Incroyable ! Non seulement le Coran, ce dimanche, à Paris (place d’Italie), se distribuait en plein air gratuitement, mais à la librairie parisienne « La Procure », il s’arrache comme des petits pains. C’est ce que l’on apprend de la bouche de Carole Viture – ce 25 janvier sur France Culture – qui, en sept ans d’exercice, n’avait jamais vu ça. Pour preuve : samedi, plus le moindre Coran en rayon.
Mais qu’est-ce qui fait courir les gens à acheter le Coran ? La peur qu’ils nourriraient suite aux attentats ? Même pas ou si peu. « Il y a une incompréhension face à cette violence d’un islamisme qui ne correspond pas à l’islam réel tel que le Coran le porte », nous explique benoîtement la libraire. Une explosion du chiffre d’affaires bien opportune qui a motivé la librairie à créer une petite exposition intitulée « islam et judaïsme ». Du prosélytisme gratuit au prosélytisme mercantile, de mieux en mieux, plus de deux cents ans après la première séparation de l’Église et de l’État (1794), l’application de la laïcité en plein cœur de Paris.
Une table, donc, où le chaland encore ignorant trouvera des ouvrages sur l’islam : celui d’Antoine SfeirBrève histoire de l’islam à l’usage de tous (« une très bonne introduction à l’histoire de l’islam », selon la libraire), Le Coran expliqué aux enfants (« un très bon petit livre ») de Rachid Benzine. À consulter sans tarder « le très bon livre » de Jacques Berque Relire le Coran ; ou découvrir ceux de Tahar Ben Jelloun, de Malek Chebel, sans oublier Un imam en colère de Tareq Oubrou. Oubrou, membre de l’UOIF dont la devise est « Le Coran est notre Constitution », organisation classée terroriste par les Émirats arabes unis en 2014.
Des livres expliquant l’islam mais pas L’islamisme expliqué à ma fille d’Hamid Zanaz ? Des livres hagiographiques mais pas Ma vie à contre-Coran de Djemila Benhabib ? Aucun risque de trouver sur cette table Reconquista de René Marchand, Islamectomie de Yidir Aberkane, Musulmans, vous nous mentezd’Hubert Lemaire. Pas davantage Pas de voile pour Marianne écrit par Élisabeth Lalesart ou d’Opération pédalo de Paul Le Poulpe. Ne citons même pas les analyses prophétiques de Michel Poniatowski, en 1991, dans Que survive la France…
Question : si Carole Viture souhaitait vraiment soutenir ses clients en mal de connaissance, pourquoi ne les invite-t-elle pas à lire des auteurs dont la vision de l’islam diffère quelque peu de ces hagiographies, histoire qu’ils se fassent une opinion par eux-mêmes ? Pourquoi les priver d’informations éclairées à l’aune de la contradiction… si ce n’est précisément pour les occulter ?
Enfin, quel fabuleux destin que celui de la librairie « La Procure », dans le VIe arrondissement de Paris, comparé à celui de la librairie du Bourget, en Seine-Saint-Denis ! Dans la première, le Coran se vend comme des petits pains tandis que dans la seconde, Marie-Neige Sardin s’évertuait à faire rentrer la culture dans les milieux qui en sont privés. À « La Procure », dans le VIe, on fait la promotion de l’islam. Dans le 9-3, grâce à Marie-Neige, on y découvrait Balzac…
Gratuit ou payant, c’est, sous notre nez et à notre barbe, le prosélytisme musulman en pleine expansion. La conséquence d’une laïcité complètement dévoyée ? La preuve irréfragable de la complicité de nos élus avec une certaine frange de la population ?