Lorsqu'il a transféré le RSA aux départements en 2004, pour gérer les programmes d'insertion des bénéficiaires au plus près des réalités de terrain, l'État leur a alloué parallèlement une fraction de la taxe intérieure sur les produits pétroliers. Une recette a priori dynamique. De 2004 à 2008, le taux de couverture des dépenses du RSA par cette recette (et par le modeste Fonds de mobilisation départementale pour l'insertion) a augmenté de 92,2 % à 95,2 %, selon les chiffres de l'Observatoire national de l'action sociale. Mais il s'est ensuite effondré à 71,3 % en 2013, avec la crise et l'explosion de bénéficiaires du RSA que cette dernière a entraînée. Depuis, la situation continue de se dégrader. Selon le dernier rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques locales publié mardi, les dépenses de RSA ont encore explosé de 9,2 % l'année dernière !
Des augmentations de RSA pas totalement financées
La crise n'est pas la seule responsable de cette situation devenue intenable. L'État a encore aggravé le problème lorsqu'il a décidé, avec les meilleures intentions du monde, de revaloriser le RSA de 10 % au-dessus de l'inflation en cinq ans, de 2013 à 2017, dans le cadre de son plan de lutte contre la pauvreté.
Conscient qu'une telle largesse avec l'argent des autres allait faire passer les départements dans le rouge, l'État a en partie financé cet effort par anticipation du coût total de la mesure dès 2014. Il l'a fait grâce au transfert aux (...)
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lundi, 27 mars 2017
Les aberrations monétaires de Marine Le Pen
Publié par Guy Jovelin le 27 mars 2017
La patronne du FN affirme que, si elle est élue, les taux d'intérêt ne remonteront pas, en dépit d'une inflation plus élevée et d'une monnaie dévaluée.
Certes. Marine Le Pen semble toutefois ignorer qu'un des principaux déterminants du niveau des taux d'intérêt d'un pays est le risque de change, c'est-à-dire le risque pour un prêteur étranger d'être remboursé dans une monnaie qui se déprécie. Risque d'autant plus élevé dans un pays dont la dette publique est détenue à 60 % par « des investisseurs non résidents ». La candidate à l'élection présidentielle peut donc difficilement affirmer, d'un côté, qu'elle souhaite dévaluer fortement le nouveau franc pour redonner de la compétitivité aux entreprises françaises et expliquer, de l'autre côté, que les taux d'intérêt ne remonteraient pas en France dans un tel scénario.
Les prêteurs exigeraient une prime de risque élevée
Comme l'écrivent les experts de l'Institut Montaigne dans une note « Sortir de l'euro et restaurer une monnaie nationale, le franc », « les prêteurs remboursés dans une monnaie dépréciée modifieraient immédiatement leur comportement, si ce n'est avant par le jeu des anticipations. En pratique, ils exigeraient une prime de risque élevée, se traduisant par une dépréciation du cours de la dette déjà émise et une augmentation des taux d'intérêt pour les prochains emprunts. Le retour au franc induirait un risque de change important et ce risque serait nécessairement intégré dans les taux d'intérêt de la dette française. Il y aura toujours des investisseurs pour prêter à la France, mais à un prix beaucoup plus élevé pour l'État, comme pour tous les Français et pour les entreprises. »
Lire sur ce sujet notre article : « Marine Le Pen veut économiser près de 100 milliards d'euros »
Ce qui veut dire une augmentation de la charge de la dette, des crédits immobiliers plus chers et une perte de compétitivité pour les entreprises françaises, notamment par rapport à leurs concurrentes allemandes. Car le retour au franc, c'est aussi le retour garanti d'un important écart de taux d'intérêt entre la France et l'Allemagne, comme il a d'ailleurs longtemps existé. Dans la décennie 1980, quand le franc était perçu par les investisseurs étrangers comme une monnaie faible par rapport au Deutsche Mark, l'écart de taux d'intérêt à dix ans entre la France et l'Allemagne s'était établi en moyenne à plus de 4 % alors qu'il est aujourd'hui limité à 0,6 %.
Un peu plus tard lors de l'interview, Jean-Jacques Bourdin s'est inquiété d'un retour de l'inflation en cas de sortie de l'euro et d'instauration de taxes sur les produits importés. « Monsieur Bourdin, vous êtes pollué par l'idéologie de la BCE qui s'est donné comme règle de lutter contre l'inflation, lui a rétorqué Mme Le Pen. Un peu d'inflation, ce n'est pas obligatoirement quelque chose de catastrophique. Nous n'avons pas d'inflation depuis quelques années. Est-ce que notre économie va mieux ? » Là encore, on voit mal comment elle peut d'un côté se réjouir à l'avance d'une accélération de l'inflation induite par sa politique économique et monétaire et expliquer de l'autre que cela n'aurait aucun impact sur les taux d'intérêt. N'en déplaise à la dirigeante du Front national, le niveau des taux d'intérêt est, comme l'expliquent en long et en large tous les manuels scolaires, directement fonction du niveau d'inflation : quand l'inflation augmente, les taux d'intérêt montent eux aussi mécaniquement. Au lendemain du grand débat opposant les cinq principaux candidats à l'élection présidentielle, Alain Duhamel se demandait sur l'antenne de RTL « si Marine Le Pen aurait la moyenne en économie au baccalauréat au vu de la vacuité de ses interventions sur les questions économiques et sociales ». Les propos qu'elle a tenus trois jours plus tard sur les taux d'intérêt indiquent clairement que non.
Source : lepoint
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samedi, 17 octobre 2015
RSA : QUAND "LA POLITIQUE SOCIALE DE LA FRANCE N'EST PLUS FINANCÉE"
Publié par Guy Jovelin le 17 octobre 2015
Les départements n'arrivent plus à équilibrer leur budget à cause de l'explosion de l'ex-RMI. Ils réclament une recentralisation de l'aide sociale.
« Aujourd'hui, la politique sociale de la France n'est plus financée. » L'affirmation de l'Association des départements de France (ADF), vendredi dans un communiqué, fait froid dans le dos. Mais elle n'est pas totalement infondée.
Écrit par . dans Le Parti de la France | Tags : inflation, politique sociale, rsa | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | Facebook | |