Après l'agression de policiers à Viry-Châtillon (Essonne), le syndicat majoritaire des gardiens de la paix estime que les "demi-mesures" ne suffisent plus.
Après la violente agression de policiers samedi par une dizaine d'individus à Viry-Châtillon aux abords de la cité de la Grande Borne, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve puis le Premier ministre Manuel Valls se sont rendus lundi dans l'Essonne.
Le pronostic vital d'un adjoint de sécurité de 28 ans est toujours engagé. Il doit être opéré ce lundi. Il avait été plongé dans le coma artificiel en raison des douleurs « insupportables » liées à ses brûlures. « Une greffe du visage sera certainement envisagée s'il s'en sort », commente un collègue. Il est brûlé sur un tiers du corps, ses poumons sont également gravement touchés.
La visite des membres du gouvernement a laissé un goût amer à ses collègues. « On est déçus. Ils ne nous ont rien annoncé de concret. Le mois dernier, le gouvernement a prévu le renfort de 300 policiers en Seine-Saint-Denis. C'est exactement le nombre d'effectifs qu'on a perdus en douze ans sur notre département », lance Thierry Maze, le représentant d'Alliance pour le sud francilien. "Une mesure qu'on aimerait voir appliquer dans l'Essonne."
Les policiers locaux mettent en cause les choix de leur hiérarchie : garde statique sur des points de délinquance ou encore sécurisation des institutions. « On est le seul département où les policiers sont en station statique devant la préfecture. Partout ailleurs, ces missions ont été confiées au privé », commente le syndicaliste.
« Au-delà des paroles, nous souhaitons des actes. La sécurité publique dans l'Essonne est sinistrée, il faut la remettre à flot », insiste Nicolas Comte, le porte-parole d'Unité SGP-Police.
C'est pourquoi Frédéric Lagache, le secrétaire général adjoint d'Alliance, appelle l'ensemble des gardiens de la paix et des gradés à ne plus assurer que les missions d'urgence. « Nos collègues ne doivent plus devenir des cibles de la haine anti-police. »