le chaos blanc

Pourtant, ce qui est affolant est plus la réaction générale que le phénomène neigeux en tant que tel. Il neige sur une trentaine de département au mois de février. L’information devrait rester anecdotique, mais dans un pays aussi avancé que le notre, trois flocons et un thermomètre qui plonge timidement sous zéro degré suffisent à créer un chaos grandiose. Les météorologues n’ont-il pas pu prévoir l’arrivée de la neige ? Si, mais qui les écoute ? Certainement pas la SNCF qui comme à son habitude est prise de court dès que la moindre petite variation de degré se fait sentir.

La France ou plutôt le nord du pays est sous la neige, ce qui permet aux journalistes de gloserpendant des heures sur les bouchons, le nombre risible de centimètres de neige et sur les dangers du verglas. Autant d’ « informations » totalement inutiles, mais qui nourrissent le monstre médiatique qui doit assujettir les Français. La neige est le prétexte idéal pour évacuer les vraies informations. Le dispositif est connu, mais toujours aussi efficace malheureusement. Le simple fait de s’extasier (ou plutôt de s’affoler) en présence de neige en février est un nouveau signe de dégénérescence.

Le pire est que dans le tourbillon de bêtises, on en arriverait à croire que la France est touchée par une catastrophe climatique dont l’ampleur est sans commune mesure avec tout ce qui pu se produire depuis deux milles ans. Le mois de février 2018 sera donc placé sous le signe de la neige et de ses conséquences dans tous les domaines : économie, transports, santé, sport, etc. Les plus optimistes penseront que ce n’est que partie remise et que le mois de mars apportera son lot d’éclaircissements sur la situation politique, internationale et économique.

Reste que tout n’est pas perdu puisque l’on sait désormais qu’il peut neiger sur Jupiter. Cela n’avait pas été dit pendant la campagne. Comme quoi la jeunesse apporte toujours quelques surprises à ceux qui savent être patients !

 

Source : 24heuresactu

samedi, 02 décembre 2017

Médias français : chronique des échos du vide

Publié par Guy Jovelin le 02 décembre 2017

Rédigé par notre équipe le 02 décembre 2017.

 
 
 
Il est tout à fait curieux d’allumer son poste de télévision un matin et de se laisser bercer par la douce musique médiatique. L’expérience a été réalisée le 1er décembre 2017. Une journée comme les autres en France qui voit les titres défiler un à un, mais sans le moindre début d’intérêt et de réflexion suscité chez le téléspectateur. La principale nouvelle ? Il neige dans le Massif central, les Pyrénées et certaines zones de plaine… Il neige un peu début décembre en France ! Cela mérite bien l’envoi de journalistes sur le terrain pour s’y faire filmer avec des flocons tombant sur leurs frêles épaules…

Un petit ruban rouge agrafé à la poitrine, les journalistes et chroniqueurs piaffent d’impatience. Ils veulent tous prendre la parole pour délivrer leur message de la journée. Pourtant, pas de quoi s’emballer. Ils n’ont rien à dire d’intéressant. Il faut dans un premier temps justifier la présence du ruban rouge. Alors on explique que le Sida tue en France et dans le monde, qu’aucun vaccin n’a été découvert et que le meilleur moyen de prévention reste le préservatif. Très bien. Ce marronnier peut sauver des vies si le téléspectateur a encore quelques neurones activés lors de l’écoute et lorsqu’il sera amené à avoir des relations sexuelles.

Y a-t-il un journaliste dans la rédaction ?

Une fois la page Sida tournée, les journalistes pénètrent au cœur de l’actualité du jour avec un frisson tout à fait justifié… : il fait froid en France. En ce 1er décembre, certaines villes enregistrent des températures timidement au-dessous de zéro degré. Ça c’est une nouvelle ! Professionnel jusqu’au bout des ongles, le journaliste parisien prend sa voiture et se rend dans ces zones détestées des Dieux. Habillé chaudement, il patiente jusqu’à la prise d’antenne pour annoncer qu’il neige depuis 3 heures et que lorsqu’il neige il ne fait pas chaud ! Le journalisme tel qu’on ne l’avait jamais imaginé…

Les passants sont interviewés pour dire qu’ils n’ont pas vu la neige depuis bien longtemps et qu’il faut être prudent sur la route. Ces pitreries prennent une bonne dizaine de minutes à être débitées avant que le spectateur ait droit au sujet suivant : le tirage de la Coupe du monde de football. Les spécialistes du ballon rond prennent alors des accents de mathématiciens en évoquant les probabilités de tomber sur telle ou telle équipe. On simule des tirages difficiles et faciles pour une équipe de France chargée de faire oublier la réalité du quotidien à partir de la mi-juin 2018.

Et puisque la Coupe du monde aura lieu en Russie, c’est aussi l’occasion de faire un petit cours de politique étrangère russe niveau 0 – mention intoxication journalistique. On jauge l’impact de l’épreuve pour la popularité de Poutine dans son pays, on ressort les poncifs sur l’influence du sport dans les relations internationales et on se plaît à imaginer une Russie sans Poutine et même un monde sans Russie. Fin de cette page sportive et géopolitique. Place à l’horreur !

Un JT sans un fait divers scabreux n’est pas un bon JT. Il faut émouvoir et susciter l’horreur. C’est donc le triste cas de la petite Maëlys qui est exposé sous toutes les coutures. Et dans cette affaire, le suspect a de furieux airs de coupables rien que dans la manière dont il est évoqué par des journalistes – rappelons-le objectifs – et qui n’auront pas utilisés leur fameuse « présomption d’innocence » brandie dès lors qu’il s’agit d’un puissant mis sur le banc des accusés. La vérité dans cette affaire ? Au fond cela n’intéresse guère les médias. Ils parlent de cette disparition comme ils traiteront le prochain fait divers plus glauque encore et par définition plus frais.

Que d’émotions ! Il est temps de tourner une page de pub et d’enchaîner sur le bulletin météo. La boucle est bouclée : neige, sida, foot, Maëlys…. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’une nouvelle encore plus incroyable encore ne vienne perturber le train-train de l’actu. Pour comprendre le monde, mieux vaut éteindre sa télé, sortir, et ne plus jamais la rallumer.

 

Source : 24heuresactu