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Après avoir bafoué le droit et la morale, les (ir)responsables politiques catalans crient plus que jamais à la dictature. Carles Puigdemont, principal responsable du chaos actuel, appelle à la libération de huit anciens membres du gouvernement catalan placés en détention provisoire. Une nouvelle exigence pour celui qui a pris la poudre d’escampette après avoir placé la Catalogne dans l’impasse d’une pseudo indépendance.
Les événements de Catalogne sont peut-être un exemple des effets d’une baisse du niveau général sciemment mise en place par nos élites. A évacuer la culture et l’esprit civique de l’école, on en arrive à des déclarations ubuesques soutenues par plusieurs centaines de milliers de personnes. Car pour Carles Puigdemont et ses partisans (qui ne représentent même pas la majorité des Catalans), la Catalogne et ses habitants sont opprimés par le pouvoir centrale. Madrid serait une sorte de Franco version new look qui n’aspire qu’à la répression et au malheur de tous ceux qui ont le malheur d’être originaires de Catalogne.
Avec de tels arguments (qui fonctionnent sur certains esprits), il n’est pas très difficile de mesurer le degré d’illégalité qui prévaut dans les actions du gouvernement catalan désormais destitué. Mis au pied du mur par tout un pays, Carles Puigdemont a été obligé de déclarer l’indépendance pour ne pas perdre une seconde fois la face vis-à-vis de ses supporters (ceux-là mêmes qui confondent Rajoy et Franco). Il a gardé la sympathie des catalanistes, mais a sombré dans l’illégalité en déclarant l’indépendance. La tenue d’un pseudo referendum était certes annonciatrice d’une tragi-comédie pour Puigdemont, mais il est toujours curieux de voir un homme s’entêter dans le vide.
Le droit : un jouet pour les indépendantistes
De manière paradoxale, ce dernier a toujours mis le droit en avant sans se soucier une seconde du caractère profondément anti-démocratique et anticonstitutionnel de ses actions. Mais la réalité vient finalement frapper à sa porte. Puigdemont n’a toutefois pas attendu le passage de la justice pour fuir comme un voleur de poule et trouver refuge à Bruxelles… Si l’ancien homme fort de la Catalogne était si sûr de son fait, pourquoi est-il donc parti de sa chère « patrie » enfin devenue indépendante ? La réponse est toute trouvée : la justice espagnole est « politisée »… la preuve, huit membre de son gouvernement sont aujourd’hui en détention provisoire et font l’objet d’une enquête pour « rébellion, sédition et détournement de fonds publics ». Des « prisonniers politiques » clame-t-on du côté des indépendantistes.
Un neuvième devrait normalement les rejoindre en la personne de Carles Puigdemont dont les cours de droit se sont visiblement conclus dans l’antichambre de la salle de classe. Un mandat d’arrêt européen a été émis en bonne et due forme contre lui et si le droit est respecté il devrait être envoyé à Madrid devant les juges. Téméraire mais pas courageux, il se planque en Belgique et pérore : « Je ne vais pas fuir la justice, mais je vais répondre à l’appel de la vraie justice, la justice belge ». Pourquoi réponde à la justice belge s’il n’a rien à se reprocher ?
Puigdemont a-t-il parié sur la faiblesse chronique des Etats qui depuis deux décennies ne sont plus que de vulgaires hombres ? La réaction de l’Etat espagnol est mesurée, mais ferme. Assez pour l’envoyer en prison pendant peut-être 25 ans. Mais dans tous les pays, les quelques esprits indépendantistes (en commençant par l’Ecosse) apprécient cet exemple catalan. Ils savent que le moment n’est pas encore venu, mais ce test grandeur nature n’est que le premier d’une longue série qui doit aboutir à la fin programmé d’un Etat-nation désormais associé à tous les maux pavloviens de certains esprits étriqués. Puigdemont se rêvait en père de la nation catalane, il n’est qu’un vulgaire exilé volontaire à Bruxelles… Notre époque accouche de sacrés héros !
Des centaines de milliers de partisans de l'unité de l'Espagne ont déferlé dans les rues de Barcelone dimanche, deux jours après la déclaration d'indépendance du Parlement catalan qui a marqué une rupture sans précédent en 40 ans de démocratie.
La grande manifestation s'est dispersée dans le calme après avoir défilé sur le Paseig de Gracia, inondé de drapeaux espagnols et catalans, et où résonnait régulièrement le slogan "Puigdemont, en prison!", en référence au président indépendantiste catalan destitué vendredi par Madrid.
Selon la police municipale ils étaient 300.000, tandis que la préfecture et les organisateurs évoquaient une participation allant d'un à 1,3 million de personnes.
La région vit les événements avec un grand sentiment d'incertitude, alors que Carles Puigdemont a appelé samedi ses partisans à s'opposer pacifiquement à l'Etat, qui tente de reprendre le contrôle après la déclaration d'indépendance de vendredi.
Oriol Junqueras, son numéro deux, a assuré dimanche dans une tribune que M. Puigdemont "est et restera le président" de la Catalogne et affirmé que lui-même ne reconnaîtrait pas les décisions de Madrid, qui a mis la région sous tutelle.
"La Catalogne, c'est nous tous!", semblait lui répondre le slogan de la manifestation organisée à l'appel de l'association Société civile catalane, opposée à la sécession.
Manifestation pro-Espagne dans les rues de Barcelone, le 29 octobre 2017.
Les séparatistes "vivent dans un monde parallèle, un peu surréaliste", jugeait Silvia Alarcon, une manifestante de 35 ans, "en colère" contre les sécessionnistes.
Le socialiste catalan Josep Borrel, ancien président du Parlement européen, a prononcé un discours vibrant, fustigeant les séparatistes, responsables selon lui "d'une tragédie historique": la "fuite" d'un tiers des entreprises de plus de 50 salariés, qui ont transféré leur siège social hors de Catalogne, effrayées par l'instabilité.
La "déclaration unilatérale d'indépendance est illégale et illégitime", c'est "une folie qui nous a conduits au précipice", a aussi déploré un des organisateurs, Alex Ramos, rappelant que les indépendantistes n'avaient obtenu que 47% des voix lors des élections régionales de 2015.
Les séparatistes sont majoritaires au parlement catalan, avec 72 sièges sur 135, par le jeu d'une pondération des voix favorisant les provinces rurales.
Vendredi soir ils avaient été des dizaines de milliers à célébrer la naissance de leur "République" dans plusieurs villes de Catalogne, divisée à parts quasiment égales sur la question de l'indépendance.
Le gouvernement du conservateur de Mariano Rajoy a mis en oeuvre le soir même, après autorisation du Sénat, l'article 155 de la Constitution pour prendre les rênes de la région et y "restaurer l'ordre constitutionnel".
La numéro deux de son gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, a été désignée pour diriger la Catalogne.
Pré-campagne électorale
Madrid a destitué le gouvernement catalan, dissous le parlement régional et convoqué des élections pour le 21 décembre.
"Votarem, votarem", (nous voterons) scandaient dimanche les manifestants, en reprenant le slogan des indépendantistes en faveur d'un référendum d'autodétermination.
La manifestation avait des airs de pré-campagne électorale.
Les trois principaux partis prônant le maintien de la région au sein de l'Espagne, Ciudadanos (libéral), le Parti socialiste catalan et le Parti populaire de M. Rajoy y ont participé, demandant à leurs partisans à se rendre massivement aux urnes.
Selon un sondage du quotidien El Mundo, les indépendantistes perdraient la majorité, en n'obtenant au maximum que 65 des 135 sièges.
L'enquête, réalisée avant la déclaration d'indépendance, accorde 42,5% des voix aux sécessionnistes et 54,5% aux non-indépendantistes.
La Catalogne, qui a toujours entretenu des relations complexes avec Madrid, a sa propre langue et sa culture, mais sur ses 7,5 millions d'habitants, plus de la moitié viennent d'ailleurs ou sont des enfants issus de familles d'autres régions d'Espagne.
Le défi institutionnel posé par les indépendantistes est sans précédent depuis que l'Espagne a retrouvé la démocratie en 1977, même si elle a aussi été secouée par les violences liées à la lutte de l'organisation séparatiste armée basque ETA, tenue pour responsable de plus de 800 morts et qui a renoncé à la violence il y a six ans.
Lundi, tous les regards seront rivés sur les fonctionnaires de la région, qui doivent reprendre le travail, cette fois sous les ordres de Madrid, et alors que M. Rajoy pourrait faire face à l'éventuelle désobéissance du gouvernement destitué. Ce dernier pourrait tenter de reprendre ses travaux, lui aussi.
"Pas de république catalane"
"Ils ne nous trompent pas: la Catalogne, c'est l'Espagne", ont crié des centaines de milliers de Catalans dans les rues de Barcelone, 48 heures après la proclamation de la "République catalane" venue renforcer leur "colère".
La foule, d'une moyenne d'âge plus élevée que dans les rassemblements indépendantistes, s'est massée dès la fin de matinée sur le Passeig de Gracia - une des avenues barcelonaises les plus chics - encadrée par un important dispositif policier.
Entamant un paso doble sur l'air de "Y Viva Espana" de Manolo Escobar, Carmen Gutierrez, standardiste d'une compagnie d'assurance, 60 ans, brandit en tournoyant un immense drapeau espagnol.
Cette électrice du parti libéral Ciudadanos - fondé en Catalogne en 2005 pour contrer l'indépendantisme - déclare les sécessionnistes "coupables": "Coupables de nous avoir divisés, coupables de nous avoir mis en danger avec nos retraites, coupables parce que les banques sont parties".
Au moment où la "République catalane" a été proclamée vendredi au Parlement régional, elle était au travail. Elle a pensé que "cela n'irait pas très loin".
"Les gens qui y ont cru, j'ai eu de la peine pour eux", ajoute cette Andalouse d'origine, vivant depuis longtemps dans la banlieue de Barcelone.
Les manifestants sont 300.000 selon la police municipale, un million selon la préfecture.
"Les rues ne sont pas qu'aux indépendantistes", triomphe un des organisateurs, Alex Ramos, médecin et militant socialiste.
Des pancartes clament "Ensemble", "Non au coup d'Etat" ou "Catalogne ma terre, Espagne mon pays".
"Il ne peut pas y avoir de république catalane. Deux millions de personnes ont bien voté" au référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre "mais il y a 7,5 millions de Catalans", rappelle Oscar Torres, manifestant de 83 ans.
"Il faut trouver une solution qui puisse satisfaire l'ego des séparatistes et l'ego des autorités espagnoles", conclut ce retraité, estimant que "les séparatistes sont très bien organisés, visibles" mais les partisans du maintien en Espagne "beaucoup plus nombreux".
'Un peu d'ordre'
Chaque hélicoptère de la police nationale qui survole le rassemblement est acclamé, alors qu'il était hué lors des manifestations pro-indépendance.
Les indépendantistes "ne peuvent pas changer le cours de l'histoire comme ça, illégalement, on ne va pas se laisser dominer", lance Jesus Cosano, un infirmier de 34 ans installé à Barcelone depuis six ans.
Ancien électeur du Parti populaire (PP) du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy passé à Ciudadanos, Jesus est amer: "Ils nous appellent +fascistes+ parce qu'on porte le drapeau espagnol... On a perdu des amis parce qu'on ne pouvait plus avoir une conversation normale, on en arrivait à la confrontation".
Beaucoup crient Carles "Puigdemont, en prison", en référence au président catalan destitué vendredi par Madrid.
Des manifestants enveloppés dans la bannière rouge et or vocifèrent: "Moi oui, je suis Espagnol!"
Retraité du secteur financier, Jose Maria Garcia, électeur socialiste de 74 ans, s'en va "content et pas content": "Je ne suis pas très ami des drapeaux et ici, il y a peut-être 20% d'exaltés de droite, de fascistes ou d'anti-catalanistes, qui ne vont pas avec moi", dit ce "socialiste internationaliste".
Catalan né en Aragon, le retraité a pourtant manifesté parce qu'il juge le processus sécessionniste "totalement néfaste" et assure: "Les indépendantistes racontent des histoires, ils enfreignent les lois dans leur propre parlement et Puigdemont est issu du parti le plus corrompu de Catalogne".
Et d'ajouter au sujet de la mise sous tutelle de la Catalogne par l'Etat espagnol: "Ca ne me fait pas peur si c'est bien appliqué mais j'espère qu'à Madrid, ils ne diront pas: +tous en prison+".
Santiago Cortes Perez, ancien patron d'une entreprise de maçonnerie, 72 ans, arrivé "à l'âge de six mois d'Andalousie", sourit en disant "Il est temps de mettre un peu d'ordre" et ajoute: "Les indépendantistes avaient pris la démocratie comme un chèque en blanc pour faire ce qu'ils voulaient".
Il vote PP aux élections législatives - comme seulement 13% de l'électorat catalan en 2015 - et constate que c'est une formation "impopulaire en Catalogne parce qu'elle est vue comme une référence du franquisme".
"Il faut dire que le PP ne s'est pas préoccupé suffisamment de la Catalogne", ajoute-t-il, concluant: "Il faut l'ordre mais aussi un peu de tendresse".
.Les « unionistes » ont massivement démontré dimanche dernier que le monopole de la rue n’appartenait pas qu’aux partisans de l’indépendance. A l’appel de la Société Civile Catalane (SCC), plusieurs centaines de milliers de catalans ont battu le pavé à Barcelone, depuis la place Urquinaona jusqu’à la station de chemin de fer de France, pour crier haut et fort leur volonté de préserver l’unité de l’Espagne. Scandés sur l’air des lampions, le slogan « nous sommes catalans et espagnols » a résonné tout au long de cet après midi ensoleillé, relayé par d’autres formules moins amènes, notamment s celles qui s’adressaient au Président de la Géneralitat, invité par foule à poursuivre son action politique derrière des barreaux. Il faut dire que pour les catalans qui estiment représenter la majorité silencieuse, le comportement du personnage ainsi que celui de son entourage avait atteint de tels sommets d’arrogance et de mépris à leur égard que l’heure de la revanche devait sonner tôt ou tard. Ce dimanche 8 octobre aura donc enfin été l’occasion pour ceux ci de dire tout le mal qu’ils pensaient de l’action entreprise par les politiciens du cru prêts à sacrifier selon eux l’avenir de la Catalogne sur l’autel de leurs ambitions leet à prendre le risque d’entraîner l’Espagne divisée sur l’inévitable voie de la décadence. Cette démonstration de force suffira t-elle à faire reculer le Président Puigdemont ? Pour l’heure rien n’est moins sûr. L’homme reste fortement encré sur ses positions et ne cesse de répéter devant ses partisans que la proclamation unilatérale d’indépendance aura lieu le moment venu dés l’annonce des résultats définitifs du référundum du 1er octobre dernier. Qualifiée de coup d’état par ses détracteurs, une formule que l’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa présent parmi les personnalités politiques qui participaient à cette journée, n’a pas hésité à reprendre à son compte lors d’une intervention à la tribune officielle, l’opération Indépendance si elle devait être conduite jusqu’à son terme, risque fort d’ouvrir une crise pouvant déboucher sur le pire des scénarios, celui de l’affrontement civil que tout le monde souhaite éviter, à commencer par les catalans eux-mêmes qui dans leur grande majorité croient encore que le dialogue entre catalans de bonne fois reste possible.
Les anti indépendantistes ont fait entendre leur voix hier dans plusieurs villes d’Espagne pour dénoncer le danger que le référendum organisé ce dimanche pour l’indépendance de la Catalogne faisait courir à l’unité de leur pays. A Madrid, Barcelone, Valladolid, Santander, Valence, Alicante, Lerida, la majorité silencieuse jusque là restée muette, au cours de rassemblements organisés devant les mairies des principales villes s’est exprimée en faveur d’une Espagne unie et réclamé l’arrestation de Puigdement. le Président de la Generalitat, le principal artisan d’une consultation qui semble dors et déjà avoir pris la tournure d’une farce électorale. La grande majorité des espagnols ne veulent pas tourner le dos à 500 ans d’histoire commune, ni laisser une foie la boîte de Pandore ouverte leur pays se retrouver face au défi mortel d’un scénario à la Yougoslave.
15000 d’après les organisateurs, 6500 d’après la police, les anti indépendantistes catalans sont descendus nombreux dans les rues de Barcelone pour faire savoir haut et fort tout le mal que leur inspirait le « coup d’état séparatiste » que projettent d’organiser les partisans du détachement de leur province du reste de l’Espagne. Si se ne fut pas un raz de marée auquel d’ailleurs les organisateurs ne s’attendaient pas en raison du climat d’hispanophobie ambiante auquel se trouvent confrontés les opposants au séparatisme, la manifestation n’en a pas moins atteint l’objectif de démontrer que la rue n’appartenait pas aux seuls partisans de l’indépendantisme. Les sondages réalisés ces derniers temps pour faire le point sur les tendances de l’opinion quant à l’éventualité d’une séparation des deux entités ont démontré qu’adversaires et partisans de ce processus étaient quasiment à égalité. La perspective de voir compromise la paix sociale et la coexistence pacifique nécessaires à la prospérité de leur province pourrait avant qu’il ne soit trop tard faire pencher la balance du côté des catalans de plus en plus nombreux à penser que l’indépendance les conduirait vers une impasse ne débouchant que sur la misère, le chaos, et jusqu’à la perte de leur identité culturelle dont la défense n’est certainement pas le monopole des seuls séparatistes.