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lundi, 22 février 2016

Les harkis bâillonnés par l’État ?

Publié par Guy Jovelin le 22 février 2016

Nouvelle colère des anciens harkis.
 
 
Nouvelle colère des anciens harkis : l’État semble vouloir imposer des associations aux effectifs étonnamment pléthoriques pour évincer, des réunions au ministère, des associations plus petites mais, elles, 100 % harkies !

Jeudi dernier, le 18 février, M. Todeschini, secrétaire d’État chargé des Anciens combattants, a présidé au ministère de la Défense une réunion du « G12 harki » – Groupe d’associations d’anciens harkis habilitées par le ministère – pour y étudier des solutions aux problèmes que vivent, depuis plus d’un demi-siècle, ces soldats français ayant risqué leur vie sous nos couleurs. Et lors de cette réunion, qu’ont appris les participants dont le nombre vérifié d’adhérents va de 45 – neuf ne dépassent pas la centaine de membres – à 320 ? Tout simplement que l’État avait décidé de faire des « propositions pour la constitution du G12 harki » en présentant cinq associations ayant « un poids relativement important permettant de les retenir » ! Et un poids non des moindres : la plus petite compte plus de 100 membres et les quatre autres – comme cela tombe curieusement bien – dépassent allègrement les 500 membres, et même une les 800 !

Pour les actuels représentants des harkis habilités au « G12 », il est pour le moins étonnant que les associations choisies aient autant d’adhérents : à 25 € la cotisation, celle qui en déclare 800 aurait ainsi 20.000 € par an en caisse, versés par d’anciens harkis ou même des enfants ou amis de ceux-ci ! Ils estiment cela peu probable… Une autre association proposée par M. Todeschini, natif et élu d’Alsace-Lorraine, fait référence à 554 membres anciens combattants en… Alsace et en Allemagne !
Or, sur les moteurs de recherche, si on associe le nom de cette association au mot « harkis », un seul document apparaît : une thèse de doctorat récente (3/12/2014, université de Strasbourg, Aurélie Bludszus, 489 pages) dans laquelle le nom de cette association n’est cité que dans la liste récapitulative en fin de document, mais pas pour ses actions en faveur des harkis. Le mot « harkis » n’est employé qu’au chapitre sur l’Amicale des pieds-noirs de Moselle, l’Association nationale des Français d’Afrique du Nord, d’outre-mer et leurs amis, le Front national des rapatriés et le Cercle algérianiste… Mais pas avec l’association aux 554 membres proposée par le secrétaire d’État.

Quand un collectif de harkis regroupant, donc, plusieurs associations des Alpes-Maritimes qui ont largement accueilli les harkis ne fait état « que » de 320 adhérents, une association de l’Est de la France en annoncerait, elle, plus de 550…

Si les associations proposées par l’État entraient dans le G12, soit des associations de harkis – et uniquement de harkis – telles celles de l’Aveyron ou de l’Aude passeraient à la trappe, soit le G12 deviendrait G17 et, dans ce cas, les voix des « petites » associations pèseraient moins face à des « mastodontes » mais ne réunissant que peu de harkis…

Source : http://www.bvoltaire.fr/

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