En juillet 2010, il y a déjà sept ans, Mme Ruellan Rolande, présidente de la 6e chambre de la Cour des Comptes, soulevait ce problème.
Elle s’étonnait, devant les députés de l’Assemblée Nationale, de l’étonnante longévité des ressortissants algériens bénéficiant d’une retraite française en Algérie.
Il s’agissait d’un dossier sulfureux et, comme bien d’autres, il fut classé sans suite.
Dans son rapport du 20 septembre 2017, la Cour des Comptes révèle que plus de 53.000 bénéficiaires inconnus perçoivent une retraite française alors qu’ils vivent dans un pays étranger et qui soit n’y ont aucun droit, soit ils sont morts !
Ce document donne l’exemple d’un faux bénéficiaire en Algérie, âgé de 117 ans (il serait donc un des doyens de l’humanité sans que nous le sachions !)
Selon ce même rapport, près de 200 millions d’euros seraient ainsi fraudés chaque année sur les 6,5 milliards de retraites versés en Algérie, au Maroc, au Portugal, en Italie, en Espagne, etc.
Comment cette fraude est-elle possible ? On peut se poser la question ?
Personnellement je perçois ma retraite française alors que je vis en Espagne et il y a une semaine je me suis trouvé devant l’obligation de réclamer un « certificat de vie » chez un notaire, signé en sa présence puis expédié à la CARSAT. Sans ce certificat ma retraite aurait été bloquée quelques mois. Cela s’est déjà produit l’an dernier ! Il me serait donc impossible de frauder.
Pourquoi ce qui est impossible en Espagne ne le serait-il pas au Maghreb ?
La réponse est évidente : Il n’y a aucun contrôle sérieux de l’identité des bénéficiaires de la retraite française dans les pays d’Afrique du Nord. Aucune coordination entre les différents services. Ils font preuve d’un laxisme déplorable ou, peut-être, reçoivent-ils des ordres de fermer les yeux, afin que ces « retraités » bidons restent en Algérie, ce qui, probablement, coûterait moins cher que de les renvoyer chez eux ?
Et les fraudeurs perçoivent toujours leurs retraites sans y avoir aucun droit.
A l’heure où le gouvernement estime que les retraités français sont « trop riches » et qu’il faut les taxer par une augmentation de la CSG de 1,7%, au-dessus de 1200 euros/mois, ne serait-il pas souhaitable, pour ne pas dire impératif, de mettre fin à ce scandale ?
Mme Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, ne devrait-elle pas prendre quelques heures pour stopper immédiatement ce vol manifeste de nos cotisations ?
Je vous promets de vous en reparler, ici-même, dans dix ans, en 2028, après le nouveau rapport de la Cour des comptes car, probablement, nous en serons au même point !
Et notre retraité algérien n’aura que 127 ans !
Manuel Gomez
(Source : Contribuables Associés)
Source : ripostelaique
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