Les viticulteurs sont en colère et ils vont l'exprimer ce samedi dans les rues de Narbonne. En effet, des milliers d'entre eux sont attendus pour un rassemblement qui a pour but d’alerter les candidats à l’élection présidentielle. Car, selon eux, agriculture et viticulture sont les grands oubliés de la campagne. Ils vont aussi dénoncer la concurrence déloyale des vignerons espagnols. "Chaque jour la situation se détériore un peu plus, déplore Eric Rouanet, président des viticulteurs de l’Aude. On a donc décidé de jeter une bouteille de vin dans la campagne pour dire aux candidats 'Attention, on a des revendications précises et si personne ne fait rien, après les vendanges, on va droit vers une catastrophe économique'".
"Aujourd'hui, les Espagnols sont capables de produire du vin à 30 euros l'hectolitre. Nous, à ce prix, en six mois, il n'y a plus de viticulture en France, s'emporte-t-il. On est trois fois plus cher! Pourquoi? Parce qu'un ouvrier espagnol vaut sept euros quand, nous, c'est quinze euros". Eric Fongaro, jeune viticulteur âgé de 25 ans, installé dans le Minervois, entre Lézignan et Narbonne, manifeste ce samedi pour exprimer son ras-le-bol: "Nous sommes complètement délaissés, oubliés par nos politiques".
Une situation qui le préoccupe énormément et il se montre donc très pessimiste pour l'avenir: "Tous les jours, on perd beaucoup d'argent. C'est un réel problème". Et, à une centaine de kilomètres de l'Espagne, ce qui inquiète le plus, c'est l'arrivée massive des vins ibériques, comme le souligne, David Farail, 33 ans, viticulteur à Moux: "Les Espagnols vendent leur vin 30 euros l'hectolitre alors que, nous, nous le vendons 70 euros. Ils ont beaucoup moins de charges d'exploitation, ils ne payent pas les taxes foncières et payent leurs ouvriers beaucoup moins chers que nous… C'est de la concurrence déloyale".
Source : rmc.bfmtv