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mardi, 27 mars 2018

La France jupitérienne bientôt primée « triple A » ?

Publié par Guy Jovelin le 27 mars 2018

Rédigé par notre équipe le 26 mars 2018.

Comment passer à côté de l’information économique de ce début de semaine ? La France s’enorgueillit d’une baisse de son déficit public qui lui permet de respecter (une fois n’est pas coutume) la règle bruxelloise des 3 %. En effet, selon l’INSEE, le déficit de la France en 2017 est de 2,6 % soit la moins mauvaise performance depuis dix ans. Si les médias crient au génie, les Français, eux, devraient comprendre que la situation économique et financière est au moins toujours aussi préoccupante malgré les quelques signaux envoyés par un Gouvernement qui joue sa crédibilité sur cette question.

Hollande a perdu la possibilité de se représenter à cause d’un bilan économique catastrophique laissant la place à son conseiller et ministre de… l’Economie. Le tour de passe-passe a fonctionné dans les urnes, mais il est désormais temps de donner quelques garanties sur la capacité de Macron – en tant que président – à redresser une économie qui nage en plein marasme. Miracle jupitérien, moins d’un an après le braquage élyséen, les comptes sont dans le vert (ou presque).

Un déficit en légère baisse – des politiques qui exultent

Le déficit de la France en 2017 « n’est que » de 2,6 % du PIB. La France continue ainsi de s’endetter, mais à un rythme un peu moins élevé que d’habitude. Cette situation s’apparente à un ménage gravement endetté qui se réjouirait car sa dette a moins progressé… La France continue de creuser sa dette, mais est enfin parvenue à rentrer dans les clous bruxellois qui imposent un déficit annuel de 3 % au maximum. Pour une fois qu’une des règles budgétaires est respectée par la France, c’est le délire dans les rédactions des quotidiens économiques et si le champagne n’est pas encore sabré officiellement dans les ministères, les sourires s’affichent publiquement.

Pourtant, derrière ce chiffre d’un déficit de 2,6 % se cachent bien d’autres indicateurs économiques peu reluisants. La dette a mécaniquement montée à 97 % du PIB (contre 96,7 % en 2016), le chômage est toujours aussi élevé (même si les listes de chômeurs vont être balayées d’un revers de main) et la fameuse croissance – en hausse de 2 % en 2017 – ne suffit pas à redorer une économie française qui fait mine de se réformer, mais qui ne fait que donner plus à ceux qui ont déjà tout. Bruno Le Maire s’auto-congratule et affirme que c’est la France En Marche qui connaît ses premiers triomphes.

La réduction du déficit public pourrait toutefois être saluée dans cet article en disant qu’il s’agit de la première pierre d’un redressement forcément lent, mais solide. Mais la lecture des chiffres n’est pas du tout encourageante. En effet, pour parvenir à un déficit en très légère baisse, l’Etat a pu compter sur une hausse des recettes et non sur une baisse des dépenses publiques. Ces dernières ont augmenté de 2,5 % rien qu’en 2017. Le taux des prélèvements obligatoires est passé de 44,6 % à 45,5 % entre 2016 et 2017 et les Français sont toujours dans l’incapacité d’augmenter vraiment leurs capacités d’épargne.

Ainsi, derrière les résultats en trompe-l’œil, c’est bien tout un pays qui continue de sombrer. Macron avait prévenu que les effets (soi-disant positifs) de sa politique prendraient du temps. Aujourd’hui, le ministre de l’Economie tweete sa satisfaction du devoir accompli… Assez pour prétendre à un retour du « triple A » perdu avec pertes et fracas en 2013 ? Ce retour serait le symbole triomphant d’un succès unique dans l’histoire récente de l’économie française. L’objectif est irréalisable, mais qui sait ? Avec des accointances dans la haute finance, tout est possible. A tel point que le changement pourrait être maintenant…

 

Source : 24heuresactu

dimanche, 21 mai 2017

« Société civile » : un trompe-l'oeil

Publié par Guy Jovelin le 21 mai 2017

 

La Macronie représente surtout la France d'en-haut : ce qu'à Bruxelles on appelle « société civile » depuis un certain rapport de la Commission. Coup d'œil sur ce gouvernement et ces candidats :   

Qu'est-ce que «la société civile » ?  Aucune définition précise n'en est donnée ; c'est une expression variable dont le sens dépend du lieu, du moment et de l'interlocuteur. Et pour cause : c'est une arme déguisée. L'expression est apparue dans les années 1980, au moment où pointait la grande offensive néolibérale contre « l’Etat ». L'universitaire liégeois Gautier Pirotte analyse cette genèse stratégique dans l'étude qu'il a publiée en 2008 à La Découverte : le mythe d'une « société civile » fut lancé pour persuader l'individu que ses potentialités étaient « bloquées » par « les rouages d'un Etat extrêmement présent ». En 2001, la Commission de l'UE publie un Livre blanc de la gouvernance européenne qui fait avancer d'un cran l'opération : la « société civile », affirme-t-il, sera le pilier de la construction de l'Union ; un pilier de la « gouvernance » destinée à faire pièce aux Etats politiques. Les analystes anti-libéraux ripostent aussitôt que cette « gouvernance » (terme emprunté au management) n'est autre qu'une « manière de gérer le néo-libéralisme » en réduisant le rôle des instances politiques au nom d'une émancipation de la « société civile ». Mais les « instances politiques » n'ont pas été capables de discerner le péril ; ou, l'ayant discerné, s'en sont fait le complice pour des raisons coulissiers...

Faite principalement au nom de « l’expertise » (autre élément de langage néolibéral), l'OPA de M. Macron sur l'Etat se fait également au nom de la « société civile ». Plus de la moitié des 526 candidats LREM aux législatives en sont déclarés « issus ». Parmi eux, peu d'employés et de chômeurs ; moins de 10 % de membres des professions intermédiaires (alors qu'ils sont 30 % de la population) ... Mais beaucoup de médecins, d'avocats d'affaires, de cadres du privé et de hauts fonctionnaires ! 68 % des candidats LREM viennent des professions supérieures (comme dans l'Assemblée sortante, mais avec deux fortes progressions : le nombre de « consultants » et de « conseillers en communication », et le nombre de diplômes de grandes écoles jusque chez les rares candidats d'origine étrangère : par exemple celui de la 6e du 93, Alexandre Aïdara, qui a fait Centrale et l'ENA. La « société civile » en Macronie, c'est un club.  

C'est donc - déplore Libération - le « miroir déformant » d'une société « sans chômeurs ni retraités ou presque, sans ouvriers », et où les seuls « représentants de la diversité » faisaient déjà partie de la France d'en-haut... Selon la formule de notre blog avant-hier, le pays qui va mal sera représenté par le pays qui va bien. Exactement comme auparavant. Mais d'un pied plus léger, bien sûr. Et quelle prestance chez notre jeune Président ! der Junge,comme dit la chancelière.

 

Source : lafautearousseau

jeudi, 19 janvier 2017

Il faut supprimer le Conseil supérieur des programmes !

Publié par Guy Jovelin le 19 janvier 2017

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C'est à cette instance soi-disant indépendante que l'on doit les nouveaux programmes de l'école : du "milieu aquatique standardisé" au "prédicat"…

"Le prédicat", dernière invention du Conseil supérieur des programmes...
"Le prédicat", dernière invention du Conseil supérieur des programmes... © AFP
Les programmes des candidats à la présidentielle sont encore imprécis. Il est un point, pourtant, sur lequel toute personne sensée qui veut redresser la France ne devrait pas hésiter longtemps. C'est le sort qui doit être réservé au Conseil supérieur des programmes (CSP), auquel on doit les nouveaux programmes de l'école et du collège. Le « milieu aquatique profond standardisé » pour définir une piscine, c'est lui, de même que le « duel médié par une balle ou un volant » pour désigner un sport de raquette ou encore « la construction d'un projet expressif » pour qualifier l'acrobatie. Sans oublier la nouveauté qui fait polémique depuis quelques jours, le « prédicat ». Cette notion de linguistique pointue devient une des bases de l'enseignement de la grammaire à l'école. C'est le dernier avatar de la « grammaire de texte », cette mode pédagogique qui est un peu à l'apprentissage de la langue ce que la méthode globale est à celle de la lecture. Mais pouvait-on s'attendre à mieux de la part du CSP, conseillé par une batterie d'« experts » autoproclamés et invisibles ?