La presse se réjouit, les économistes fanfaronnent : la croissance est de retour dans la zone euro. Une croissance forte, porteuse d’espoirs puisqu’elle n’a jamais été aussi élevée en dix ans. Nul doute, le génie macronien a déjà fait des miracles dans une Europe paralysée. A moins que ces chiffres ne veulent rien dire tant la zone euro est une cour des miracles sans queue ni tête. A moins aussi que la planche à billets finisse par donner des résultats à peine perceptibles…
Plus aucune raison de douter. Les grincheux peuvent rentrer chez eux et se convertir une bonne fois pour toute au macronisme. La zone euro est en plein essor économique avec +2,5 % en 2017, soit le meilleur résultat depuis dix ans. A l’époque Hollande était à sa place – Premier secrétaire du Parti socialiste – et Macron épousait sa prof de lycée. Autant dire que de l’eau a coulé sous les ponts et qu’il aura fallu bien des milliards d’engloutis pour arriver à ce chiffre de 2,5 %.
Dix ans de souffrances et ce n’est pas fini
Que s’est-il passé au cours de ces dix dernières années ? Les banques ont été proches du précipice. Les élites européennes se sont empressées de voler à leur secours avec l’argent des citoyens européens. Les Chypriotes ont été tout simplement spoliés et ont fait figure de laboratoire pour le reste des Etats européens. La Grèce a été fracassée à tel point que l’extrême gauche a réussi à s’inviter au pouvoir (pour baisser sa culotte devant l’UE et le FMI). Les Italiens, Portugais, et Espagnols cachent les fissures du système, mais savent pertinemment que le prochain gros choc les laissera sur le carreau. La France, elle, a connu une longue agonie sarkozo-hollandaise qui engendra l’hydre Macron.
La décennie fut catastrophique pour les peuples et nos élites n’ont pas pu jouer le refrain du « on vous protège de la crise ». Mais leur heure a enfin sonné avec une croissance de 2,5 %. Tous les chefs d’Etats européens (ayant l’euro) vont brandir cette statistique devant les yeux ébahis d’électeurs crédules qui avec un peu d’aide pourraient se croire au seuil d’un second épisode des Trente Glorieuses. Pourtant, la réalité est tout autre. A regarder dans le détail, les raisons de se réjouir sont bien ténues pour la France. La croissance est de 1,9 %. Un chiffre en-deçà de la moyenne européenne qui prouve une fois de plus que notre pays a perdu son rôle de moteur. Paris n’arrive pas à tenir la cadence européenne (pourtant faible) et on peut même s’interroger sur l’honnêteté de ce chiffre.
Pourtant le pouvoir n’a pas ménagé ses efforts. Hollande a fait pleuvoir l’argent public en bon gros socialiste qu’il est. Macron a affirmé avec autorité à la face du monde que sa seule présence faisait apparaître de nouvelles étoiles dans la voie lactée, et pourtant, la reprise est bien chancelante. Le chômage fait encore des siennes et les Français ne risquent pas de dépenser plus avec un Etat qui lui fait et refait les poches sans scrupules. Mais les chiffres moyens vont se transformer en contes de fée grâce à toute puissante propagande médiatique. Celle-là même qui osait affirmer il y a quelques années encore qu’en-dessous de 3 % de croissance, le chômage ne baissera pas significativement. A moins que la mise au pas du Code du Travail et la précarisation généralisée ne viennent changer la donne…
La performance d’ensemble est d’autant plus médiocre que la planche à billet fonctionne sans répit. Les milliards sont créés et distribués (aux banques, pas au peuple) et l’effet sur l’économie réelle équivaut à un saut de puce. Désormais, le système économique est drogué à la planche à billets, les banques résistent grâce à l’argent fabriqué et aux économies des ménages et osent diriger le monde. Avec un ancien banquier à la tête de la France, il est vrai que la surprise est moindre…
Allez, la France est en marche et ceux qui essaieront de comprendre les ressors de cette marche forcée en direction des enfers seront accusés de tous les maux. Il n’y a qu’une direction à prendre. Les traînards et les mauvais esprits ne sont pas acceptés !
Source : 24heuresactu