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Si certains journaux se sont étonnés que le nouvel archevêque de Paris soit catholique, ils risquent de tomber à bras raccourcis sur Mgr Ginoux, évêque de Montauban, qui vient de rappeler sèchement à l’ordre le Mouvement rural de jeunesse chrétienne. Un rappel à l’ordre qui risque de déplaire à bien des gens.

Le MRJC est l’ancienne Jeunesse agricole chrétienne, un de ces mouvements d’action catholique nés entre les deux guerres pour réimplanter le catholicisme au milieu des populations. Dans les années 60, ces mouvements (dont la JOC/Jeunesse ouvrière chrétienne) ont pris un fort virage progressiste, sans doute à l’origine de leur rapide désaffection. L’Action catholique, aujourd’hui, ce sont quelques personnes âgées surreprésentées dans les diocèses. Rien de plus.

Sur la page Internet du mouvement il faut beaucoup chercher pour trouver le mot « chrétien ». Son slogan ? « Jeunes et ruraux : engagé.e.s pour transformer la société ». Suit une soupe insipide et inintéressante.Tout cela ne mériterait pas qu’on s’y arrête si ce mouvement n’avait posté, quelques jours avant la Marche pour la vie, un message dénonçant l’engagement des marcheurs et rappelant que l’avortement était un droit fondamental pour les femmes et pour les couples. Si le secrétaire général de l’association est libre de ses opinions, il semble en revanche compliqué de les exprimer au nom d’un mouvement catholique. Sous la pression de la Conférence des évêques de France, un nouveau communiqué a été publié, appelant à « ce qu’un espace de dialogue se rouvre au sein de l’Église sur l’IVG ».

Mgr Ginoux n’a pas sa langue dans sa poche. Dans un courrier à ce mouvement, il dénonce une position inacceptable pour les catholiques, en rappelant que la question n’est pas négociable. « Le respect de toute vie humaine de sa conception à sa fin naturelle n’est pas une option, un choix, une opinion parmi d’autres. Pour toute personne qui a le sens de la vie ce respect est inconditionnel », écrit-il. « L’IVG est un acte grave qui tue un enfant et blesse à jamais une femme. »

Effectivement, le propos a le mérite de la clarté. On aimerait que tous ses confrères tiennent le même langage, par exemple à l’égard de certaines associations bénéficiaires de quêtes de Carême qui promeuvent la « santé reproductive » dans les pays du tiers-monde… Mais l’évêque va plus loin : « En conséquence, je ne reconnais plus le MRJC comme un mouvement de l’Église catholique et, comme évêque, je ne lui donnerai aucune aide financière ou matérielle. Quant à lui laisser former des jeunes je ne m’y risquerai pas. »

Certains coups de règle sur les doigts sont réjouissants. Quand nos évêques, trop souvent, susurrent un discours tiède et inaudible, il faut se féliciter de l’énergie de certains d’entre eux. Mgr Ginoux en fait partie. Que son exemple soit suivi, et l’Église de France, débarrassée de ces vieilles structures inutiles, pourrait bien se recentrer sur l’essentiel : la conversion et l’évangélisation. Merci, Monseigneur !

 

Source : bvoltaire