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samedi, 06 mai 2017

Vague d'arrêts maladie pour “burn-out” au commissariat de police de Castres (Tarn)

Publié par Guy Jovelin le 06 mai 2017

Par Fabrice Valery

Le commissariat de Castres / © Google
Le commissariat de Castres / © Google

Ce vendredi, une grande partie des policiers du commissariat de Castres se sont déclarés en arrêt maladie après la décision de leur hiérarchie de leur imposer de travailler 5 week-ends sur 6. 

Les fonctionnaires de police-secours de Castres dans le Tarn se sont déclarés en arrêt maladie pour burn-out ce vendredi 5 mai.Une décision qui intervient après la décision du Comité technique départemental qui a refusé le régime de travail hebdomadaire proposé par les policiers. 

Une consultation avait eu lieu par vote les policiers castrais choisissant l'option de ne travailler qu'un week-end sur deux. L'administration a préféré imposer un système de 5 week-ends travaillés sur 6, ce qui a déclenché cette vague d'arrêts maladie. 

Selon le syndicat SGP Unité Police, cette situation s'ajoute aux "outrages, agressions, rebellions (qui) occasionnent des milliers de blessés en service chaque année dans nos rangs, avec à chaque fois la même indignation, les mêmes condamnations politiques, mais hélas une totale incohérence dans la chaine judiciaire avec des sanctions pénales inadaptées et inefficaces".

"C’est donc dans ce contexte que nous constatons ce jour que les policiers en tenue du commissariat de Castres sont en situation durable de burn-out et en arrêt maladie, explique le syndicat dans un communiqué. Unité SGP relaye leur désarroi et leur détresse et leur apporte son total soutien". 

De son côté, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) du Tarn, Pierre-Marc Panazio, a réagi : "Notre priorité demeure de conjuguer la qualité de travail chez les fonctionnaires alliée à la recherche de l'efficacité attendue par nos concitoyens. La mise en place d'un cycle de travail nouveau plus favorable reste conditionnée par un dimensionnement en effectifs approprié. La situation actuelle est susceptible d'être réévaluée."

Le DDSP qui affime que "en dépit de l'impact sur les effectifs, le service de sécurité publique continuera d'être assuré, notamment pour ce qui concerne la police secours ainsi que la sécurisation des bureaux de vote".
 
Source : france3-regions.francetvinfo

jeudi, 04 mai 2017

En Essonne, les policiers épuisés par les cadences multiplient les burn-out

Publié par Guy Jovelin le 04 mai 2017

 
Illustration. 35 agents des commissariats de Sainte-Geneviève et Arpajon s’étaient mis en arrêt ces dernières semaines pour burn-out. Même si certains ont repris le travail depuis peu, c’est la conséquence des rythmes de travail dans la police française. (LP)

Les cycles imposés aux policiers ne leur permettent d’avoir qu’un week-end de repos toutes les six semaines. Du coup, les arrêts de travail se multiplient chez les agents en colère.

Le problème est national mais il touche particulièrement l’Essonne. La Cour de justice de l’union européenne a taclé le rythme de travail imposé dans les commissariats de France. Aujourd’hui, dans la majorité des services de police secours, les agents ne profitent d’un week-end entier de repos qu’une fois toutes les six semaines. Dans un sondage lancé auprès de tous les fonctionnaires, ils ont voté à 90% pour un cycle leur permettant d’être au repos un week-end sur deux. Mais ce nouveau rythme nécessite des renforts supplémentaires. « Le problème, c’est qu’en Essonne presque tous les commissariats sont en sous-effectif et on ne peut pas le mettre en place », commente Claude Carillo du syndicat Alliance.

Dans le département, l’hôtel de police de Juvisy, qui a bénéficié de renforts après l’agression de quatre agents aux cocktails Molotov en octobre 2016, devrait être le seul à bénéficier de cette réforme à la rentrée. « Dans ceux de Sainte-Geneviève et Arpajon, l’administration a fait miroiter la possibilité de profiter de ces nouveaux cycles mais ça ne devrait pas se faire », regrette Olivier Michelet du syndicat Unité-SGP. Déçus, les policiers affectés aux patrouilles dans ces deux villes ont donc massivement déposé un arrêt de travail (voir ci-contre). « Nos collègues n’en peuvent plus, il faut voir l’impact de ces horaires sur leur vie privée », déplore Claude Carillo d’Alliance. 

Contactée, la préfecture n’a pas pu communiquer en période électorale. Et si au sein de la direction de la police on assure que « rien n’est figé», les syndicats déplorent « le manque de volonté de l’administration. » « Il y a plusieurs milliers de policiers qui sortent d’école chaque année. Il suffirait d’en affecter 200 sur l’Essonne pour faire face à l’urgence », reprend Claude Carillo. En Ile-de-France, selon Unité-SGP, « seuls les commissariats de Juvisy mais aussi de Mantes-la-Jolie, Les Mureaux et Versailles (Yvelines) » feront partie des heureux élus.

« On demande juste à avoir une vie privée normale »

C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. A un ou deux policiers près, les nouveaux cycles de travail réclamés par tous les policiers de France ne seront sans doute pas appliqués aux commissariats d’Arpajon et de Sainte-Geneviève. « Parce que nous sommes en sous-effectif, soupire Stéphane* en poste depuis une dizaine d’années à Sainte-Geneviève. Pourtant, ça nous changerait la vie de pouvoir profiter de nos enfants, d’avoir un week-end sur deux au lieu d’un sur six actuellement. » Du coup, sur la trentaine d’agents police secours dans ces deux villes, 10 sont en arrêt de travail pour burn-out à Sainte-Geneviève et autant à Arpajon. « Certains ont repris ces derniers jours », indique-t-on à la direction départementale de la police.

« On a tous des centaines d’heures supplémentaires qu’on ne peut pas récupérer. Dans chaque équipe on est à flux tendu, reprend Stéphane. On demande juste à pourvoir avoir une vie privée normale. Après les événements de Viry (NDLR : des policiers avaient été brûlées vifs en octobre 2016), personne n’est venu en renfort dans notre commissariat. Ces arrêts de travail c’est le seul moyen de se faire entendre. » Comme ses collègues, Stéphane se dit fatigué. « On serait plus efficace si on était mieux dans nos têtes, reprend-il. Beaucoup de mes collègues divorcent parce que nos horaires ne sont pas compatibles avec une vie de famille. »

*Le prénom a été modifié

  leparisien.fr