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jeudi, 14 septembre 2017

Islamophobie, occidentophobie

Publié par Guy Jovelin le 14 septembre 2017

La Haine

 

Islamophobie, occidentophobie

 

Chantal Delsol, membre de l’Institut, professeur des universités

♦ La réalité, ce n’est pas l’islamophobie, mais l’occidentophobie

TRIBUNE – Pour la philosophe, il est vain de chercher des causes économiques ou psychiatriques au terrorisme. La matrice idéologique des djihadistes est la haine de la civilisation occidentale. Le problème est que nous non plus ne nous aimons pas.


Le terrorisme qui nous frappe s’impose à nous comme un objet non identifié. Nous sommes capables de mettre en place l’état d’urgence, de détenir des services secrets performants qui sans aucun doute nous évitent bien d’autres attentats. Mais nous sommes incapables de mettre le doigt sur les causes. Au début, à partir du 11 Septembre, on a commencé par prétendre que des raisons économiques poussaient ces jeunes garçons au meurtre de masse et au suicide. L’empreinte marxiste est déterminante dans les sociétés occidentales du tournant du siècle : on pense encore que le crime ne provient que du chômage et du mal-être social. Puis on s’est rendu compte qu’il n’en était rien, puisque les coupables étaient parfaitement intégrés et instruits. Aujourd’hui une nouvelle explication, non moins risible, court sur les antennes : les terroristes seraient des malades mentaux. On installe des «cellules de déradicalisation» aussi ridicules qu’inutiles, comme si on pouvait lutter contre des croyances avec les armes de la raison bureaucratique. La seconde explication a aussi peu de sens que la première. Car la véritable raison est étalée sous nos yeux, pendant que nous refusons de la voir, comme la lettre volée.

Le déni de réalité est tel qu’on voit ces jours-ci des Espagnols défiler contre le terrorisme aux cris de «non à l’islamophobie», comme si la raison de tout cela n’était pas, évidemment, l’occidentophobie. Qu’on le croie ou non, l’aveuglement des ex-communistes vis-à-vis des crimes de Lénine/Staline a été encore dépassé par l’aveuglement de nos contemporains devant les meurtres de masse auxquels nous sommes pratiquement habitués…
On ne parle pas de l’occidentophobie. Et probablement, il est suspect d’en parler, parce que c’est une manière de mettre en cause une branche de l’islam. Pourtant, les attentats qui secouent nos villes à intervalles de plus en plus rapprochés, sont bien le fruit de l’occidentophobie. Il s’agit d’une récusation profonde de notre culture telle qu’elle se déploie dans nos sociétés, Europe et Amérique confondues. L’Américain John Updike a bien décrit cela dans son roman Terroriste: son héros, le jeune Ahmad Mulloy, ne supporte pas le spectacle de la vie quotidienne américaine : la consommation permanente et la passion des choses superflues ; les filles offertes dans un abus de nudité et de laxisme, où plus rien n’est interdit ; la vulgarité, la bagatellisation de tout, le refus de toute spiritualité.

Au fond, ce qui est mis en cause ici, c’est l’athéisme, la sécularisation générale, l’égalité des sexes, le matérialisme, la priorité du plaisir. Les terroristes sont d’abord des gens qui ne supportent pas les droits égaux pour les femmes, la laïcité, la fin du machisme patriarcal.
Un certain pourcentage de musulmans hébergés par l’Occident hait l’Occident. C’est un fait. Ils ont été accueillis ici mais se révoltent contre leur culture d’adoption. Ce sont des choses qui arrivent, et ce n’est pas la première fois dans l’histoire. Il ne s’agit pas d’un simple dégoût, sinon nos terroristes pourraient aller vivre dans des pays où le gouvernement est musulman et les femmes voilées. Il s’agit d’une haine, d’une volonté de faire disparaître une culture : une idéologie – cet islam veut le monde. Beaucoup d’Occidentaux croient naïvement que les idéologies, après l’enfer puis après le communisme, ont été supprimées. En réalité nous nous trouvons devant une nouvelle «guerre contre l’Ouest», héritière de celle dont parlait le Hongrois Aurel Kolnai en parlant du nazisme.
Les Occidentaux ont énormément de mal à admettre que des gens commandités par l’islam (même si évidemment aucun islam n’est tout l’islam) ont désigné l’Occident comme ennemi au point d’y commettre des massacres de masse. Car les musulmans, comme anciennes minorités opprimées, ont toujours raison : tel est notre mode de pensée. Incriminer des causes économiques ou psychiatriques des attentats, est chaque fois un moyen d’en rejeter la faute indirectement sur nous.

Cet aveuglement a des raisons intéressantes, et des conséquences non négligeables. Nous sommes parfaitement capables d’expliquer pourquoi nous, Occidentaux, devons être occidentophobes : toute la culture de la déconstruction nous le répète à satiété depuis un demi-siècle. Nous sommes capables d’expliquer comment la culture occidentale, responsable des guerres de religions et des guerres mondiales, est haïssable. Mais nous sommes bien incapables de comprendre et d’expliquer pourquoi un jeune musulman d’aujourd’hui, abrité et éduqué par l’Occident, va haïr la laïcité et l’émancipation des femmes : nous n’avons pas encore accepté cette réalité, tant elle nous insupporte, parce qu’elle déprécie une minorité que nous avons opprimée, c’est-à-dire un groupe de héros.
Nous avons depuis longtemps perdu l’habitude de défendre notre culture, de plaider pour elle. Faire l’apologie de la culture occidentale, nous pensons que c’est vichyssois, voilà tout. Aussi demeurons-nous pétrifiés et impuissants, incapables de comprendre avant même de répondre. Il faudrait justifier nos propres racines, que nous passons notre temps à ridiculiser depuis cinquante ans. Nous ne savons même plus où elles sont. La tâche est pour nous effrayante. Elle nous demande un retournement complet.

On ferait bien de cesser de pleurnicher sur la soi-disant islamophobie, qui n’existe que dans la mauvaise conscience, en ce cas mauvaise conseillère. La vraie réalité, qui se compte en nombre de morts, et cela est bien réel, c’est l’occidentophobie (qu’il vaudrait mieux appeler misoccidentie, si le mot n’était dissonant) : la haine de l’Occident. Il est probable qu’à force de vouloir nous déconstruire nous-mêmes, nous avons donné des armes à ceux qui déjà ne nous aimaient pas beaucoup – quand on bat sa coulpe en permanence, on finit par apparaître comme un raté. Mais enfin le mal est fait. Il nous faut tenter de comprendre, quand nous serons parvenus à prononcer ce mot, pourquoi pullulent les occidentophobes, habités par la nostalgie d’une société religieuse, patriarcale et machiste. Il ne nous suffira pas de les traquer physiquement, car c’est une bataille de croyances – on n’embastille pas des croyances. Où sont nos croyances ? Nous pourrions, avec profit, les rattraper dans le ruisseau où nous les avions imprudemment abandonnées.

Chantal Delsol
Le Figaro
7/09/2017

 

Source : polemia

samedi, 27 mai 2017

Attentats : combien de morts avant une réponse ?

Publié par Guy Jovelin le 27 mai 2017

Rédigé par notre équipe le 24 mai 2017.

Les attentats se suivent et rien ne change. De Paris à Londres, de Manchester à Saint-Pétersbourg, les terroristes islamistes se jouent des services de renseignement et des forces de l’ordre. La peur laisse place à l’incompréhension. On allume des bougies au milieu de bouquets de fleurs et on attend. On attend le prochain attentat sans même oser dresser un diagnostic pourtant indispensable aux sociétés européennes ne veulent pas mourir sous les coups des musulmans intégristes.

Un concert comme il y en a des milliers chaque jour en Europe. Une icône de la jeunesse se produit devant ses fans. La foule sort heureuse et dans un souffle aussi violent qu’inattendu, des dizaines de vies sont brisées. Le terrorisme vient une fois encore de frapper et un goût amer envahit de nouveau des téléspectateurs démunis qui assistent presque en direct à ce chaos meurtrier.

Les chaînes « d’information » en continu lancent des éditions spéciales dans lesquelles rien n’est dit, mais l’angoisse s’infiltre dans tous les pores de notre chair. Des pseudo experts s’installent sur les plateaux et expliquent toujours la même chose. Le pays touché est plus ou moins engagé dans la lutte contre l’Etat islamique. Ce n’est pas la première fois que les intérêts de se pays sont frappés ou menacés. La population est malheureusement habituée à ce genre d’événement. L’enquête a d’ores et déjà commencé et on vérifie si le suspect a agi seul ou avec des complices. Entre temps, le décompte des victimes s’allonge. La conclusion reste toujours la même : « la question n’est pas de savoir si les islamistes vont encore frapper, mais quand ils vont frapper ».

Est-on entré dans un cycle mortifère sans fin ? La France en premier lieu, et les autres pays européens sont-ils condamnés à subir des attaques terroristes jusqu’à l’écroulement d’un des deux camps ? Force est de constater qu’un seul camp se bat malgré la « guerre » déclarée par Hollande le mou et son successeur Macron pantin Ier. La riposte n’existe pas. Le semblant de guerre mené en Irak et en Syrie est une parodie qui n’a des effets que grâce à l’action sérieuse des troupes russes. La France largue des bombes dans le désert syrien grâce au soutien logistique des Etats-Unis et nos politiques croient que cela va empêcher de nouveaux attentats sur notre sol.

Déni de réalité

L’attentat de Manchester a été perpétré par un ressortissant britannique de confession musulmane. Pauvre raté déjà bien identifié par les services, il a finalement conclu sa misérable vie en emportant des dizaines d’innocents dans son ultime acte de perdition. Les médias s’étonnent encore qu’un autochtone puisse commettre un massacre contre ses propres concitoyens. Des médias qui adorent souligner qu’il existe des convertis à l’islam parmi les individus régulièrement arrêtés. Il ne faut surtout pas pointer l’islam du doigt et pour cela la mise en exergue de phénomènes plus marginaux est requis.

Que donc faire avec l’islam et les milliers de radicalisés qui circulent et complotent librement en France ? A chaque fois, le terroriste est connu des services de renseignement, à fait l’objet d’une enquête, est fiché S (pour la France), mais n’a malheureusement pas pu être arrêté avant son passage à l’acte. Rajoutons qu’il s’agit toujours de multirécidivistes qui sont dehors au lieu de moisir en prison. Quand on disait que Taubira et ses acolytes sont des irresponsables…

Après l’attentat du Bataclan qui a laissé sur le carreau plus de 130 victimes en plein Paris, l’espoir d’une réaction forte contre tous les individus repérés et prêts à passer à l’attaque est né. Et en fait rien ! L’Etat d’urgence n’a eu des effets qu’en surface alors que l’heure est venue à la neutralisation de tous les fichés S et de leurs soutiens. Comment expliquer qu’un Etat comme la Russie, qui abrite une forte communauté musulmane, qui est détesté par des dizaines de milliers de musulmans à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières ne soit frappé que si rarement ? Les attaques qu’elle subit sont meurtrières, mais restent peu nombreuses. La Russie, elle, protège sa population et met un point final aux terroristes en herbe. Une politique qui est la seule efficace contre des individus qui ne souhaitent que tuer et être tués.

La lutte contre le terrorisme est une guerre. Une guerre se mène jusqu’à la victoire. A force d’attendre passivement, la France et les autres pays européens se retrouvent dans la position de l’armée française en 1939. Postés sur une ligne Maginot, ils ne voient pas que sans réaction forte, la défaite les attend à coup sûr.

 

Source : 24heuresactu

vendredi, 21 avril 2017

Tisséo pris en flagrant délit de déni de la réalité

Publié par Guy Jovelin le 21 avril 2017

Tisséo, la société ayant en charge les transports publics Toulousains (métro, tram, bus) vient de lancer une campagne contre le harcèlement sexuel dans les transports en commun. Mais derrière un objectif tout à fait respectable se cache un déni de réalité flagrant.

En effet, lorsqu’on analyse les affiches, les phrases inscrites ou les photographies utilisées, nous pourrions nous demander si Tisséo ne vit pas dans un autre monde… un monde où les méchants sexistes sont exclusivement des jeunes cadres dynamiques et des petits retraités. Car il s’agit bien de ces personnes qui sont représentées sur ces affiches, alors même que la vie quotidienne nous aurait plutôt menés à illustrer des survêtements Adidas et des sweats à capuche.

Ce n’est pas la première fois que Tisséo déforme la réalité vécue par ses usagers. Dans sa campagne contre les incivilités, notamment celle qui consiste à ne pas se lever des strapontins lorsque qu’il y a de l’affluence, une drôle d’affiche présentait une situation paradoxale. L’affiche présentait l’histoire d’un enfant qui demande à une dame assise de se lever afin de laisser tout le monde entrer. Puis une dernière phrase concluait de la manière suivante : « Slimane, un papa très fier ». Les usagers ne se laissent pas abuser pour autant. On a ainsi pu voir des affiches détournées dans lesquelles « dame » a été remplacé par « quelqu’un » et le prénom à consonance islamique simplement supprimé.

Alors que la grande majorité des incivilités provient de petits groupes de racailles parfaitement identifiés par les usagers, tant ils s’y tiennent à l’écart, Tisséo s’entête à sauver l’honneur de ces délinquants. Si le but peut paraître louable, le procédé relève d’une idéologie rance… et démagogue !

 

Source : infos-toulouse