
Il s’est « vu en prison » dit-il à plusieurs reprises, pour justifier ses réactions. Il dit aussi n’avoir « pas besoin de soins psychologiques », ce n’est pas l’avis du ministère public. Il a un problème de logique, dans tous les cas, car vu son casier (12 mentions dont des outrages, des rébellions, des violences), ses « réactions » étaient le plus sûr moyen de finir par être incarcéré. Mohamed X, 38 ans, ci-devant « père au foyer », est poursuivi pour outrage, menaces de crime, et apologie du terrorisme, refus de se soumettre à l’éthylotest.
« C’est un imbécile » En a-t-il également l’imagination ?
Il n’était que 10h30 du matin, le 22 avril lorsqu’une patrouille de la police nationale lui a demandé, dans le centre-ville de Chalon, de baisser le son de son autoradio, ce qu’il fit, en lâchant, rapporte le procès-verbal : « pauvre France ! », puis il démarre au vert mais aurait grillé le second feu. La patrouille le contrôle, il refuse de donner son identité, « arrogant, ironique ». « Il se serait tu, plaidera maître Varlet, on n’en serait pas là, c’est un imbécile ». En a-t-il également l’imagination ? « Je pisse sur la police, sur les flics comme vous », « au nom d’Allah je vais violer tous vos enfants », « au nom de Daech, dès que je sors je me fais plaisir », « par Allah je vais me faire plaisir, France de merde », « je ne partirai pas seul, je n’ai pas peur de mourir comme un djihadiste ». On vous fait un florilège. Lles menaces furent décochées au commissariat puis à l’hôpital. Oui, on a dû l’hospitaliser : sa garde à vue devrait laisser trace un moment dans la mémoire collective du commissariat de Chalon. (…)
Quelle fascination exercent les attentats sur l’esprit faible de Mohamed X ? « Je ne voudrais pas qu’on lui colle une étiquette », continue maître Varlet : son client, ce prévenu-là, n’a rien de radicalisé, ne s’identifie à personne, à « pas grand-chose ». Du reste la perquisition à son domicile n’a rien donnée. « Il n’a été rien d’autre qu’un guignol dans ce dossier. L’esprit de la loi de novembre 2014 n’est pas de faire condamner les guignols et les imbéciles qui veulent provoquer les policiers. » L’avocat rappelle que son client ne s’est pas rebellé (pas de violences physiques), et qu’une fois calmé, il pleurait : « il s’est vu en prison ».
C’était bien vu : le tribunal condamne Mohamed X, né au Creusot en 1980, désormais 13 mentions à son casier judiciaire, à 8 mois de prison ferme, et à indemniser 5 policiers à hauteur de 400 euros chacun. Il est maintenu en détention.





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A l’occasion d’un concert qu’il a donné à Barcelone le 13 avril, l’ex leader du groupe « Les Pink Floyd » Roger Waters s’adressant aux milliers de fans venus l’écouter, a qualifié les Casques Blancs » opérant dans les territoires syriens contrôlés par les jihadistes, d’imposteurs au service de la propagande du terrorisme jihadiste (1). Leurs allégations à propos d’une attaque chimiques présumée sur la Goutha orientale dans la banlieue de Damas n’avaient pour but selon lui que de provoquer une intervention militaire de la coalition et d’ajouter après une première salve d’applaudissements du public « qu’en partageant la propagande des casques Blancs, nous encouragions nos gouvernements à bombarder le peuple syrien, ce qui pour nous en tant qu’êtres humains serait une faute aux conséquences monstrueuses ». Autant dire que dans le climat d’hystérie xénophobe anti Assad qui sévit dans les salles de rédaction de la presse mainstream depuis le début du conflit en Syrie, il y avait peu de chances pour que des propos aussi anti conformistes tombées de la bouche d’un artiste chanteur considéré pourtant comme une vedette internationale de la musique rock, reçoivent l’écho qu’ils méritaient. D’où le mur du silence aussitôt érigé par la presse aux ordres autour de l’évènement mais que les sites d’information alternative non encore lestés du poids de la dictature de la pensée unique ont pu aisément contourner pour délivrer aux millions de fans du chanteur le message qu’ils méritaient d’entendre. C’est également aussi grâce aux informations fournis par le journaliste indépendant Max Blumenthal sur son blog Gray Zone (2) qui quelques jours avant le concert de Barcelone avait interviewé l’artiste, que l’on apprend que peu de temps avant sa venue dans la capitale catalane le chanteur avait été pressenti par un photographe français, Pascal Hanrion, connu pur son soutien aux enfants syriens et aux casques Blancs, pour lui demander dans un mail de faire sur scène une déclaration en faveur de l’action des casques blancs. Une proposition que le chanteur devait laisser sans réponse, de même que renseignements pris sur la réputation sulfureuse de l’ONG, il avait décliné de la même façon l’invitation qui lui fut faite en octobre 2016 de participer à un gala de bienfaisance organisé en leur faveur par un anglo saoudien multi millionnaire du nom de d’Hani Farsi en relation avec la société de relations publique The Syria Campaign chargée de faire la promotion des Casques Blancs (3) en les faisant passer pour d’héroïques sauveteurs. Inclassable au regard de ses prises de positions iconoclastes, dont certaines néanmoins dans l’air du temps, le chanteur se revendique comme contestataire, pas prêt en tout cas à se laisser enrôler sans résister sous la bannière des va t-en guerre qui en Syrie ont décidé de continuer à faire couler le sang.
