Jacques-Philippe Redon pour le ministère public a estimé qu'il y avait "communauté de vie et d'intérêt financier" entre M. Khattabi et Mme Mallem et a parlé d'une "fraude volontaire", assurant que ce dossier et les condamnations qu'il réclamait étaient "tout à fait ordinaires". Me Florence Rosé, assurant la défense de Mme Mallem a contesté la communauté de vie et s'est dit "estomaquée par le nombre d'actes d'enquête au regard des faits reprochés". Elle a demandé la relaxe de sa cliente. "On a forcé un dossier en demandant à la CAF de rechercher une infraction", a renchéri Me Arié Alimi pour la défense de l'imam Khattabi. "Les services du parquet vous instrumentalisent pour des questions politiques", a-t-il lancé au président du tribunal Marcel Tastevin. Mme Mallem, âgée de 44 ans, est accusée d'avoir perçu indûment des allocations de parent isolé et des aides au logement. Il est reproché à Mohamed Khattabi, âgé de 54 ans, le "recel" de ces sommes, représentant un préjudice de quelque 20.000 euros pour la Caf de l'Hérault.
L'imam est également accusé de "travail dissimulé" et de "blanchiment", liés à des toilettes mortuaires. Venant témoigner calmement dans une djellaba blanche, appuyé sur une canne, l'imam Khattabi a contesté les accusations. Il a notamment expliqué qu'il ne vivait pas avec la mère de ses enfants à Saint-Georges d'Orques mais lui avait proposé de venir de temps à autre alors qu'elle réside dans un autre quartier. "Elle vient, elle s'installe, elle repart, c'est très irrégulier", a-t-il dit. Dans cette affaire, la garde à vue de l'imam de la mosquée Aïcha, située dans le sud de Montpellier et de sa compagne était intervenue moins d'une semaine après l'abrogation le 11 décembre 2015 par le ministère de l'Intérieur de l'assignation à résidence à laquelle le religieux était soumis dans le cadre de l'état d'urgence depuis le 22 novembre. Il avait contesté ces mesures en justice.