Par Kornelia Kirchweger
Le gouvernement a présenté, lundi 24 septembre, son projet de budget pour 2019.
Comme toujours, on constate qu’il y a loin des paroles aux actes.
M. Macron s’était engagé à supprimer 120 000 postes de fonctionnaires, dont 50 000 dans la fonction publique d’État, au cours du quinquennat.
En 2018, la suppression s’est limitée à 1 600 postes. En 2019 – avant les débats parlementaires et les possibles reculades –, elle devrait se limiter à 4 500 postes. On progresse : à ce rythme-là, ce ne sont plus 75 années qui seront nécessaires au gouvernement pour tenir ses promesses, mais 39 !
Mais pourquoi l’exécutif s’en ferait-il ? Les médias continuent à vanter ses admirables talents de réformateur – quitte à froncer les sourcils devant la « radicalité » des réformes !
C’est ainsi que les gazettes nous ont appris que l’on pourrait compter sur une baisse de 6 milliards d’euros d’impôts en 2019. On se demande où elles ont trouvé cette baisse – qui, même si elle existait, serait dramatiquement insuffisante, puisqu’en 2018, les Français ont payé 290 milliards d’euros (sans compter les cotisations sociales).
À supposer donc que cette réduction d’impôts ait lieu (et, encore une fois, compte tenu des talents de communicant de M. Macron, j’en doute fort, car nous aurions sans doute entendu claironner que telle catégorie de contribuables allait merveilleusement vivre en 2019), elle ne représenterait que 2 % des prélèvements fiscaux et à peine 0,7 % des prélèvements obligatoires.
De la même façon, Édouard Philippe a tonné, cet été, contre l’habitude de voter des budgets en déficit. Vertueuse indignation, qui ne l’empêche pas de présenter un budget en déficit pour la 44e année consécutive !
Pour le moment, ce que les Français peuvent retenir du quinquennat Macron, c’est que la hausse fiscale y a été plus élevée – oui, c’est possible ! – que pendant le quinquennat Hollande et que rien n’a été fait pour réduire la dépense publique.
Ce sont donc les classes moyennes et ce qui reste des classes supérieures qui vont continuer à « trinquer ».
Le pouvoir d’achat des retraités va être attaqué en 2019, comme jamais il ne l’a encore été.
Mais, on trouve toujours de braves plumitifs pour s’extasier devant ce sémillant président qui « fait bouger la France ».
J’ose espérer que les Français, lessivés par la hausse de la CSG ou les taxes sur les carburants, ouvriront plus vite les yeux que les journalistes !
Source : les4verites