Il faut sauver le patrimoine, mais la priorité est de remplir les caisses vidées par le pouvoir. C’est ainsi que pourrait être dressé le bilan de la formidable opération de communication menée par Stéphane Berne sous l’autorité de Jupiter. Le Loto du patrimoine a beau ne pas être « la poule aux œufs d’or », il est caractéristique d’un pouvoir avide d’argent qui promet beaucoup pour mieux décevoir ensuite.
La France possède un patrimoine exceptionnel. Un patrimoine en danger faute d’argent et surtout d’une gabegie qui ne peut pas dire son nom en raison d’un pouvoir autoritaire qui n’admet pas la moindre critique. Stéphane Berne, simple animateur de télévision et accessoirement ami du couple Macron pensait avoir trouvé la solution. Propulsé Monsieur Patrimoine par le fait du prince, Berne avait fait semblant de faire le tour d’Europe pour y trouver ses solutions innovantes. Finalement, ce n’est que la petite fiche remise par les communicants de l’Elysée qui avait servi et c’est sur le Loto du patrimoine que s’est concentrée « l’action » de l’auto-proclamé spécialiste de la monarchie britannique.
Patrimoine en danger, l’Etat n’est là que pour taxer
C’est d’ailleurs au Royaume-Uni que l’idée d’un Loto du patrimoine a été pompée. Le système est simple, on organise un Loto et les recettes sont utilisées pour restaurer et préserver le patrimoine. Même un type comme Berne avait compris le principe ! Mais c’était sans compter sur un pouvoir fauché qui a déjà donné un pognon de dingue aux très riches et qui peine à boucler les fins de mois malgré le racket pratiqué sur les retraités. Ainsi, le ministre de l’Action et des Comptes Publics a révélé hier que seulement une petite partie de l’argent engrangé irait bien au patrimoine…
Enfin un élan de sincérité tout droit issu du Gouvernement ! Comme quoi les questions au Gouvernement apportent parfois leur lot de surprises et de démocratie. Quand les accords ne se règlent plus dans les alcôves entre un président arrogant et un animateur à la dérive, la vérité a parfois une chance d’être exprimée au grand jour. Cette performance est due à Gérald Darmanin qui a pris soin d’expliquer la mécanique jupitérienne pour faire du pognon tout en prétendant sauver le patrimoine : « Les recettes qui viennent directement du jeu mis en place par la Française des jeux sont affectées à ce qui était prévu, c’est-à-dire le patrimoine. Après on a fait un loto, qui — comme tous les autres jeux — crée des taxes. Et ces taxes, elles, sont touchées par l’État ». Et le ministre prend soin de conclure pour se couvrir que ces taxes « sont objectivement peu nombreuses, ce n’est pas du tout la poule aux œufs d’or que certains veulent évoquer ».
Roulé dans la farine, Berne s’est souvenu qu’il avait encore un peu de dignité et a envoyé un tweet qui ne laisse place à aucune interprétation : « tout doit aller au patrimoine en toute transparence ». Un message qui a fait peur à son propre auteur qui s’est empressé de dire au Figaro « On a toujours su qu’il y aurait des prélèvements, et c’est même indiqué sur les tickets. Mais ce qui compte, c’est le mouvement. Le loto est un très grand succès populaire, et les travaux ont même démarré dans plusieurs sites ». Autrement dit tout va bien et pour être certain que l’enfarinade ne prendra pas de trop grandes proportions, Berne est attendu avec Macron et le nouveau ministre de la Culture au Salon international du Patrimoine. Une venue toute en communication qui ne changera pas des autres sorties « sur le terrain » d’un président qui a raconté tant d’histoires qu’il pourra un jour prétendre à une place aux côtés de Victor Hugo. C’est sa prof de français qui sera fière !
Source : 24heuresactu
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