Pour ceux qui ont eu le malheur de faire un tour des actualités sur les médias recommandés par le pouvoir, certains n’ont peut-être pas survécu à une avalanche venue d’Angleterre. Toutes les caméras sont braquées sur Windsor où le prince Harry se marie ce samedi avec Meghan Markle. Un mariage princier qui a l’air de faire plaisir au peuple britannique et dont rend compte des médias français en pleine hystérie. La couverture médiatique est à la hauteur du vide qui entoure les envoyés spéciaux…
Notre chère République en pince sacrément pour la famille royale d’Angleterre. Le moindre événement dans la vie de William et Kate est narré avec le plus grand sérieux et quand il n’y a pas la naissance d’un enfant, c’est vers le frère du futur roi d’Angleterre que les yeux se tournent. Le saltimbanque de la famille « se range » comme on l’écrit sur BFM TV et décide de tirer un trait sur ses frasques. La presse ne pourra plus titrer « Harry the Nazi » ou « Mein Fury » à l’occasion de soirées très arrosées et de mauvais goût. Place à l’amour et à une vie maritale heureuse en compagnie de Meghan Markle, une actrice américaine de série B.
God did not save the journalists
L’Angleterre se réjouit et fête le jeune couple en grande pompe et dans la liesse. Rien de plus normale pour une monarchie millénaire qui a su garder la sympathie des Anglais. C’est bien, mais cela n’explique pas pourquoi les médias français tournent en boucle sur le mariage depuis trois jours. Ce dernier, retransmis sur plusieurs chaînes françaises en direct suffirait à lui-même, mais non ! Il faut préparer l’événement et les esprits et jusqu’à lundi soir, les images diffusées seront celles d’un mariage scruté sous toutes les coutures.
Les envoyés spéciaux viennent donner un coup de main aux traditionnels correspondants. Il est vrai que la tâche à couvrir est immense puisque les médias se sentent obligés de détailler l’identité de tous les invités, le déroulement minute par minute de la cérémonie et même le menu qui fera le bonheur des convives. La cérémonie aura lieu aujourd’hui à 13 heures et pour être sûr que tous les gogos français comprennent bien ce qu’il se passe, BFM TV a pris l’antenne à 6 heures du matin. L’hystérie est intégrale et peine à cacher un autre mal : la schizophrénie.
Les journalistes français se muent en fanatiques de la monarchie britannique alors qu’ils insistent lourdement sur la grandeur de la République (française). Pas une émission, par un reportage politique sans que le citoyen ne se voit conter les bienfaits de la République. A les entendre, il s’agit du seul régime démocratique qui amène (forcément) liberté, joie et bonheur. Son antithèse, la monarchie, ne peut être qu’un insupportable régime qui maltraite et méprise ses sujets. Imaginez une monarchie en France ! Impossible dans un pays où il est désormais de bon temps de dire que son Histoire commence en 1789. Un monarque serait perçu comme un tyran sanguinaire.
Le mal absolu en France est présenté comme génial une fois La Manche franchie. Pourtant, si la France était une monarchie constitutionnelle, les politiques anti-françaises mises en place au plus haut niveau auraient peut-être tendance à baisser. Un monarque s’amuse-t-il à détruire un pays qui lèguera à sa progéniture ? En revanche, un personnel politique qui reçoit ses ordres de Bruxelles et qui sait qu’il a un temps limité pour s’assurer une belle situation n’a pas beaucoup de scrupules à faire passer ses intérêts avant ceux du pays. Mais ne politisons pas tout. Aujourd’hui est un jour de fête et il faut célébrer une famille royale étrangère. Suivons nos bergers et les moutons, le bonheur est peut-être au bout de la bêtise !
Source : 24heuresactu
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