mardi, 02 janvier 2018
Par solidarité avec leurs collègues de Champigny, les policiers se rassemblent à Toulouse
Publié par Guy Jovelin le 02 janvier 2018
A l'appel du syndicat de police Alliance, avec le soutien des syndicats Unsa, Unité et SPIP, une centaine de fonctionnaires de la police nationale se sont réunis ce mardi après-midi devant l'Hôtel de police de Toulouse. Un rassemblement pour soutenir leurs deux collègues très violemment agressés le soir du 31 décembre à Champigny-sur-Marne, en région parisienne.
"Une agression lâche", dénoncent les policiers qui se sont réunis sans banderoles, ni prise de parole. Un seul mot d'ordre dans les rangs des policiers : "Il faut des sanctions exemplaires contre les auteurs de cette agression !"
Des policiers fatigués d'être de plus en plus souvent pris pour cible et qui comprennent de plus en plus mal l'attitude des hommes politiques, "quelle que soit leur étiquette". "Quand nos collègues de Viry-Chatillon ont été agressés au cocktail Molotov, tout le monde s'est indigné mais qu'est-ce qui a vraiment changé ? Rien. 15 mois plus tard, ça recommence et les mêmes voix s'indignent... Même chez nous, quelque part, on banalise ces agressions". Une de plus, reproche un policier de terrain. "Tant que ces voyous n'auront pas peur de s'attaquer aux policiers ou aux gendarmes, rien ne changera. Il ne faut pas demander des sanctions exemplaires comme l'ont fait le Président ou le ministre de l'Intérieur. Il faut les appliquer !"
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mardi, 14 novembre 2017
Suicides sur fond de malaise
Publié par Guy Jovelin le 14 novembre 2017
Confrontés à une vague de suicides, les représentants des forces de l’ordre lancent un cri d’alarme. Et pointent notamment du doigt des conditions de travail de plus en plus pesantes, y compris pour la vie privée.
Ils et elles étaient gardien de la paix, commissaire, ou capitaine de police, exerçaient à Paris ou en province. En une semaine, huit membres des forces de l’ordre, six policiers et deux gendarmes, ont mis fin à leurs jours.
Plus de 60 suicides depuis janvier
Une vague de suicides dramatique, comme un symptôme du mal-être d’une profession confrontée à la violence au quotidien dans ses missions, éreintée, usée par les exigences sans cesse renouvelées de la lutte contre le terrorisme. Depuis le début de l’année, au moins 62 membres des forces de l’ordre se sont donné la mort, selon un décompte du ministère de l’Intérieur. Plus d’un par semaine, ce qui rappelle la série dramatique de l’année noire 2014 : 55 policiers et une trentaine de gendarmes s’étaient suicidés.
Usés professionnellement et pas de vie privée
Côté forces de l’ordre, si on est inquiet face à cette vague de suicides, on reste prudents. « Policiers et gendarmes sont très mobilisés sur la défense des autres depuis deux ans. Peut-être que cela les a amenés à moins se soucier d’eux-mêmes, mais peut-être que cela a également généré de l’usure », avance Céline Berthon, secrétaire générale du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN). « Le métier n’est pas seul en cause, évidemment. Mais quand on est confronté dans son travail à toute la violence, et qu’en plus on n’a plus de vie privée, on a des policiers au bout du rouleau », détaille Yves Lefebvre, secrétaire général d’Unité SGP Police-Force ouvrière. « Chaque suicide est un cas particulier. Le travail intense demandé aux forces de l’ordre n’explique pas tout. Il y a des causes professionnelles et personnelles », abonde Frédéric Le Louette, de l’Association professionnelle nationale des militaires de la gendarmerie du XXIe siècle (APNM GendXXI).
Mais pour les syndicats, la pression qui pèse sur les forces de l’ordre est nécessairement un facteur aggravant.
Ils évoquent pêle-mêle le « management dépassé », le travail de nuit, les week-ends de repos à la marge, les heures supplémentaires et les cycles de travail de plus en plus chargés, au nom notamment de la lutte contre le terrorisme. Ils dénoncent aussi le « dogme de la rentabilité et du chiffre », « la lourdeur de la procédure pénale », qui s’accompagne d’une charge grandissante du travail administratif.
« La menace terroriste a bouleversé nos méthodes de travail, et aujourd’hui, on est même encore plus menacés qu’il y a deux ans. Les policiers sont en première ligne », ajoute encore Yves Lefebvre.
Réponse du gouvernement
Hier matin, face à la grogne, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé que le ministre de l’Intérieur allait recevoir l’ensemble des syndicats. « Nous demandons énormément aux policiers, aux gendarmes, aux militaires. Énormément », a reconnu le chef du gouvernement. Gérard Collomb a rappelé dans un communiqué que « la prévention des risques psychosociaux était une priorité », et a demandé une évaluation des mesures prises pour prévenir les suicides. Mais les syndicats attendent des mesures. « Une énième grand-messe pour dire que ça ne va pas, ça ne suffit plus. Nous syndicats, on sait ce qui ne va pas chez les policiers. Alors écoutez-nous », lance Yves Lefebvre. Qui n’exclut pas de « sécher » la réunion place Beauvau.
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